Calyptorhynchus banksii

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Cacatoès banksien
Calyptorhynchus banksii
Calyptorhynchus banksii
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Psittaciformes
Famille Psittacidae
Sous-famille Cacatuinae
Genre Calyptorhynchus
Nom binominal
Calyptorhynchus banksii
(Latham, 1790)
Statut de conservation IUCN :


LC  : Préoccupation mineure

Répartition de l'espèce en Australie
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Le cacatoès banksien ou cacatoès de Banks (Calyptorhynchus banksii) est un des grands cacatoès australiens. Cette espèce a été connue sous le nom de Calyptorhynchus magnificus pendant de nombreuses décennies, jusqu'à ce que son nom scientifique actuel soit adopté officiellement en 1994.

On le trouve plus fréquemment dans les parties les plus sèches du continent. On en distingue cinq sous-espèces qui diffèrent de manière significative par la taille du bec. Bien que les sous-espèces du nord soient encore répandues, les deux sous espèces méridionales, le Cacatoès banksien de forêt et le Cacatoès banksien du Sud-Est sont menacées.

Le Cacatoès banksien mesure environ 60 centimètres de long et les deux sexes sont dissemblables. Les mâles sont complètement noirs, à l'exception de bandes rouges sur la queue; les femelles, légèrement plus petites que les mâles, ont un plumage brun-noir piqueté de taches et de fines bandes jaunes alors que les bandes de la queue sont jaune-orangé.

On les trouve habituellement dans les forêts d'eucalyptus ou le long des cours d'eau. En plus, dans le nord du pays, ces cacatoès vivent généralement en grandes bandes. Ils se nourrissent de graines et nichent dans les cavités des arbres. C'est pourquoi ils dépendent de la présence d'arbres d'assez grands diamètres, généralement des eucalyptus. Les populations du sud-est de l'Australie sont menacées par la réduction du couvert forestier et par d'autres modifications de leur habitat.

De tous les cacatoès noirs, le cacatoès banksien est le plus facile à élever,[1] mais il reste rare et cher en dehors de l'Australie.[2].

Le nom de Cacatoès banksien ou Cacatoès de Banks commémore le botaniste Sir Joseph Banks (1743-1820).

Sommaire

[modifier] Taxonomie et dénomination

L'espèce a été décrite pour la première fois par l'ornithologue John Latham en 1790 sous le nom de Psittacus banksii[3]. C'est aussi le premier oiseau de l'est de l'Australie qui a été dessiné par un européen; une femelle, probablement aperçue au bord de l'Endeavour River dans le nord du Queensland, a été dessinée par Sydney Parkinson en 1770[4]. Mais peu avant Latham, un naturaliste anglais George Shaw l'avait décrit sous le nom de Psittacus Magnificus à partir d'un spécimen trouvé dans la région de Port Jackson, (l'actuelle Sydney)[5]. Aussi pendant de nombreuses années, l'espèce sera dénommée Calyptorhynchus magnificus[6], nom proposé par Gregory Mathews en 1927 car la dénomination de Shaw était antérieure à la description de Latham en 1790. Pendant plusieurs décennies, la proposition de Mathews a été acceptée par de nombreuses autorités, mais il existait un doute sur l'espèce trouvée à Port Jackson: faisait elle référence à l'actuel Cacatoès banksien ou, plus vraisemblablement, à l'actuel Cacatoès de Latham? Aussi, en 1994, la Commission internationale de nomenclature zoologique a adopté le nom de Calyptorhynchus banksii comme nom scientifique de l'espèce[7].

Le cacatoès banksien est l'espèce-type du genre Calyptorhynchus[8] dont le nom dérive du grec calypto -/καλυπτο- "caché" et rhynchus / ρυγχος "bec"[9]. Le nom a été proposé pour la première fois par Anselme Gaëtan Desmarest en 1826[10].

