Château de Dampierre-sur-Boutonne

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Le château de Dampierre est à Dampierre-sur-Boutonne en Charente-Maritime.

Sommaire

[modifier] Historique

Le château primitif puis le château féodal étaient sur le tertre où se trouve l'église romane.

Au début du XIe siècle, Pétronille, fille d'Adalbert, apporte en dot la seigneurie de Dampierre à Hugues Maingot, d'une puissante famille de Surgères. En 1342, à la mort du dernier Maingot sans descendance, Dampierre revient à sa sœur Jeanne, veuve de Jean Larchevêque, seigneur de Parthenay, remariée avec Aymard de Clermont.

En 1363 ou 1364 celui-ci rend hommage au prince de Galles, et en 1373 après un bref siège le château est pris sans dégâts par Du Guesclin qui un an avant venait de reprendre la place voisine de Chizé aux Anglais.

François de Clermont fit démolir le vieux castel et bâtir un autre sur deux îles de la Boutonne, qui fut terminé vers 1475; une de ses filles épousa François du Bellay, cousin du poète.

Son petit-fils Claude, premier gentilhomme de la Chambre du Roi, épousa Jeanne de Vivonne, fille du sénéchal du Poitou, gouverneur du Dauphin, et, disgracié, mourut en 1545.

Celle-ci, avec sa fille Claude, épouse à Cognac en 1565 d'Albert de Gondi, premier gentilhomme de la Chambre de Charles IX, gouverneur de Metz, ambassadeur, maréchal de France, duc et pair, modifia vers 1545-1550 le château-fort par l'ajout de galeries superposées "à l'Italienne", joyau renaissance.

Dans l'hiver 1539 François Ier - né à Cognac - y coucha après une chasse en forêt de Chizé.

Dans la nuit du 22 janvier 1586, le château fut assiégé par les protestants mais sauvé par l'arrivée du gouverneur Malicorne, qui fit pendre les assaillants.

Le 4 mai 1587 il est pris par Condé et pillé pour venger la destruction du château de Montagu, propriété de l'épouse de Condé, par Gondi.

En 1599 le château est vendu à David Fourré, qui rase une partie des bâtiments fermant la cour transformée en jardin, et crée la terrasse ouest; sa famille le conservera jusqu'en 1712.

En 1752 il est acheté par le marquis Philippe-Christophe-Amateur de Gallifet, ancêtre du général du Second Empire qui participa à l'expédition du Mexique, réprima en 1871 les insurgés parisiens - d'où son surnom de "massacreur de la Commune" -puis fut ministre de la Guerre.

En 1789 les châtelains émigrent, et les bassins-miroirs sont comblés (restaurés au prix de grands travaux terminés en 2000).

En 1793, les portes du château sont forcées et "trois pleins tombereaux d'archives" sont brûlés sur la place du village; bien national, il est vendu le 8 avril 1795 pour 100 000 francs au cultivateur Dubois qui paie son achat avec deux barriques d'eau-de-vie, quelques assignats et...les plombs du toit (source : Gérard Pesme, "En flânant au château de Dampierre-sur-Boutonne", éd. Balzac, 1958)

Revendu, vers 1840 des travaux importants y sont réalisés (tour nord, aménagements intérieurs); il est acquis en 1851 par un propriétaire de la région qui le transmet à sa descendance.

Classé Monument Historique en 1924, il est en 1926 le premier château privé du département ouvert au public; il est alors restauré, décoré et meublé (certaines boiseries proviennent du château voisin de Mornay).

Saccagé et partiellement incendié en 1944 par les troupes d'occupation, il est à nouveau remis en état.

Le 30 août 2002 le château souffrit d'un incendie violent qui en détruisit les intérieurs. Restauré, il est de nouveau ouvert depuis 2007.

[modifier] Architecture

Bâti sur une île de la Boutonne, le château a été construit à la fin du XVe siècle et la galerie a été ajoutée en 1550.

Par un pont, on accède à la cour avec en face la façade renaissance et ses deux galeries superposées, aux cinq arcades reposant sur des piliers massifs. Ce corps de logis au toit à deux pans est flanqué de deux tours à créneaux et machicoulis coiffées de toitures "en poivrière", recouvertes elles aussi d'ardoises. La façade qui les relie présente peu de fenêtres et l'étroite terrasse est baignée par la Boutonne.

La galerie de l'étage est remarquable par l'iconographie des sculptures de ses 93 caissons aux 128 clefs pendantes. Ils forment une suite de devises, proverbes, citations, jeux, la plupart puisés dans les recueils d'emblèmes de l'époque.

[modifier] Jardins de Diktynna

Leur nom, Diktynna viens du pseudonyme de la duchesse de Retz.

Une estampe du topographe Claude Chastillon XVIIe siècle montre le château entouré de vastes jardins, bordés de viviers alimentés par les eaux de la Boutonne.

Ces jardins, recréés dans l'esprit Renaissance et en référence aux décors de la galerie, sont une réinterprétation par 12 artistes contemporains de 28 des 93 caissons. Ils se présentent comme un ensemble "mythologique et alchimique" de trois parcours initiatiques et un labyrinthe avec gloriettes, charmilles, buis, sculptures :

  • parcours des ténèbres étoilées,
  • parcours de la lune centré sur la fontaine des dauphins,
  • parcours du soleil.

[modifier] Visites

De 10h30 à 18h30 tous les jours en juillet et en août, et de mi-mars à mi-septembre de 14h à 18h le dimanche, les jours de congés scolaires et tous les jours fin juin et début septembre.

[modifier] Références

  • Châteaux manoirs logis, la Charente-Maritime, éditions Patrimoines et Médias 1993, ISBN 2.910137.04.X
  • Châteaux en Poitou-Charentes, Frédéric Chasseboeuf, Patrimoines et Médias, ISBN2-910137-91-0
  • Guide des parcs et jardins de Charente-Maritime, Philippe Prévôt,éditions Sud-Ouest 2003, ISBN2.87901.497.2
  • Guide des parcs et jardins du Poitou-Charentes, document de la direction régionale des affaires culturelles
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46°4′3″N 0°25′0″W / 46.0675, -0.41667