Codex Tchacos

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Le Codex Tchacos est le nom d'un manuscrit copte en dialecte sahidique sur papyrus du IIIe ou IVe siècle, retrouvé avec d'autres dans un cimetière copte de Moyenne-Égypte, dans la région de El Minya. Le manuscrit comporte 66 pages, dont seules vingt-cinq forment le fameux «Évangile de Judas». Son nom lui vient de sa propriétaire, Madame Frieda Nussberger-Tchacos.

De la découverte elle-même, sans doute vers la fin des années 70, on ne sait rien de vraiment fiable.Ce n'est qu'en 1982 que son propriétaire, un marchand d'antiquités égyptien, prit contact avec le professeur Ludwig Koenen de l'Université du Michigan. Consulté par Koenen, qui en avait reçu des photos, le professeur S. Kent Brown de l'Université Brigham Young reconnut des textes gnostiques qui correspondent à un ouvrage retrouvé à Nag Hammadi. A partir de ce moment, les événements prirent une tournure lamentable. Le professeur Koenen, qui souhaitait acquérir les documents (il s'agissait de trois manuscrits, deux en grec et un en copte), fut invité à les consulter en 1983. Les papyrus, bien que fort fragiles, étaient encore à peu près intacts. D'un examen rapide, il ressortit qu'il existait deux manuscrits coptes, le premier étant une traduction des Lettres de Saint Paul, le deuxième étant constitué de textes gnostiques. Deux des œuvres que contenait ce dernier étaient connues. C'est le troisième, inconnu à ce jour, qui constitue l'Évangile de Judas. Les savants américains étant incapables de payer le prix demandé pour l'ensemble des documents, le propriétaire les transféra à New York où ils restèrent pendant seize ans dans un coffre de banque. En 2000, une antiquaire suisse, Frieda Nussberger-Tchacos, en fit l'acquisition, pour une somme évaluée à 300 000 dollars, dans l'intention de les revendre à l'Université de Yale, mais la transaction échoua. Après une autre tentative au cours de laquelle les documents changèrent encore de main, Madame Tchacos les récupéra et transféra la collection en Suisse. En 2001, elle remit le Codex Tchacos à la «Fondation Maecenas pour l'art ancien» qui le confia à la restauratrice Florence Darbre et aux experts en copte Rodolphe Kasser et Gregor Wurst. Le projet de restauration des lambeaux de manuscrit, qui reçut l'appui financier de la National Geographic Society, nécessita cinq années de travail laborieux. Dans sa version restaurée, le Codex Tchacos comporte quatre documents :

  • La Lettre de Pierre à Philippe, dont une autre version a été retrouvée à Nag Hammadi (pages 1 à 9)
  • La Première Apocalypse de Jacques, dont une autre version a été retrouvée à Nag Hammadi, appelée ici «Jacques», (pages 10 à 30 ?)
  • L'Évangile de Judas (pages 33 à 58)
  • des fragments d'un texte que les éditeurs ont provisoirement appelé «Le Livre de l'Allogène» (pages 59 à 66)

En 2006, l'ouvrage le plus intéressant du manuscrit, l'Évangile de Judas, fut finalement publié. Le manuscrit lui-même devrait trouver sa place au Musée copte du Caire[1].

[modifier] Bibliographie

  • Rodolphe Kasser, MEYER (Marvin) & WURST (Gregor) (Édité sous la direction de), L'Évangile de Judas du Codex Tchacos, Flammarion, Paris, 2006
  • Herbert Krosney, L'Évangile perdu. La véritable histoire de l'Évangile de Judas, Flammarion, Paris, 2006

[modifier] Notes et références

  1. National Geographic|http://www.nationalgeographic.com/lostgospel/conservation_next1700.html