Caroline de Bourbon-Siciles (1798-1870)

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La duchesse de Berry, par Thomas Lawrence
La duchesse de Berry, par Thomas Lawrence

Sommaire

[modifier] Famille

S.A.R. la princesse Marie Caroline Ferdinande Louise de Bourbon, princesse des Deux-Siciles, duchesse de Berry, est née à Palerme en 1798. Elle était la fille de François Ier, roi des Deux-Siciles (1777-1830), et de Marie-Clémentine d'Autriche (1777-1801), fille de l'empereur Léopold II.

Après avoir passé son enfance et sa jeunesse à Palerme et à Naples, elle est venue en France pour épouser Charles Ferdinand d'Artois, duc de Berry, fils puîné du comte d'Artois, futur Charles X et frère du roi Louis XVIII. Bien que son époux ait eu vingt ans de plus qu'elle et qu'il s'agît d'un mariage arrangé, ils semblent avoir formé un couple assez uni. Le palais de l'Élysée a été aménagé pour eux.

Le duc et la duchesse de Berry ont eu quatre enfants, dont deux seulement ont survécu plus que quelques jours : d'abord Louise d'Artois (1819-1864), puis Henri d'Artois (1820-1883), duc de Bordeaux, surnommé « l'enfant du miracle » car il est né posthume après l'assassinat du duc de Berry. Son mari, le Duc de Berry fut assassiné d'un coup de couteau alors qu'il raccompagne sa femme dans sa voiture.

[modifier] À la cour de France

Après l'assassinat de son mari, la duchesse de Berry s'est installée aux Tuileries. Elle avait un tempérament assez opposé à celui de sa belle-sœur la duchesse d'Angoulême : elle était peu attachée à l'étiquette, aimait recevoir et était très sensible à la mode.

Elle aimait s'éloigner assez souvent de la capitale, et elle a eu un rôle non négligeable dans la vogue des bains de mer, en particulier à Boulogne-sur-Mer et Dieppe, pratiquant volontiers ce loisir à la belle saison. C'est elle également qui inaugura une section du canal de la Somme.

[modifier] Soulèvement de 1832

À la suite des Trois Glorieuses, elle suivit Charles X et la cour en exil, mais elle cherchait à se faire proclamer régente pour son fils, sous le nom de Henri V. Elle retourna donc clandestinement en France en 1832, où elle débarqua dans la nuit du 28 au 29 avril. Elle tenta de relancer les guerres de Vendée et de rallier la population à sa cause.

La mobilisation locale fut assez faible, et l'opération échoua rapidement. La duchesse chercha refuge dans une maison de Nantes mais trahie par Simon Deutz, après s'être cachée toute une nuit dans un réduit situé derrière une cheminée dont l'âtre était allumé, elle fut arrêtée le 8 novembre 1832 par la police dirigée par Adolphe Thiers qui, depuis le 11 octobre, venait de remplacer Montalivet au ministère de l'Intérieur.

Détenue dans la citadelle de Blaye et soumise à la surveillance la plus rigoureuse, elle accoucha d'une fille devant des témoins désignés par le maréchal Bugeaud, et dut rendre public un mariage qu'elle avait contracté en 1831 avec Hector Lucchesi-Palli, duc della Grazia (1808-1864).

Après quelques années en prison, la duchesse de Berry fut libérée et expulsée vers Palerme. Elle se vit tenue à l'écart de la famille royale, qui lui refusa la direction de l'éducation de son fils. Elle s'installa ensuite en Autriche où elle vécut les dernières années de sa vie. Elle mourut à Brünnsee en 1870.

[modifier] la Duchesse de Berry et les arts

La duchesse de Berry en robe de velours bleu, par Elisabeth Vigée-Lebrun, 1824
La duchesse de Berry en robe de velours bleu, par Elisabeth Vigée-Lebrun, 1824


La duchesse de Berry s'intéressa à de nombreux domaines artistiques. Elle était une grande mécène, encourageant peintres, musiciens et hommes de lettres.

[modifier] Musique

Elle fut le mécène de plusieurs musiciens, comme Rossini.

[modifier] Bibliophilie

Dans son château de Rosny, la duchesse de Berry réunit une bibliothèque somptueuse de livres reliés par Simier. L'ensemble fut vendu aux enchères après 1830.

[modifier] Théâtre

Après une représentation à la cour des comédiens du théâtre du Gymnase, elle en prit le patronage et ce théâtre fut dès lors connu comme le « théâtre de Madame » jusqu'en 1830.

[modifier] Photographie

Durant son séjour en Italie, la duchesse de Berry s'intéressa aux arts, par exemple à la photographie. Elle fut en relation avec les photographes primitifs installés à Rome, et qui consituaient le cercle du Caffè Greco. Sa collection de photographies contient des tirages de Frédéric Flachéron, Giacomo Caneva, Pompeo Bondini, Eugène Constant, James Anderson, Stefano Lecchi, Vittorio della Rovere, Firmin Eugène Le Dien, Disderi, Joseph Vigier, comte de Vernay, Pascual Perez, Pierre Émile Pécarrère, Antonio Perini, Domenico Bresolin, Félix Teynard. Cette collection prestigieuse a fait l'objet d'un catalogue intitulé «Promenade méditerranéenne. Collection photographique de la duchesse de Berry. Les années 1850» (Céros éditeur).

[modifier] Jardins

La duchesse de Berry fit renouveler son jardin de Rosny. Une exposition tenue au Musée de l'Île-de-France à Sceaux en avril-juillet 2007 est consacrée à ce sujet.

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