Cimade

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Comité intermouvements auprès des évacués
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Contexte général
Fiche d’identité
Fondation septembre 1939
Siège central 64 rue Clisson
75013 Paris
Slogan Parce qu'il n'y a pas d'étrangers sur cette terre
Site internet http://www.cimade.org/

La Cimade (Comité intermouvements auprès des évacués — la mention service œcuménique d’entraide a été rajoutée par la suite)[1] est une association à but non lucratif (loi 1901)[2] et intervenant dans les domaines suivants :

- intervention au bénéfice des étrangers retenus en centre de rétention administrative, gestion d'établissements sanitaires et sociaux, formation et adaptation linguistique, activités très majoritairement financées sur des fonds publics

- accueil des étrangers dans les permanences régionales, actions de solidarité internationale, interventions en prison et en locaux de rétention, activités majoritairement financées sur fonds privés

Depuis 1984, par une convention passée avec le ministère des Affaires sociales, la Cimade est présente dans les centre de rétention administrative répartis sur le territoire français. Les étrangers en instance d'expulsion « retenus » dans ces centres font l'objet soit d'une mesure d'éloignement du territoire, soit d'une « remise à un état de l'Union Européenne ». C'est la seule ONG autorisée (par la loi) à entrer dans les centres de rétention administrative (Liste des centres de rétention administrative en France) afin de surveiller les conditions de rétention, et d'apporter l'aide juridique nécessaire aux personnes en voie d'expulsion.

Selon ses statuts, la CIMADE « a pour but de manifester une solidarité active avec ceux qui souffrent, qui sont opprimés et exploités et d’assurer leur défense, quelles que soient leur nationalité, leur origine, ou leur position politique ou religieuse. En particulier, elle a pour objet de combattre le racisme, veiller scrupuleusement au respect des droits et de la dignité des personnes, quelle que soit leur situation. La Cimade rassemble des personnes d’horizons nationaux, confessionnels, philosophiques et politiques divers, engagées dans ce service. » [3]

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Origine de l'association

La CIMADE a été créée, en septembre 1939, pour faciliter l’installation des populations alsacienne et lorraine qui avaient été évacuées vers le Sud de la France à cause de l’entrée en guerre contre l’Allemagne et de la proximité de la ligne Maginot sur la frontière. La plaine d'Alsace et Lorraine, zone frontalière avec l'Allemagne, devenait un périmètre dangereux aux yeux du gouvernement français. Rapidement, il apparaît nécessaire d'évacuer une grande partie des populations civiles d'Alsace et de Lorraine vers le sud-ouest de la France (Haute-Vienne, Dordogne, Landes, Lot-et-Garonne, Gers). Commence alors pour plus de 200 000 personnes une longue période d'exil vers des régions où les attendent des conditions d'accueil difficiles.

Sensible à la détresse des évacués, une théologienne d'origine alsacienne, Suzanne de Dietrich, bien connue du milieu protestant, entreprend un voyage dans ces régions du sud-ouest. Cette volonté de s'engager trouve son sens dans la prise de conscience qu'au déracinement des Alsaciens et des Lorrains s'ajoute la confrontation de deux religions, le catholicisme et le protestantisme. Alors que l'Alsace et la Lorraine sont de grands berceaux du protestantisme, les départements d'accueil sont majoritairement catholiques. Les Alsaciens et les Lorrains sont alors perçus comme des étrangers et essuient bien souvent des réactions de rejet de la part des populations d'accueil.

[modifier] Après la Seconde Guerre mondiale

Depuis sa création, les services de la Cimade n’ont cessé d’évoluer selon le contexte géopolitique. En fonction des périodes, ses services sont le reflet des flux de populations étrangères arrivant en France (réfugiés et migrants). Dans une brochure de la Cimade publiée en juin 1960, les services de la Cimade sont répartis en plusieurs domaines, classés par ordre d'importance du nombre d'équipiers mobilisés :

- Le service des réfugiés se répartissait en sept principaux services : les services d’aide à l’immigration et à l’émigration, le vestiaire, les centres d’hébergement, l’artisanat, les cours de langue et le ciné-club, les distributions de vivres. La Cimade disposait d’un centre d’accueil à Sucy-en-Brie depuis 1948 et de maisons de retraite pour réfugiés russes à Cannes, Saint-Raphaël et Le Perreux.

- Dans le secteur Nord-Africain, les activités au bénéfice des Algériens pendant la guerre d’indépendance, se répartissaient, entre la France (service nord-africain et camps d’assignation à résidence, postes de Marseille, Paris 14e-15e, puis Lyon au lendemain de l’indépendance ) et l’Algérie (Alger, Médéa, Sidi Nahmane, Belkitane et centres de regroupement).

- Coudekerque : action sociale et éducative dans un quartier ouvrier de Dunkerque, dans la continuation du travail entrepris après la guerre.

- Dakar : en 1956, la Cimade a mis en place une équipe permanente dans la Médina de Dakar, où elle a ouvert un dispensaire.

- La maison internationale des étudiants de Sèvres accueillait une soixantaine d'étudiants d'origine et de niveaux divers.

- Le service des prisons et libérés est né pendant la dernière guerre et a été associé aux réformes pénitentiaires.

- Le service des sinistrés d'urgence répondait à la mission d'œuvre de secours d'urgence que la Cimade s'est fixée dès ses débuts.

[modifier] Aujourd'hui

Elle est aujourd'hui impliquée principalement dans l'aide juridique bénévole aux « sans-papiers », aux côtés d'autres organismes tels que le GISTI.

La mission du service de Défense des Etrangers Retenus, le « DER », de la Cimade vise à rendre effectifs les droits fondamentaux garantis par l'ordonnance du 2 novembre 1945. Les équipiers de la Cimade visitent les étrangers retenus, leur fournissent les informations juridiques et l'assistance sociale indispensables, et assurent les liens entre ces étrangers et l'extérieur du centre, particulièrement avec les familles. La Cimade rend également compte au ministère des Affaires sociales de l'accomplissement de cette mission, et formule si besoin des propositions tendant à l'amélioration des conditions de rétention.

Pour promouvoir son action auprès du public et lui permettre de faire appel au don en confiance, l’association adhère au Comité de la Charte.

En 2006, la Cimade lance une campagne intitulée « Assez d'humiliation, les migrants sont notre monde ! » qui dénonce les injustices et humiliations subies par les migrants autour de 8 thèmes. Cette campagne aboutit en 2007 à l'élaboration de 75 propositions pour une politique d'immigration juste et réfléchie « si l'on veut éviter que l'Europe ne se transforme en une République grecque avec ses citoyens, ses esclaves et au loin ses barbares ». Laurent Giovannoni, secrétaire général, présente le projet de la Cimade aux candidats à l'élection présidentielle comme une alternative au règlement actuel de l'immigration.

[modifier] Notes

  1. L'acronyme CIMADE est féminin, parce qu'outre le fait que les mots français se terminant par le suffixe –ade le sont, les premières « équipières » à l’œuvre sur le terrain, en octobre 1939, étaient toutes des femmes. Dans le jargon propre à la Cimade un « équipier » ou une « équipière » est le nom donné au bénévole sur le terrain.
  2. dont le budget total s'élève à 6,5 millions d'€ et qui emploie 103 salariés au 31/12/2005.
  3. Extrait de l’article 1er des statuts de la Cimade (cf. : http://www.cimade.org).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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