En 1827, Jennings avait proposé le nom Psittacus niger pour cette espèce[11] mais ce nom binomial avait déjà été utilisé par Carl von Linné pour le perroquet noir en 1758[12] et par Johann Friedrich Gmelin pour le cacatoès noir en 1788. Ce nom n'était donc pas valable même si les deux autres espèces étaient déjà connues sous des noms différents à l'époque. Les populations aborigènes du centre de la péninsule du cap York ont plusieurs noms pour l'oiseau: (minha) pachang en Pakanh (inh-) inhulg en Uw Oykangand et (inh-) anhulg en Uw Olkola. (Le préfixe entre parenthèses (inh ou minha) est un qualificatif qui signifie «viande» ou «animaux».)[13]. Les Gunwinggus de la Terre d'Arnhem utilisent les noms de Ngarnarrh ou KarnamarrTo[14] Dans le centre de l'Australie, au sud-ouest d'Alice Springs, les Pitjantjatjaras appellent iranti la sous-espèce C. b. samueli[15].Les Noongars utilisent le nom de karrak, une onomatopée du cri de la sous-espèce du sud-ouest de l'Australie C. b. Naso[16]

[modifier] Classification

Le Cacatoès de Banks est un proche parent du Cacatoès de Latham, les deux espèces forment le sous-genre Calyptorhynchus dans le genre du même nom[17]. Ils se distinguent des autres cacatoès du même genre et du sous-genre Zanda par leur important dimorphisme sexuel et les cris des jeunes: l'un est un couinement suppliant, l'autre une vocalisation quand l'animal avale sa nourriture[18][17].

Cinq sous-espèces sont connues. Deux sont classées vulnérables. Elles se distinguent principalement par la forme et la taille du bec, la taille globale des oiseaux et la coloration des femelles[19]:

  • C. b. banksii se trouve dans le Queensland et, rarement, dans l'extrême nord de la Nouvelle-Galles du Sud; c'est le plus grand des cacatoès de Banks par sa taille corporelle mais il a un bec de taille modérée[19]. Il vit avec la sous-espèce macrorhynchus autour du golfe de Carpentarie. Il a disparu de la majeure partie de son ancienne aire de répartition dans le nord de la Nouvelle-Galles du Sud et dans le sud du Queensland[20].
Femelle adulte de la sous-espèce samueli.
Femelle adulte de la sous-espèce samueli.
  • C. b. graptogyne, (Vulnérable)[21] connu aussi sous le nom de Cacatoès banksien du Sud-Est vit dans le sud-ouest du Victoria et le sud-est de l'Australie méridionale dans une zone bordée par Mount Gambier à l'ouest, Portland au sud, Horsham au nord-est et Bordertown au nord[22]. C'est la plus petite des cinq sous-espèces[19]et son existence n'a été officiellement reconnue que dans les années 1980[23][24]. Il est essentiellement dépendant des Eucalyptus baxteri, des Eucalyptus camaldulensis et des Allocasuarina luehmannii (Buloke) pour son alimentation et sa nidification[25]. Or ces trois espèces d'arbres sont menacées par le défrichement des terres et la plupart des arbres sont sur des terrains privés; il n'en reste peut-être que seulement 500 à 1000 individus[26] aussi cette sous-espèce et son habitat font l'objet d'un plan de redressement national[27]. En 2007, les propriétaires terriens locaux ont été indemnisés pour les aider à régénérer des habitats appropriés[28].
  • C. b. macrorhynchus, appelé aussi Cacatoès à grand bec par Mathews[29], vit dans le nord de l'Australie. Bien qu'on pense qu'elle soit répandue et abondante, cette sous-espèce a été peu étudiée. C'est également une sous-espèce d'oiseau de grande taille et à grand bec comme son nom l'indique. Les femelles n'ont pas de rouge à la queue.[6].
  • C. b. naso (Quasi menacé)[30][31] aussi connu sous le nom de cacatoès banksien de forêt vit dans le sud-ouest de l'Australie occidentale entre Albany et Perth. Cette sous-espèce a un grand bec(E. diversicolor),[32] et apprécie les bois de Marri (Corymbia (ex-Eucalyptus) calophylla), Jarrah (E. marginata) et Karri[33].
  • C. b. samueli vit dans quatre régions différentes: dans la zone côtière centrale de l'Australie occidentale de Pilbara au nord de la Wheatbelt à proximité de Northam au nord, au bord des cours d'eau de l'intérieur de l'Australie centrale, au sud-ouest du Queensland et la partie supérieure du réseau hydrographique de la rivière Darling dans l'ouest de la Nouvelle-Galles du Sud. Les oiseaux de cette sous-espèce sont généralement plus petits avec aussi des plus petits becs que les autres banksii[34].

