Claude Glucq des Gobelins

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Claude Glucq, seigneur de Villegénis, est un magistrat, industriel et collectionneur du XVIIIe siècle français né en 1676 à Paris et décédé dans cette même ville le 22 mai 1742.

Fils de Jean Glucq, teinturier en écarlate aux Gobelins, et de Marie Charlotte Jullienne, il choisit la carrière de Conseiller au Parlement, comme son aîné Jean-Baptiste Glucq. Il fut reçu le 30 juillet 1710 en la cinquième Chambre des Enquestes et hérita en 1718 de la moitié de la manufacture paternelle. Il acheta en 1722 à Henry-Reynaud d'Albertas le château de Villegénis à Massy, qu'il décora de somptueux chefs-d'œuvre acquis auprès des artistes (Jean-Baptiste Pater et l'ébéniste Pierre Migeon I ) qu'il cotoyait et protégeait aux Gobelins. Il possédait Les agréments de l'été et Les plaisirs du bal, entre autres toiles de Watteau, et avait commandé en 1725 et 1726 à Alexandre-François Desportes, peintre des chasses et de la meute de Louis XIV, de très nombreux tableaux et dessus-de-portes. Une Chasse au loup se trouve au musée des Beaux-Arts de Rennes, son pendant, une Chasse au sanglier au musée de la chasse et de la nature; un dessus-de-porte est conservé au Louvre et un autre au musée de la Vénerie de Senlis; le musée du Château de Fontainebleau en possède quelques autres ainsi que le musée du château de Versailles.

De même, il avait fait de grands travaux dans le château de Pionsat - bien de la famille de Chabannes jusqu'au 22 mai 1719 - en Auvergne, mais entraîné par son train de vie, il se démit de sa charge en 1741 et mourut l'année suivante sans avoir contracté d'alliance. Alors, seuls quelques instruments de musique et sa bibliothèque furent dispersés pendant la vente au Palais du Petit Luxembourg qui s'ensuivit, son capital foncier étant évalué à 76 700 livres.

Son château de Villegénis fut acheté en 1744 par Elisabeth Alexandrine de Bourbon, comtesse de Sens.

Il avait acheté en 1720 au marchand Edmé-François Gersaint l'un des derniers tableaux peints par Watteau, L'Enseigne de Gersaint. On pense pouvoir l'y reconnaître debout, aux côtés de son cousin germain Jean Jullienne, qui le lui avait racheté pour le céder plus tard à l'agent de Frédéric II de Prusse. Cette œuvre se trouve depuis 1744 à Berlin au Staatliche Museen.