Cathédrale Sainte-Sophie de Kiev

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L'apparence extérieure a été revue au XVIIe siècle.
L'apparence extérieure a été revue au XVIIe siècle.
La plus grande part de la décoration intérieure byzantine est restée intacte.
La plus grande part de la décoration intérieure byzantine est restée intacte.

La cathédrale Sainte-Sophie (en grec Αγια Σοφια, « Sainte Sagesse » en français) à Kiev (en ukrainien Собор Святої Софії, Sobor Sviatoyi Sofiyi ou Софійський собор, Sofiys’kyi sobor), (en russe Собор Святой Софии, Sobor Svyatoi Sofii ou Софийский собор, Sofiyskiy sobor) est un monument de la Rus' de Kiev. Il s'agit aujourd'hui de l'un des monuments les plus connus d'Ukraine, ainsi que du premier site inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO dans ce pays.

La cathédrale a été nommée d'après la cathédrale Sainte-Sophie de Constantinople, mais il est possible que son constructeur se soit inspiré d'une église semblable, la cathédrale Sainte-Sophie de Novgorod.

Les premières fondations furent établies en 1037, mais il fallut encore une vingtaine d'années avant que la cathédrale ne soit achevée. Elle est constituée de cinq nefs, de cinq absides et de 13 coupoles (ce qui est inhabituel pour l'architecture byzantine). Elle est entourée sur trois côtés de galeries à deux étages, et occupe une surface de 37 sur 55 mètres au sol. L'intérieur a conservé des mosaïques et des fresques du XIe siècle, ainsi qu'une représentation de la famille de Iaroslav le Sage.

La cathédrale a été la nécropole des premiers souverains de la Rus' de Kiev, notamment Vladimir II Monomaque, Vsevolod Ier de Kiev et, bien entendu, son fondateur Iaroslav le Sage ; c'est la seule tombe qui ait survécu.

Après le pillage de Kiev par les Tatars en 1240, la cathédrale a été laissée à l'abandon, et a même servi aux uniates, jusqu'à ce qu'en 1633 le métropolite Pierre Mohila la revendique. La reconstruction se fit en style ukrainien baroque sous la direction de l'architecte italien Octaviano Mancini. Le travail fut achevé en 1740, conférant à l'ensemble son apparence actuelle.

Après la Révolution russe de 1917, et lors de la campagne de persécution religieuse dans les années 1920, le gouvernement planifia la destruction de la cathédrale et sa transformation en parc dédié aux « Héros de Perekop » (une victoire de l'Armée rouge lors de la guerre civile). La cathédrale fut préservée grâce aux efforts de nombreux scientifiques et historiens. Néanmoins, en 1934, le gouvernement confisqua le bâtiment et ses abords, et en fit un musée.

À partir de la fin des années 1980, les dirigeants soviétiques puis ukrainiens promirent le retour à l'église orthodoxe. Cependant, comme plusieurs confessions s'en partageaient l'héritage, il fut décidé d'instituer une alternance d'occupation des locaux : toutes les églises orthodoxes avaient le droit d'y conduire des offices, mais à des dates différentes. Cette situation prit fin à l'occasion des cérémonies d'enterrement du Patriarche Volodymyr, lorsque la police anti-émeute dut intervenir aux abords de la cathédrale. Cette dernière a depuis été convertie en musée du christianisme en Ukraine, et la plupart de ses visiteurs sont des touristes.

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