Concession de Fléchinelle

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À l'extrémité Nord-Ouest du bassin minier la dernière concession minière de charbon s'appelait la concession de Fléchinelle du nom d'un hameau de la commune d'Enquin-les-Mines confiée à une compagnie minière.

M. Podevin, administrateur des mines d'Hardinghem et de Fiennes décida, en 1852, avec un petit nombre de personnes, de prospecter l'extrémité du bassin alors reconnu vers le Boulonnais. Il pensait qu'un seul gisement s'étendait sans discontinuité de l'Allemagne à l'Angleterre. Deux sondages furent entrepris sur le territoire de la commune d'Enquin dont l'un, révéla la présence du terrain houiller à moins 130 mètres. Encouragée par ce premier résultat, la société de recherches demanda une concession, tout en continuant les sondages à Estrée Blanche à Erny. L'existence de trois forages positifs très proches les uns des autres poussa les associés à créer une société civile d'exploitation, le 28 août 1855, sous le nom de Compagnie des mines de houille de la Lys supérieure.

Sommaire

[modifier] Historique

La concession de Fléchinelle a été octroyée par le décret impérial en date du 31 août 1858, à la Compagnie des Mines de Houille de la Lys Supérieure fondée le 28 août 1855. La concession de Fléchinelle, située à l’extrémité ouest du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, est mitoyenne, à l’est, avec la concession d’Auchy-au-Bois.

Trois communes sont concernées, aucune d’elles n’est incluse en totalité dans le périmètre de la concession :

Enguinegatte

Enquin-les-Mines

Estrée-Blanche

La superficie de la concession a été portée de 376 ha à 532 ha par décret en date du 16 juillet 1863.

C’est le 22 décembre 1855 qu’est entrepris le foncage du puits n° 1 au d’Enquin les mines au hameau de la Fléchinelle. Cette fosse N° 1 ne commença à produire qu’en 1858, des difficultés pour traverser la nappe aquifère ont retardé les travaux. Le charbon fut rencontré à 127 mètres.

L’exploitation de la concession est reprise par Monsieur Émile Ridoux à la dissolution de la Compagnie des mines de Houille de la Lys supérieure en 1884. Il fonde la Société anonyme des Mines de Fléchinelle, Auchy-au-Bois et Lières en 1894 après avoir acquis la Compagnie des Mines de Houille de Lières.

L’exploitation des deux concessions limitrophes d’Auchy-au-Bois et de Fléchinelle est alors reprise par la Compagnie des Mines de Ligny-lès-Aire

Le puits jumeau n° 1 bis est réalisé en 1894.

La fosse n°1 regroupant les puits 1 et 1bis est arrêtée en 1928. Les veines sont exploitées à partir de la fosse n°2 située au territoire de Ligny les Aire à 1600 m à vol d’oiseau.

La fosse fut noyée en 1917.

L’exploitation cessa en 1942.

Sous la concession de Fléchinelle les tailles exploitées étaient à une profondeur comprise entre 150m et 400m. L’exploitation était difficile compte tenu de l’inclinaison des couches. C’est environ 1,7 million de tonnes de charbon qui ont été extraites. Le gisement de Fléchinelle avait une forte teneur en méthane, entre 1858 et 1923 trois accidents liés au grisou ont été recensés.

[modifier] La voie ferrée

La compagnie des Mines de Houille de la Lys supérieure se relia au canal d'Aire à la Bassée et au réseau ferroviaire régional par le biais d'une ligne de chemin de fer d'une longueur de quatorze kilomètres jusqu'à Berguette en passant par Aire-sur-la-Lys.

La voie fut achetée par la Société anonyme des chemins de fer d'Estrée Blanche. Elle, l'ouvrit au trafic de voyageurs mineurs travaillant à la fosse de Fléchinelle, paysans désireux de se rendre au marché agricole hebdomadaire d'Aire-sur-la-Lys. En alternance, elle faisait circuler des trains de marchandises chargés de charbon que la fosse de Fléchinelle devait livrer à la filiale isberguoise de la Société des aciéries de France (SAF) spécialisée alors dans la fabrication des rails et du matériel de voie ferrée. Pendant les moissons, venaient s'ajouter des convois spéciaux destinés à acheminer les céréales vers les différentes industries agro-alimentaires d'Aire sur la Lys. Le tronçon cessera d'être utilisé en 1950.

[modifier] Traces

De cette période d’exploitation, il ne subsiste qu’un terril bien boisé maintenant, des maisons en coron, une plateforme friche industrielle et des traces de l’ancienne voie ferrée qui passait à la Tirmande, à Estrée Blanche.


[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens Externes