Camille Mortenol

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Sosthène Héliodore Camille Mortenol (1859-1930) est un capitaine de vaisseau guadeloupéen qui commanda la défense aérienne de Paris pendant la Première Guerre mondiale.

Il fut le premier élève noir (guadeloupéen) reçu à l'École polytechnique (promotion X1880)

Fils d'André Mortenol et Julienne Toussaint (issus de la classe modeste pointoise), tous deux d'anciens esclaves. Le jeune Camille se montre d'emblée brillant mathématicien.

Il fit ses études à Basse-Terre chez les frères de Ploërmel, puis au collège diocésain. Il reçut une bourse pour continuer ses études au lycée de Bordeaux.

Reçu huitième au concours, il est l'un des premiers Noirs à être admis à l'école polytechnique, et fait une carrière exceptionnelle dans la marine. Il navigua de 1882 à 1894, participa aux combats de Madagascar en 1894 et participa à l'organisation de la colonie.

De 1900 à 1902, il commanda au Congo puis de 1907 à 1909 la flottille des torpilleurs des mers de Chine.

En 1914, Mortenol est âgé de 55 ans quand il est choisi par le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, pour le seconder dans la défense de la capitale française.

Gallieni avait pu apprécier le dévouement de Mortenol quand ils servaient ensemble à Madagascar.

Mortenol est donc, dès 1915, directeur du service d'aviation maritime du camp retranché de Paris. II a la responsabilité de défendre Paris contre les attaques de l'aviation ennemie.

Avec l'aide d'un service de renseignement éprouvé et d'énormes projecteurs de nuit, en particulier celui du Mont Valérien qui domine la capitale, il déjoue les attaques aériennes.

Il est nommé en 1921 commandeur de la Légion d'honneur.

[modifier] Anecdote

  • Alors qu'il allait passer en revue les élèves de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, Mac-Mahon fut informé que le soldat le plus brillant de la promotion (Camille Mortenol) était noir de peau. À l'école militaire de Saint-Cyr le mot nègre est du reste utilisé depuis le XIXe siècle pour désigner le major, c’est-à-dire l'élève le plus brillant de la promotion. Arrivé devant lui, et alors qu'il était évidemment difficile de ne pas reconnaître le soldat, Mac-Mahon lui demanda : « Ah c'est vous le nègre ? ». Et à court de mots, il ajouta : « Très bien, continuez ! ».


[modifier] Bibliographie

  • Inez Fisher-Blanchet, Capitaine de vaisseau Mortenol : croisières et campagnes de guerre, 1882-1915, Paris, 2001