[modifier] Description

Dimorphisme sexuel; le mâle est en avant
Dimorphisme sexuel; le mâle est en avant

Le cacatoès banksien mesure environ 60 centimètres de longueur. Les oiseaux mâles pèsent entre 670 et 920 grammes, les femelles pèsent un peu moins entre 615 et 870 grammes[20].

Le plumage du mâle est noir avec une crête noire composée de plumes dressées sur le front et le sommet de la tête. La queue est également noire avec deux taches d'un rouge vif au tiers moyen des plumes latérales. Les femelles sont brun noir avec des bandes jaune-orange sur la queue et la poitrine et des taches jaunes sur les joues et les ailes. Le bec est pâle, couleur corne. La partie ventrale est barrée de fines bandes jaune sur un fond brun.

Les juvéniles ressemblent aux femelles jusqu'à l'âge de la puberté, qui se produit autour de quatre ans, mais n'ont pas de bande jaune pâle sur le ventre[20]. Lorsque les jeunes mâles atteignent la maturité sexuelle, ils remplacent progressivement leurs plumes jaunes de la queue par des plumes rouges, le processus complet prend autour de quatre ans[35]. Comme d'autres espèces, le cacatoès de Banks peut vivre très longtemps en captivité et,en 1938, l'ornithologue Neville Cayley a signalé un oiseau de plus de cinquante ans au zoo de Taronga[36].

Plusieurs sortes de cris de cette espèce ont été enregistrés. Le cri de contact entre oiseaux est une sorte de roulement métallique krur-rr ou kree, qui peut se transmettre sur de longues distances et est toujours poussé en vol[37] ; le cri d'alarme est un puissant krurak aigu[37]. Les mâles qui paradent vocalisent des séries de grognements doux suivis d'un répétitif kred-kred-kred-kred[18].

[modifier] Distribution et habitat

Le cacatoès banksien se trouve essentiellement dans les parties les plus sèches de l'Australie. Il est très répandu et abondant dans une large bande couvrant toute la moitié nord du pays, où il est considéré comme un nuisible agricole[38] avec des zones de distribution plus clairsemées dans le sud. On le trouve dans une grande variété d'habitats allant des prairies en passant par les bois d'eucalyptus, d'acacias et de filaos jusqu'aux forêts tropicales denses[4]. L'oiseau a besoins de grands, vieux eucalyptus pour nicher dans des creux d'arbres, même si les espèces arboricoles utilisées varient selon les parties du pays.

Ces cacatoès ne sont pas entièrement migrateurs, mais ils effectuent régulièrement des mouvements saisonniers dans différentes parties de l'Australie. Dans le nord du Territoire du Nord, ils quittent la plus grande partie des zones à forte humidité durant l'été pendant la saison des pluies[39]. Dans d'autres régions du pays, les mouvements saisonniers des cacatoès ont tendance à suivre les sources de nourriture, une situation retrouvée dans le nord du Queensland[40][41] et de la Nouvelle-Galles du Sud. Dans le sud-ouest de l'Australie-Occidentale, les deux sous-espèces présentes semblent avoir un axe de déplacement nord-sud; vers le nord, après la période de reproduction, dans le cas de sous-espèce C. b. naso[42], alors que les mouvements de la sous-espèce C. b. samueli dans la Wheatbelt semblent sans plan particulier ni lien avec les saisons[43].

