Claude Fournier-L'Héritier

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Claude Fournier dit Fournier-L'Héritier, né le 21 décembre 1745 à Auzon (Haute-Loire) et mort en 1825), est une personnalité de la Révolution française.

Fils d'un tisserand, il alla chercher fortune, vers l'âge de quinze ans, aux colonies et passa 21 années à Saint-Domingue. Il servit pendant 16 ans dans les dragons des milices bourgeoises puis devint propriétaire d'une guildive (ou guildiverie), fabrique de tafia (rhum de mélasse impure). Il eut alors plusieurs démélés avec la justice en raison de relations houleuses avec son voisinage et de la prétendue maltraitance de ses esclaves.
Il semblerait qu'il fut plutôt victime d'abus d'autorité et de déni de justice puiqu'il obtint en 1786, en métropole, une indemnité forfaitaire de cinq cents écus qui ne lui fut pas versée.

Quand la Révolution éclate, le mécontentement et l'enthousiasme l'amène à organiser une troupe révolutionnaire armée et il se retrouve ainsi parmi les principaux acteurs des journées des 5 et 6 octobre 1789 (fin des états généraux, journées révolutionnaires à Paris et installation du roi aux Tuileries), du 17 juillet 1791 (massacre du Champ de Mars à Paris), du 20 juin 1792 (assaut des Tuileries où réside Louis XVI) et du 10 août 1792 (prise des Tuileries et commne insurrectionnelle de Paris).

Plaque commémorative au carrefour des Quatre-Bornes à VersaillesFournier l'américain y est formellement accusé !
Plaque commémorative au carrefour des Quatre-Bornes à Versailles
Fournier l'américain y est formellement accusé !

Le 9 septembre 1792, il est chargé d'escorter des prisonniers d'Orléans à Versailles qui se font massacrer à l'entrée dans la ville. Son rôle dans cette tuerie sauvage fut quelque peu équivoque et il fut soupçonné d'avoir participé au carnage. Il semble avéré que les prisonniers avaient été séparés de leur escorte par la foule, et Fournier n'était pas à leurs côtés quand ils périrent.
Il fut soupçonné d'avoir averti des membres du comité de surveillance de son passage ce jour-là. Le comité aurait dépêché une clique d'égorgeurs sur les lieux. Il semble que Danton lui-même ait été informé à l'avance, par Alquier, du forfait qui se préparait. Danton, ami de Fournier, ferma les yeux. La présence sur les lieux d'Alquier et de Richaud abonde dans ce sens. À tout le moins, même s'il n'a pas participé au massacre, Fournier s'est très certainement écarté ou laissé écarter de la scène.
Il fut également soupçonné du vol des bagages des prisonniers.

En raison du soutien indéfectible que lui assura le ministre de l'Intérieur Jean-Marie Roland, il entra en conflit ouvert avec Marat qui l'accusa d'avoir participé à l'insurrection avortée du 10 mars 1793. La mort de ce dernier, le 13 juillet de la même année, le libéra de cette accusation.

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