Captage d'eau potable

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Une captage d'eau potable est un dispositif de collecte ou pompage d'eau potable ;

C'est aussi par métonymie le point et la zone où cette eau est captée, également dite « point de captage ».

Sommaire

[modifier] Vulnérabilités et gestion des flux

Si dans un captage, le pompage dépasse la capacité de la nappe à se recharger à partir des eaux superficielles ou d'une autre nappe, le niveau de la nappe phréatique peut rapidement baisser, avec divers impacts, dont ;

  • pénurie d'eau en aval ou en amont sur des captages moins profonds
  • exacerbation des sécheresses et mouvements de sols (Cf. retraits sur sols argileux, minéralisation de tourbes déshydratées...),
  • impacts écologiques (assèchement de zones humides proches, sources taries suite à l'abaissement du niveau piézzométrique zéro (désignant le plafond théorique de la nappe, et correspondant au niveau d'une rivière lorsque celle-ci est directement alimentée par la nappe), destruction des frayères proches des sources par exhondation, etc.)

[modifier] Protection de captages

Selon leur vulnérabilité, et selon les lois locales et nationales, on peut ou on doit légalement (en France par exemple) leur attribuer des périmètres de protection dits « Périmètre de captage » ;

En général on distingue 3 niveaux de protection :

- périmètre de protection immédiate, de surface réduite (quelques mètres carrés à quelques centaines de mètres carrés. Toute activité à risque y est interdite. Parfois couvert d'un socle de béton et/ou d'un bâtiment, il est souvent clôturé et peut être couvert de prés de fauche, ou de boisements pérennes (Boisement de protection) de manière à les protéger. Les pesticides y sont évidemment bannis. il vise aussi à protéger le matériel contre toute dégradation matérielle ou l'introduction directe de substances toxiques dans l'eau ou le sol.
- périmètre de protection rapproché C'est une zone intermédiaire, qui accepte des activités sans risques pour la ressource et le captage, ou des activités diminuant le risque de pollution (enherbement et fauche pour "pomper" les nitrates de la zone superficielle par exemple). Sa surface varie selon la vulnérabilité du captage et de la ressource en eau, c'est à dire selon les caractéristiques de l'aquifère et le débit de pompage. En France, par sécurité, un temps de transfert d'un polluant entre sa source et la nappe d'environ 50 jours a été retenu, ce qui permet aux administrations d'imposer des mesures de protection sur 1 à 10 hectares selon le type de sol et de système hydrogéologique. Les mesures sont des mises en défend et/ou une règlementation ou interdiction d'activités à risque (utilisation d'engrais, pesticides, biocides, dépôts de matériaux toxiques ou de déchets, etc).
- périmètre éloigné. Il est moins contraignant (et non obligatoire en France), mais une gestion de tous les risques liés aux activités humaines y est envisageable. Il peut considérablement améliorer la sécurité du dispositif global.

La vulnérabilité est liée à un niveau de risque dépendant principalement de deux facteurs ;

- les caractéristiques hydrogéologiques du site,
- les activités humaines (et/ou parfois certains risques naturels tels que risque sismique, coulées de boue, pénétration d'un "biseau salé", etc.)

Lorsque le captage est souterrain, autour du puits de forage, il se produit un cône de rabattement de la nappe phréatique, par dépression induite par le pompage. Si le sol n'est pas totalement imperméable ou que des fuites peuvent exister le long du puits ou à proximité, des polluants peuvent être facilement "aspirés" dans ce cône (par capillarité, ou solubilisé dans l'eau (nitrates par ex), risquant de nuire à la potabilité de l'eau.
C'est pourquoi dans la plupart des pays, des règles coutumières ou des lois protègent, au moins en théorie, les périmètres de captage voire la totalité de sols couvrant un champ captant vulnérable (Il peut s'agir de tout un bassin versant).

[modifier] Législation

La plupart des pays ont émis des lois protégeant la ressource en eau.

[modifier] En Europe

plusieurs directives européennes[1] et lois sur l'eau (en France, celles des 3 janvier 1992 et 31 décembre 2006) imposent la mise en place d'un périmètre de protection pour chaque captage, pour empêcher les pollutions des eaux captées et limiter le risque de pollutions accidentelles.

[modifier] Limites et difficulté

En raison des difficultés de gestion des conflits avec un grand nombre de propriétaires Propriété privée|privés ou publics concernés, et d'un manque de moyens, et aussi en raison de la longueur et complexité des études nécessaires, les lois visant la protection des captages ou des champs captants ne sont souvent mises en oeuvre qu'avec retard ;
Ainsi en France, où environ 35.000 captages puisent légalement 18 millions de m3/jour, à 96 % dans les nappes ; le Plan national santé-environnement ne vise la protection de 80% des captages d'eau potable que pour 2008 et 100% pour 2010 (mais moins de 50 % étaient protégés en 2006).

[modifier] Voir aussi


[modifier] Notes et références

  1. - Directives 75/440/CEE concernant la qualité requise des eaux superficielles destinées à la production d'eau alimentaire
    - Directive 98/83/CEE relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine
    - Directive 2000/60/CE établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau.