Carnaval de Guyane

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Le Carnaval de Guyane est l'un des événements majeurs de Guyane. Cette fête appartient essentiellement à la culture créole guyanaise bien que les communautés métropolitaines, les brésiliennes et les chinoises y prennent part. Il a une durée variable fixée par les fêtes religieuses : il a lieu entre l'Épiphanie au début de janvier, et le Mercredi des Cendres marquant le début du Carême calculé selon la date de Pâques en février ou mars.

Du vendredi soir au lundi matin, et cela durant ces 2 ou 3 mois, le pays vit au rythme des bals masqués, et des défilés dans les rues de Cayenne et des autres communes. Pendant toute la durée des festivités, la Guyane vit au ralenti.

Durant la période du carnaval, le vendredi soir est le moment de la galette des rois et du champagne. Usuellement, le roi paye le champagne ou la galette la semaine suivante. La galette peut être à la frangipane, à la goyave ou au coco.

Tous les dimanches après-midi, a lieu la parade dans les rues de Saint-Laurent du Maroni, de Kourou et de Cayenne. Des groupes qui se préparent depuis plusieurs mois, et déguisés selon la thématique de l'année, y défilent autour de chars décorés, au rythme des percussions et des cuivres. Quelques groupes connus reviennent tous les ans : Kassialata, Reno Band, OsBand, les Belles de la Madeleine (un groupe de Sinnamary)...

Des groupes brésiliens sont également appréciés pour leurs rythmes et leurs costumes afriolants, décorés de plumes colorées qui mettent pleinement en valeur les corps couverts de paillettes.

La communauté asiatique de Guyane participe également aux défilés en apportant sa touche caractéristique et colorée, ceci est aussi le vrai reflet de la Guyane, mosaïque de cultures et de tolérance entre les communautés.

Pendant les parades, divers personnages récurrents alimentent la mythologie du carnaval guyanais :

  • Karolin est un petit personnage vêtu d'une queue de pie et d'un chapeau haut de forme accroché au dos d'un mégère
  • les nèg'marrons sont des groupes d'hommes vêtus d'un pagne rouge et enduits de mélasse et une tomate rouge dans la bouche cherchant à s'essuyer contre les passants ou à les asperger de noir.
  • les makoumés sont les hommes travestis en femme (en dehors du carnaval, ce terme péjoratif désigne les homosexuels).
  • soussouris (la chauve-souris), est un personnage vêtu d'un justaucorps ailé de la tête aux pieds, généralement noir ou bicolore. Plutôt maléfique et réputée pour son comportement de vampire, elle poursuit les passants dans la rue et les "pique".
  • ...

Des soirées touloulou ont lieu les vendredi et samedi soir dans les "universités", qui sont des "boîtes de nuit" qui n'ouvrent qu'à l'occasion du carnaval : Chez Polina et Chez Nana à Cayenne, Kalinana à Matoury, la Matado à Kourou. Ces soirées sont surtout fréquentées par les créoles, les métropolitains et quelques brésiliennes. Lors des soirées touloulou, seuls les touloulous sont déguisés. Les touloulous sont les reines du carnaval. Ce sont normalement des femmes, déguisées de la tête aux pieds dont on ne voit pas un cm² de peau, qui vont jusqu'à se mettre des lentilles colorées, se mettre des faux seins, des pérruques, des gants, des faux-culs et se camoufler la voix pour ne pas être reconnues. Si l'on demande à n'importe quelle femme, aucune ne "fait touloulou", car le touloulou a une réputation un peu sulfureuse. C'est le touloulou qui invite à danser : les hommes s'agglutinent autour de la piste pour être choisis : leur honneur de danseur et leur virilité sont en jeu ! Le carnaval, c'est sérieux ! Les danses du carnaval sont la mazurka, la biguine et le très explicitement torride piké. Les soirées touloulou sont très chaudes au sens propre comme au sens figuré. Seules les touloulous ont le droit de danser : si une femme non déguisée danse, l'orchestre s'arrète. Autant les touloulous sont habillées, autant les femmes non déguisées le sont peu. Le touloulou aborde souvent les hommes par la phrase "touloulou soif", une invitation à se faire payer un verre qui sera bu à la paille à travers le masque.

A Cayenne, les deux orchestres du Carnaval sont les Mécenes (chez Polina) et les Blues Star (chez Nana). L'une des idoles est Victor Clet, dit Quéquette, fonctionnaire de la DDE, et surtout chanteur des Blues Star, si populaire que sa photo était imprimées sur les bouteilles de rhum "Belle Cabresse" lors du carnaval 2006. A la fin du carnaval, les deux groupes s'affrontent au cours d'un duel musical au "Grand Blanc", une salle des fêtes de la commune de Macouria, entre Cayenne et Kourou.

Depuis les années 1990, ont lieu les soirées tololo, où les hommes se déguisent et prennent le rôle des touloulous (ce sont eux qui invitent les femmes non déguisées à danser). Ces soirées sont de plus en plus populaires et ont lieu plusieurs fois pendant le carnaval

A la fin du carnaval ont lieu les jours gras, souvent décretés comme fériés.

  • dimanche : la grande parade, la dernière parade du carnaval, où les groupes essaient de donner le meilleur d'eux-mêmes.
  • lundi : pour le mariage burlesque, les hommes se déguisent en mariées et les femmes en mariés.
  • mardi : pour les diables rouges, tout le monde s'habille de rouge et de noir.
  • mercredi (des Cendres) : les diablesses toutes de noir et blanc vêtues enterrent Vaval, le roi du carnaval.

En Guyane, la fête religieuse du mercredi des Cendres qui marque le début du Carême est officiellement repoussée au jeudi pour permettre à la fête de se poursuivre un jour de plus.

la Fédération des Festivals et Carnavals de Guyane édite annuellement la revue Touloulou Magazine depuis 1994.

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