[modifier] Comportement

Le cacatoès banksien est un oiseau diurne et tapageur qu'on voit souvent voler haut dans le ciel[37] en petites bandes, parfois mélangées avec d'autres espèces de cacatoès. Les groupes de 500 oiseaux se retrouvent en général uniquement dans le nord ou lorsque les oiseaux sont regroupés autour de sources de nourriture. Sinon, ils craignent plutôt l'homme[44]. Dans le nord et le centre de l'Australie, les oiseaux peuvent se nourrir sur le sol tandis que les deux sous-espèces méridionales, C. b. graptogyne et C. b. naso, sont presque exclusivement arboricoles[44]. Ils ont tendance à voler assez lentement, avec des pauses alternant avec de grands battements d'ailes, vol très différent de celui de son cousin, le cacatoès de Latham.

[modifier] Alimentation

Bien que le cacatoès banksien puisse se nourrir d'une grande variété de graines, naturelles ou importées, sa principale soirce d'alimentation reste les graines d'eucalyptus. Il y a une relation spécifique entre les espèces et les plus grandes espèces de myrtacées. Celles-ci varient à travers l'Australie, mais ce sont les Marri dans le Sud-Ouest de l'Australie-Occidentale, l'Eucalyptus miniata dans le nord du pays, l'Eucalyptus baxteri au Victoria et les espèces Corymbia polycarpa et intermedia dans le Queensland. Il coupe en mordillant les petites branches d'eucalyptus portant des fruits, puis en les maintenant avec ses pattes, il dilacère les fruits avec son bec, laissant tomber des tas de détritus sur le sol. En dehors des graines d'eucalyptus, il consomme des graines d'Acacias, d'Allocasuarinas, de Banksias, de Grevilleas et d'Hakeas, ainsi que des baies, des fruits et divers insectes et larves.[37]. Ils se sont adaptés à certaines plantes importées comme l'Emex australis. Il existe certaines preuves de la consommation de la ravenelle (Raphanus raphanistrum), de la moutarde sauvage (Brassica tournefortii) et de différentes sortes de melons (Cucumis ou Citrullus)[32].

[modifier] Reproduction

Pour séduire la femelle, le cacatoès banksien mâle va hérisser les plumes de sa huppe et de ses joues et cacher ainsi son bec, puis il va chanter et se pavaner, terminant sa parade par un saut et un déploiement des plumes rouges de sa queue vers la femelle qui lui répondra le plus souvent en le mordant[45]. La période de reproduction va généralement de mai à septembre, sauf dans la sous-espèce du Sud-Est qui niche au cours de l'été (de décembre à février). Les couples de la sous-espèce samueli dans la région de la Wheatbelt en Australie occidentale peuvent avoir deux couvées par an[33], alors que ceux du Sud-Est n'en ont qu'une seule[46]. Les nids sont installés dans les creux de grands arbres verticaux. les oiseaux choisissent généralement de grands arbres isolés afin de pouvoir se poser et s'envoler relativement sans encombre. Le même arbre peut être utilisé pendant de nombreuses années. Les nids font de 1 à 2 mètres de profondeur et 0,25 à 0,5 mètre de largeur avec une base en copeaux. Une couvée est constituée de 1 à 2 oeufs blancs, sans signes particuliers. Le deuxième oisillon sera dans la plupart des cas négligé par ses parents et finira par périr dans sa petite enfance[47].

