Cathédrale Notre-Dame de Luxembourg

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Les flèches de la cathédrale.
Les flèches de la cathédrale.
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La cathédrale Notre-Dame de Luxembourg (en allemand Kathedrale unserer lieben Frau in Luxemburg) est le siège de l'archevêché de Luxembourg, située à Luxembourg-Ville.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Constructions originelles

L'histoire de la cathédrale est liée à celle de la Compagnie de Jésus. En 1594, les premiers Jésuites s'installèrent à Luxembourg. Le 7 mai 1613 commença l'édification de leur église conventuelle. Les travaux furent achevés en 1621, et le 17 octobre, l'église fut consacrée à l'Immaculée Conception.

En 1773, la Compagnie fut supprimée. Leur église à Luxembourg devint, en 1778, une église paroissiale, sous le nom de Saint-Nicolas-et-Sainte-Thérèse. En 1794, l'église accueillit la statue miraculeuse de la Consolatrice des Affligés (voir ci-dessous), qui se trouvait auparavant dans une chapelle de l'enceinte. En 1801, l'église changea de nouveau de nom : elle fut cette fois dédiée à saint Pierre, avant de retrouver sa dédicace à la Vierge Marie en 1848. Le 27 septembre 1870, l'église fut élevée au rang de cathédrale.

[modifier] Constructions du XXe siècle

Au XXe siècle, un agrandissement de la cathédrale fut décidé. Les travaux commencèrent le 12 mai 1935 et se poursuivirent jusqu'en 1938. Le chœur fut réaménagé en 19621963, suite à quoi la cathédrale fut de nouveau consacrée le 8 décembre 1963, jour de la fête de l'Immaculée Conception.

La crypte qui fait partie de l'agrandissement de la cathédrale au XXe siècle est dédiée à saint Pierre. Elle fait fonction de nécropole de la famille grand-ducale et contient les tombeaux des évêques de Luxembourg.

C'est dans cette crypte que Jean l'Aveugle, roi de Bohême et comte de Luxembourg a trouvé son dernier repos. Ce chevalier infatigable que l’on retrouve un peu partout en Europe, qu’il s’agisse de son comté natal ou du royaume de Bohême, de l'Allemagne où il fut le lieutenant de son père ou en Italie du Nord, à la cour et sur les champs de bataille des rois de France ou auprès des papes à Avignon ou encore en Lituanie lors des croisades de l’ordre teutonique, était le fils de l'empereur Henri VII et père de Charles IV. Il trouva la mort en 1346 au champ de bataille de Crécy au service du roi de France, dans une des premières campagnes de la guerre de Cent Ans.

La cathédrale Notre-Dame de Luxembourg, de par son histoire, est devenue un temple de la mémoire luxembourgeoise. Le caractère national de l'édifice est souligné le jour de la Fête nationale quand la cérémonie officielle organisée par le gouvernement prend la forme d'un service d'action de grâces auquel participent les autorités luxembourgeoises et le corps diplomatique.

[modifier] Particularités

Le chœur de la cathédrale.
Le chœur de la cathédrale.
L'orgue de la cathédrale.
L'orgue de la cathédrale.

L'édifice du XVIIe siècle est une église gothique posthume. Sur son portail principal en style baroque primitif on retrouve la statue de la Sainte Vierge entourée des apôtres Pierre et Paul ainsi qu'Ignace de Loyola et François Xavier, fondateurs de la Compagnie de Jésus. Plus tard une statue de saint Nicolas compléta l'ensemble.

Le portail de la nouvelle partie de la cathédrale est marqué par l’ornementation due au sculpteur luxembourgeois Auguste Tremont et qui comprend presque cent figures humaines, une cinquantaine de représentations d’animaux et un riche décor végétal. Les battants en bronze des portes ont été réalisés par le même artiste.

Parmi les œuvres présentes dans la cathédrale, on peut retenir :

  • les grandes verrières du cœur créées par Louis Barillet de Paris
  • les verrières de la tribune grand-ducale de Josef Oberberger de Munich et représentant des personnages de la maison comtale médiévale
  • les vitraux d'Émile Probst, représentant des scènes bibliques (épisode de Tobie dans le tympan de la porte de la cour intérieure, délivrance de saint Pierre dans le tympan de la chapelle du Sacré-Cœur) ou des pères jésuites (Pierre Canisius, Robert Bellarmin, François Xavier, Ignace de Loyola, etc.)
  • vitraux des années 1848-1860 en provenance des ateliers Maréchal de Metz et représentant des scènes de la vie de la Vierge
  • les verrières abstraites de 1966 situées à la tribune d'orgue sont de Jacques Le Chevallier, à l'inspiration des verrières de Notre-Dame de Paris qu'il a réalisé un an auparavant.
  • jubé décoré par des plastiques en albâtre (Renaissance tardive)
  • piliers cylindriques ornés d'un système de bandeaux entrelacés
  • Un tableau, L'Adoration des rois mages, de Jacques Nicolaï, de l'école de Rubens
  • peintures murales de Friedrich Stummel de Kevelaer (1897)
  • les deux buffets d'orgue :
    • orgue symphonique de Haupt (1938)
    • orgue classique de Westenfelder (1995)

Dans la crypte :

  • lions en bronze de l'animalier luxembourgeois Auguste Tremont (1936/37)
  • stations du chemin de croix de Félix Baumhauer de Munich
  • autels du statuaire luxembourgeois Claus Cito avec des reliefs représentant les saints Henri et Cunégonde, Hubert et Willibrord

[modifier] Notre-Dame consolatrice des affligés

Commémorant la fin de l'épidémie de peste noire survenue au XIVe siècle, la statue de la Consolatrice des affligés date du XVIIe siècle. Il s'agit d'une effigie sculptée en bois de tilleul, d'une hauteur de 73 cm.

Elle fut consacrée le 8 décembre 1624 et fut portée en cortège autour de la ville par des prêtres jésuites. Une chapelle fut érigée pour l'abriter de 1625 à 1628. En 1794, la statue fut déplacée dans l'église paroissiale. De nos jours, elle fait encore l'objet d'une vénération, particulièrement du quatrième au sixième dimanche de Pâques.

Le pèlerinage envers la Consolatrice des Affligés, patronne de la cité depuis 1666 et du pays de Luxembourg depuis 1678, est à considérer comme pèlerinage national. Ainsi chaque année les vœux solennels de 1678 sont renouvelés en présence du grand-duc, du gouvernement et des autorités municipales.