Col de Manse

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Col de Manse

Le col de Manse ; au fond, la direction du Champsaur.
Altitude 1269 m
Massif Massif des Écrins
Latitude
Longitude
44° 36′ 41″ Nord
         6° 07′ 54″ Est
/ 44.611498, 6.131755
 
Pays France France
Vallées Gapençais
(sud)
Champsaur
(nord)
Ascension depuis Gap ou la Bâtie-Neuve Forest-Saint-Julien ou Saint-Laurent-du-Cros
Déclivité moy.
Déclivité max.
Kilométrage
Accès D944 ou D14 D944 ou D14
Fermeture
hivernale
non
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Col de montagne - géographie physique |  v · d · m 

Le col de Manse, d'altitude 1269 mètres, est le principal point de communication entre le bassin de Gap et le haut Champsaur.

Il a pour voisins à l'ouest le col Bayard (alt. 1248 m.) et à l'est le col de Moissière (alt. 1573 m.), dont il est séparé par le Puy de Manse (alt. 1617 m.). Manse est le nom d'un petit village, partie de la commune de Forest-Saint-Julien, qui se trouve sur le versant nord du col.

Sommaire

[modifier] Communications

Le col de Manse est largement ouvert, et ses abords dégagés. En revanche, les accès depuis l'un ou l'autre versant sont plutôt accidentés.

Le col est franchi par le route départementale 944 (Gap - Orcières), sur laquelle s'embranche, au col même, la départementale 13 vers Ancelle. La départementale 14, qui relie le bas Champsaur à la haute vallée de la Durance, ne passe pas exactement au col, mais franchit la ligne de crête à quelques centaines de mètres plus à l'est, et coupe en triangle les deux routes précédentes.

Le projet de construction d'une autoroute reliant Gap à Grenoble, qui passerait probablement par le col de Manse, pourrait prochainement perturber la sérénité du lieu.

[modifier] Curiosités

Le col de Manse et le refuge Napoléon
Le col de Manse et le refuge Napoléon
  • Au col se trouve un « refuge Napoléon » : c'était l'un des 6 refuges construits grâce à une dotation de Napoléon faite en reconnaissance de l'accueil enthousiaste que les Gapençais et les Champsaurains lui avaient fait lors de son retour de l'Ile d'Elbe ; construit sous Napoléon III, il a été entièrement restauré, et sa présence rappelle toujours cet épisode historique.
  • Au sud-est du col se trouve une colline dont le versant sud est à pic au-dessus du bassin de Gap, et dont le profil particulier lui a valu le nom de « chapeau de Napoléon » (altitude 1412 mètres, accès à pied depuis la D14).
  • Une "voie romaine" est signalée sur le versant nord du col, mais son historicité n'est pas assurée. La tradition rapporte certes que les Romains passaient par le col de Manse pour relier Embrun à Grenoble, mais les historiens n'ont trouvé aucune preuve de la construction d'une voie romaine à proprement parler dans le Champsaur[1]. Il pourrait s'agir plutôt d'un des multiples chemins secondaires qui existaient alors autour des voies romaines.
  • A proximité du col, on peut retrouver la trace de ce qui devait être le chemin de fer de Gap à Corps : la plateforme fut construite de part et d'autre du col entre 1910 et 1930, mais les voies ne furent jamais posées, et le projet finalement abandonné (les restes sont surtout visibles sur le versant nord, le long de la D14).
  • Le canal de Gap passe en tunnel sous le col ; peu accessible sur le versant nord, il est visible à l'air libre 2 kilomètres plus bas côté sud, et offre là une belle promenade à partir du réservoir des Jaussauds et jusqu'à la route Napoléon.

[modifier] Une légende locale

En l'an 595, Arey, évêque de Gap, fit un voyage à Rome. A son retour, son charroi fut attaqué par un ours alors qu'il gravissait le col de Manse[2]. Un des bœufs de l'attelage fut tué. Arey s'avança vers l'ours, et lui intima l'ordre de remplacer le bœuf sous le joug. L'animal se plia à l'autorité du saint homme, et lui permit de rentrer à Gap dans un attelage plutôt original. Une fois arrivé, l'évêque, reconnaissant, libéra l'ours, qui partit se réfugier dans les bois sous le col de Manse, où il ne fit plus parler de lui. Le "bois de l'Ours" est signalé sur la petite route de Serre-Richard (commune de Saint-Laurent-du-Cros) à Manse.[3]

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. voir par exemple l'article Les voies romaines en Dauphiné, dans l' Almanach Dauphinois 2003, pp. 64 à 69
  2. à cette époque, les voyageurs empruntaient volontiers le col de Freyssinières et le vallon d'Orcières pour passer de la haute Durance en Champsaur ; voir l'article Champsaur
  3. selon d'autres sources, l'épisode se serait situé dans la forêt de Boscodon, sur la rive gauche de la Durance, et aurait eu des suites encore plus merveilleuses ; voir La légende dorée du Dauphiné, par Gabrielle Sentis, éditions Didier-Richard, Grenoble, 1984 (ISBN 2-7038-0028-2)