Château de Laprée
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Le château de Laprée à Quiestède (Pas-de-Calais) a été construit par Dominique-Jean-Jacques de Lencquesaing (1706-1776) au début des années 1740 sur les plans du géomètre arpenteur Jean-Louis Chipart et sur une terre acquise en 1669 aux Le Roy[1] par son grand-père Jean-Jacques II. Celle-ci était dans le premier quart du XVe siècle la possession de Jean de La Viéville dit Gauwain avant d'échoir au XVIe siècle à Nicolas Le Roy.
C'est l'incendie de sa maison à Saint-Omer en 1737 qui détermina Dominique-Jean-Jacques de Lencquesaing et son épouse, Marie-Josèphe-Eugénie Dupuich de Mesplau, à bâtir l'actuel château, d'assez modestes proportions avec deux ailes en saillie donnant sur le principal jardin. Le château, dont la maçonnerie de briques était alors rehaussée avec une peinture rouge, était à l'origine intégré dans un ensemble de bâtiments agricoles et de nature féodale (tour, pont-levis, douves en eau). La réalisation des jardins, dont le principal était délimité par des fossés en eau, avait été confié à "maître May". L'atelier de l'ébéniste Piette (Saint-Omer) réalise l'autel de la chapelle. Le peintre lillois van Mine livre des toiles peintes pour le salon de compagnie.
Leur fils Louis-Dominique-Eustache (1734-1805), capitaine au régiment de Navarre puis grand bailli de Saint-Omer à la suite de son père, a épousé Marie-Cécile-Joseph Aronio, l'un des plus beaux partis de Lille. Le ménage se partage entre Lille-Esquermes, le château de Molpas à Mérignies (hérité des Dubois de Chocques)et Laprée à la belle saison. Le château traverse sans dommages majeurs la Révolution.
Dans la première moitié du XIXe siècle, Louis-Dominique-Arthur de Lencquesaing (1809-1887) arase les symboles féodaux (pont-levis, douves, tour), repense profondément les intérieurs du château, et redessine le parc à l'anglaise. Pour principale résidence, il préfère à Laprée son hôtel Petitpas de Walle au 122, rue de l'Hôpital Militaire à Lille. En 1892, Albéric-Louis de Lencquesaing (1851-1936) confie à l'architecte hesdinois Clovis Normand, le soin d'élever un deuxième étage sommé de corniches néoflamandes, un bâtiment bas et une tour. Ces constructions ont profondément modifié l'aspect originel du château.
La chapelle du château abrite un bel autel en bois de chêne livré par l'atelier de l'ébéniste Piette à Saint-Omer, célèbre pour avoir réalisé le somptueux buffet d'orgues de la cathédrale de cette ville.
Le château de Laprée conserve également de précieuses archives intéressant l'histoire des provinces du Nord sous l'Ancien Régime.
Les façades sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Le château de Laprée est toujours dans la famille de son bâtisseur. Il se visite à l'occasion des Journées du Patrimoine.
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