Cancer!

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Fondée à Angers en 2000 par Johann Cariou et Bruno Deniel-Laurent, la « revue transgénique pluridisciplinaire » Cancer !, dont le titre fait référence au premier roman de Mehdi Belhaj Kacem, est une revue littéraire dont le dernier numéro est paru en 2004.

Parmi ses références culturelles, on trouvait, pêle-même, Le Grand Jeu (la revue de Roger Gilbert-Lecomte et René Daumal), Jean-Jacques Schuhl (auteur de romans "expérimentaux" dans les années 70 et Prix Goncourt 2001), les écrivains catholiques pamphlétaires (Georges Bernanos, Léon Bloy) ou l'écrivain "gaulliste-révolutionnaire" Dominique de Roux. La scène punk, le cinéma de Fassbinder ou de Pasolini, la musique cold-wave, les arts performatifs (Costes, Flanagan) appartiennent aussi à la sphère esthétique des "cancéristes".

La presse (Le Nouvel Observateur, Libération, Paris-Première, Nova, etc.) donnera un écho certain aux travaux de Cancer! et lui assurera une belle notoriété. Rapidement étiquetée « politiquement incorrecte » par certains observateurs, la revue a ouvert ses colonnes à des auteurs à la réputation sulfureuse, comme Marc-Edouard Nabe, Maurice G. Dantec, Costes, Alain Soral, Fernando Arrabal, Pierre Jourde, Stéphane Zagdanski ou encore Philippe Muray, ce qui lui vaudra d’être épinglée par Daniel Lindenberg dans son controversé Rappel à l’ordre. Ne suivant pas de ligne idéologique très claire, Cancer ! publiera aussi bien des textes de défense de Tsahal qu’un éloge de Zacarias Moussaoui ou les interventions opposées de Maurice G. Dantec et Marc-Edouard Nabe sur la guerre en Irak. En 2003, contestant les orientations jugées "néo-conservatrices" d'une partie de la rédaction de Cancer!, Marc-Edouard Nabe quitte la revue et fonde son propre journal, La Vérité.

Au-delà de son aspect polémique, la revue Cancer ! a permis à des jeunes auteurs de s’imposer auprès de grands éditeurs. Raphaël Sorin, alors directeur éditorial des éditions Fayard, a d’ailleurs publié un ouvrage collectif aux éditions Mille et Une Nuits, Gueules d’Amour. Dans ce livre, 14 « cancéristes » publient un texte d’hommage à une personnalité. On trouve dans ce livre des textes écrits dans une langue de feu sur Romy Schneider, Fernandel, Ian Curtis, Jean Genet, Simone Weil ou… Richard Virenque.

Soucieux de porter la littérature dans les rues, les "cancéristes" ont organisé plusieurs évènements littéraires singuliers, dont une lecture publique et intégrale de Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, le 7 décembre 2002, Place de la Sorbonne, 70 ans jour pour jour après la non-attribution du Prix Goncourt au livre. Les "cancéristes" ont aussi pris l'habitude d'investir un café parisien, le Pouilly, pour des soirées "littéraires et schouillesques".

La revue se saborde mystérieusement en 2004, après avoir publié 9 numéros et deux ouvrages collectifs. Le dernier numéro (été 2004) s'ouvrait sur un grand dossier consacré à Maurice G. Dantec ("Faut-il brûler Dantec ?"), avec des textes de Laurent Joffrin, Daniel Lindenberg, Stéphane Zagdanski, Philippe Muray, Frédéric Beigbeder, Dominique Noguez, Michel Crépu, Gérard Delteil, Richard Pinhas ou encore Jean-Louis Costes.

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