[modifier] Relation avec l'homme

[modifier] Statut conservatoire

Le cacatoès banksien est protégé par la loi australienne Environment Protection and Biodiversity Conservation Amendment (Wildlife Protection) Act 2001[48]. Il figure à l'annexe II de la CITES, qui permet le commerce international des animaux capturés dans la nature et de ceux élevés en captivité si ces exportations ne sont pas préjudiciables pour les populations sauvages[49]. Cependant, les actuelles restrictions commerciales australiennes à l'exportation d'Australie ne sont pas imposées par le CITES[48]. C. b. graptogyne est également considéré en voie de disparition selon l'Environment Protection and Biodiversity Conservation Act 1999.

La situation du cacatoès banksien, comme espèce et comme sous-espèce, varie également d'un état à l'autre en Australie. Par exemple:

  • Le cacatoès banksien du sud-est, C. b. graptogyne, est considéré comme en voie de disparition selon l'annexe 7 du National Parks and Wildlife Act (1972) de l'Australie méridionale[50].
  • C. b. graptogyne est également considéré comme menacé par la loi du Victoria Flora and Fauna Guarantee Act (1988). En vertu de cette loi, une programme gouvernemental pour la protection et la gestion future de cette espèce a été établi[51]. Toutefois, il convient également de noter que le cacatoès de Banks est inscrit dans cette loi sous son précédent nom latin, Calyptorhynchus Magnificus. Et, dans la liste consultative des espèces menacées de la faune de vertébrés au Victoria, cette sous-espèce est classée comme menacée[52].
  • Le cacatoès de Banks est considéré comme vulnérable selon le Threatened Species Conservation Act (1995) de Nouvelle-Galles du Sud[53].

[modifier] Contrebande

À l'instar de nombreux cacatoès et perroquets australiens, le cacatoès de Banks est menacé par le commerce illicite et prospère de la contrebande d'oiseaux[54]. Une forte demande et une mortalité élevée lors du transport font que beaucoup plus d'oiseaux sont prélevés dans la nature que ce qu'il en est effectivement vendu[55]. En 1997, le ministère des ressources naturelles, de l'environnement et des arts (NRETA) du gouvernement du Territoire du Nord a proposé un plan de gestion de C. b. macrorhynchus pour endiguer le commerce illégal des œufs et des oisillons. Cette sous-espèce, qui est relativement abondante sur la partie nord du territoire, a été jugée suffisamment prolifique pour soutenir la récolte limitée des jeunes à des fins commerciales. Il s'agit de la protection de certaines «zones de récolte» et le plafonnement de la récolte à 600 oeufs ou nouveau-nés par an, tous les oiseaux captifs doivent être marqués avec des puces électroniques. Des permis différents sont délivrés pour la collecte pour l'exportation et pour la conservation comme animal de compagnie[56].

[modifier] Le plan NRETA

Le plan du gouvernement du Territoire du Nord pour un prélèvement restreint d'individus a été approuvé par un groupe de biologistes qui ont fait valoir qu'une «ignorance du problème» n'avait pas su traiter le trafic illégal et que des fonds publics étaient disponibles pour la protection de cette espèce et la conservation de son habitat. Les experts ont estimé qu'un effondrement catastrophique de la population du Territoire du Nord était très peu probable et que le cacatoès bénéficierait ainsi d'une sensibilisation accrue à son sort et d'une meilleure compréhension de son mode de vie par les propriétaires terriens locaux. L'expérience serait également une contribution précieuse à la connaissance sur l'exploitation durable des ressources sauvages[57].

