Caractère sexuel secondaire

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Les plumes colorées de la queue du paon sont un exemple de caractère sexuel secondaire.
Les plumes colorées de la queue du paon sont un exemple de caractère sexuel secondaire.

Les caractères sexuels secondaires sont les traits qui distinguent les individus des deux sexes d'une même espèce mais, à la différence des caractères sexuels primaires que sont les organes sexuels, ils ne participent pas directement au système reproducteur. Les principales théories évolutionnistes pour expliquer l'apparition de tels organes reposent sur l'idée que les caractères sexuels secondaires sont l'objet d'une pression de sélection sexuelle intra-sexe : lors de la parade nuptiale, les individus d'un même sexe sont en compétition pour s'accoupler avec un individu du sexe opposé, celui (ou celle) qui prend l'avantage sur ses rivaux est celui (ou celle) qui présente les caractères sexuels secondaires les plus attractifs pour le partenaire ou qui lui permettent de s'imposer sur ses rivaux. Cela explique notamment pourquoi ces caractères apparaissent en général au moment de la maturité sexuelle (i.e. la puberté chez l'homme).

Sommaire

[modifier] Dans l'espèce humaine

Les principaux caractères sexuels secondaires de l'espèce humaine sont :

Caractères sexuels secondaires masculins Caractères sexuels secondaires féminins
Morphologie
et squelette

Taille moyenne plus grande, plus grand volume thoracique
Mains et pieds plus grands
Os du squelette plus épais

Taille moyenne plus basse
Bassin plus large que les épaules

Pilosité

Plus marquée sur le torse et l'abdomen ainsi que sur le visage (barbe et moustache)

Moindre pilosité faciale et corporelle

Peau

Plus épaisse et plus rude

Grain de peau plus fin

Tissu adipeux

Accumulation principalement autour de l'abdomen et de la taille

Distribution davantage répartie sur la surface du corps
Accumulation au niveau des fesses, des cuisses et des hanches

Autres

Plus grande capacité musculaire
Pomme d'Adam marquée
Tessiture de voix plus grave

Seins développés
Glandes mammaires fonctionnelles
Différence de taille entre l'index et l'annulaire plus marquée (indice 2D:4D)[1]

[modifier] Formation des caractères sexuels secondaires

La différenciation sexuelle commence au moment de la gestation, lorsque les gonades se forment. Les différences n'apparaissent dans la constitution des filles et des garçons qu'au moment de la puberté, avec l'augmentation des hormones sexuelles.

Chez les individus de sexe masculin, la testostérone induit la croissance du pénis, et indirectement, via l'androstanolone, celle de la prostate. L'œstradiol et les autres hormones féminines engendrent la formation des seins chez la femme. Il faut noter que ce processus dépend aussi des taux d'hormones sexuelles au stade fœtal. Ainsi, le taux d'androgènes auquel est soumis le fœtus ou le nouveau-né vont moduler la capacité du tissu mammaire à répondre aux œstrogènes lors de l'adolescence.

[modifier] Caractères sexuels secondaires comportementaux

En toute rigueur, les caractères sexuels secondaires ne se limitent pas aux caractéristiques anatomiques qui différencient mâles et femelles d'une même espèce mais ils incluent aussi les différences dans la physiologie ou le comportement (par exemple, la fabrication de nids en forme de tonnelle par les oiseaux jardiniers mâles ou la danse du pigeon mâle) font partie du dimorphisme sexuel propre à l'espèce. Le comportement est en effet un trait phénotypique : tout comme certains attributs anatomiques sont codés génétiquement (dans le génotype), certains comportements dimorphiques ou non (par exemple, la parade nuptiale, mais aussi la construction du nid ou la peur de prédateurs[2]) ont une base génétique et sont donc soumis à la sélection naturelle et/ou sexuelle. Les comportements dimorphiques sont donc un cas parmi d'autres de caractères sexuels secondaires. Des travaux récents ont ainsi montré qu'il était possible, en manipulant l'épissage d'un gène unique chez la mouche drosophile femelle, d'induire un comportement de parade nuptiale durant lequel celles-ci se mettent alors, tout comme les mâles, à courtiser les autres femelles.[3]

[modifier] Références

  1. The ratio of 2nd to 4th digit length: a predictor of sperm numbers and concentrations of testosterone, luteinizing hormone and oestrogen. JT Manning, D Scutt, J Wilson and DI Lewis-Jones. Human Reproduction, Vol 13 (11), 3000-3004. pdf
  2. Voir les travaux de Konrad Lorenz et Nikolaas Tinbergen, fondateurs de l'éthologie
  3. (en) fruitless Splicing Specifies Male Courtship Behavior in Drosophila. E. Demir, B. Dickson. Cell, Volume 121, Issue 5 , 3 June 2005, Pages 785-794

[modifier] Liens

[modifier] Articles connexes