Château de Corroy-le-Château

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Situé en Wallonie (Belgique), au nord-est de la province de Namur, le château de Corroy-le-Château était à l’origine un simple donjon appartenant aux seigneurs d’Orbais. En 1200, il passa sous le contrôle d’une branche cadette des ducs de Brabant. Cette famille lui adjoignit une palissade en 1235. Toujours par mariage, il devint propriété du comte Philippe de Vianden. Vers 1270, ce dernier y édifia une enceinte en pierre munie de quatre tours circulaires aux angles, de courtines et d’un châtelet d’entrée afin d’en faire un bastion destiné à protéger la frontière sud du duché de Brabant contre les velléités des Dampierre de Flandre qui étaient également comtes de Namur.

Chose fort rare dans ce pays, la manière de construire ce magnifique château médiéval a été fortement influencée par les liens familiaux qui unissaient la famille du Comte Philippe de Vianden aux capétiens. En effet, il a été construit suivant un plan fort similaire à celui du Louvre de Philippe Auguste. En outre, il nous est parvenu pour ainsi dire dans son état d’origine.

Il appartient pour quelques mois encore aux marquis de Trazegnies, descendants de ses premiers propriétaires. En effet, le château a été mis en vente publique en 2008.

Avec les châteaux de Bouillon, de Beersel, de Gand et de Vêves, il constitue un des plus beaux châteaux médiévaux de la Belgique.

[modifier] Les raisons de son classement au Patrimoine majeur de Wallonie

C'est une ancienne forteresse de plaine, une des mieux conservées du Nord de l'Europe, du Duché de Brabant, construite dans la 1ère moitié du XIIIe siècle. Son plan s'inspire du Palais du Louvre de Philippe-Auguste. Il est entouré de douves plus ou moins asséchées qu'enjambe un pont en brique et pierre bleue qui date de 1718. Le château dessine un pentagone irrégulier autour d'une cour pavée. Il est, dit Le Patrimoine majeur de Wallonie, le témoin le plus important et le plus complet que nous a légué le XIIIe siècle.

Le Marquis de Trazegnies et Ittre et William Ubregts écrivent:

« Les épaisses courtines portent un chemin de ronde continu, passant par les tours et traversant le châtelet, les logis, voire la tribune de la chapelle. Le parapet est formé de merlons entre les fenêtres archères, garnies de volets en temps de paix. En période de conflit, ces mantelets étaient remplacés par un hourd de bois dont les boulins sont facilement discernables. Corroy a quatre tour d'angle voutées, désignées vers 1500 par les points cardinaux; la plupart flanquent la muraille. Ces tours ont de remarquables archères de deux mètres de haut (agrandies et retaillées en canonnières en 1477), un parapet hourdé comme les courtines. Les portes des hourds peuvent servir d'entrée aux latrines en bois. Le châtelet d'entrée (ou "chambre de Vianden"), est un véritable poste d'observation et de commandement. Il est constitué de deux demi-tours (ou tourettes), semi-circulaires et très militaires (archères, voûtes, fentes d'observation) en serrant un passage bien protégé (pont-levis, herse, assommoir, deux portes à doubles vantaux). [1] »

Lors du rachat du Comté de Namur par Guy de Dampierre, le Duc de Brabant a dû convaincre les Vianden, seigneurs de Corroy d'élever cette forteresse face au château namurois de Golzinne.

le château sera mis en vente publique le jeudi 29 mai 2008 à la Maison des notaires à Bruxelles.

[modifier] Notes

  1. Le Patrimoine majeur de Wallonie, éd; de la Région wallonne, Namur 1993, p. 426

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