Mais d'autres experts ont fait part de graves préoccupations sur ce plan de gestion. Le célèbre biologiste des psittacidés, Joseph Forshaw, s'y est opposé pour plusieurs raisons. Il a exprimé la crainte que, compte tenu de la durée de vie courte des oiseaux, des problèmes de diminution de la taille de la population puissent être masqués pendant de nombreuses années, date à laquelle le nombre des cacatoès restants serait insuffisant pour permettre la survie de la population. Il a également craint que l'augmentation du nombre d'animaux disponibles sur les marchés fasse baisser les prix et donc diminue la rentabilité pour les personnes chargées de leur exploitation. D'autres groupes, comme la Fédération avicole auustralienne (l'AFA), ont fait part de leurs préoccupations de voir des populations vieillissantes en raison du manque des sites de reproduction et qui pourraient donc être particulièrement vulnérables à la perte de jeunes, chose qui, une fois encore, ne pourrait pas être évidente pendant de nombreuses années. Ils craignaient également que, puisque les adultes s'accouplent pour la vie, un oiseau dont le partenaire aurait été capturé ne s'accouple plus.[55]. À ce jour, le plan n'a pas été mis en application, le Sénat australien, qui enquêtait sur l'utilisation commerciale de la faune australienne, a conclu, au début de 1998, que la capture organisée et le commerce des oiseaux sauvages adultes devraient être interdites[55].

[modifier] Élevage

À la fin des années 1990, un cacatoès de Banks se vendait 1 750 AUD en Australie et 8 900 AUD à l'étranger[2]. Les oiseaux apprivoisés peuvent apprendre quelques mots et se montrer très affectueux, mais les mâles subissent l'empreinte humaine et ne cherchent plus à se reproduire. Le cacatoès de Banks est le plus courant des cacatoès noirs en captivité[1] où il peut bien s'adapter et avoir une longue espérance de vie si on lui donne beaucoup d'espace. Jusqu'à présent, la plupart des oiseaux en captivité ont été des oiseaux des sous-espèces C. b. banksii et C. B. samueli. Les oiseaux ont souvent été élevés sans beaucoup d'attention à la sous-espèce. Toutefois, l'augmentation de l'intérêt de la conservation des espèces a fait que les éleveurs actuels sont plus préoccupés par le maintien de l'intégrité des différents sous-espèces et évitent les croisements[1].

Les oiseaux se reproduisent facilement en captivité[58] et peuvent pondre un oeuf toutes les 3 semaines entre février et novembre. Une fois que la femelle a un oeuf dans son nid, elle ne pondra plus. Un oeuf demandera environ 30 jours pour éclore[59]. Les yeux des jeunes s'ouvrent environ à 3 semaines et le duvet jaune laisse la place aux premières plumes noires à environ 6 semaines. Le meilleur moment pour les élever à la main est à environ 10 semaines lorsque les plumes noires sont en place mais que les plumes de la queue sont encore courtes. Les jeunes oiseaux peuvent voler à environ 4 mois. Les mâles adultes vont devenir agressifs envers les jeunes peu de temps après l'envol et doivent être séparés s'ils sont élevés en cage[58].

[modifier] Représentations culturelles

Un cacatoès de Barks, du nom de Karak, a été la mascotte officielle des Jeux du Commonwealth de 2006 qui se sont tenus à Melbourne. La campagne a coïncidé avec la mise en œuvre d'initiatives visant à assurer la survie de la sous-espèce du sud-est ainsi que l'accroissement de la sensibilisation à l'environnement[60].

Une histoire traditionnelle de l'ouest de la Terre d'Arnhem est celle de Black Cockatoo et de son mari Crow, qui font partie des personnes-oiseaux, portant des plumes noires après avoir été frappés par une maladie venant de la mer. De peur d'être enterrés vivants, ils se transforment en oiseaux et volent haut dans le ciel[61]. Dans le folklore du peuple Tiwi, le cacatoès de Banks est censé accompagner les morts vers le ciel[62].

[modifier] Références

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  61. Berndt, Catherine H.; Yunupingu, Djoki (1979). Land of the Rainbow Snake: Aboriginal Children's Stories and Songs from Western Arnhem Land. Sydney: Collins. ISBN 0-00-184384-2. 
  62. Goodfellow, Denise Lawungkurr. pers. comm.

[modifier] Source

Forshaw J.M. (2007) Cacatoès de Banks ou cacatoès banksien. Revue Oiseaux Exotiques, 322 : 42-53.

[modifier] Liens externes