Burschenschaft

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Burschenschaft était une société d'étudiants créée pour le premier fois le 12 juin 1815 à l'université d'Iéna dans le grand-duché de Saxe-Weimar (dont le souverain, ami de Goethe, a fait un îlot de libéralisme) compris dans la confédération germanique de l'époque post napoléonienne, et qui condamne le morcellement de l'Allemagne résultant du congrès de Vienne et entretient un état d'esprit nationaliste et anticatholique. Le mouvement Burschenschaft se consacra à l'unification allemande et surtout aux droits de liberté, par exemple la liberté de la presse.

Sommaire

[modifier] Histoire de la Burschenschaft

En juin 1815 à Iéna, les étudiants décident de dissoudre les cinq associations régionales existantes pour en fonder une seule Burschenschaft. Le réglement définit la Burschenschaft comme "la libre association de la jeunesse allemande qui reçoit une formation scientifique dans les universités. Elle se fonde sur les liens étroits qui unissent la jeunesse allemande avec l'unité naissante du peuple allemand.[1]" Sa devise est „Honneur, liberté, patrie. Les Burschenschaften reprennent les couleurs noir-rouge-or sur leur bannière en souvenir du corps franc de Lützow[2]. Le mouvement se répand rapidement dans les universités du centre et du Sud de l'Allemagne. Dans certaines universités, les associations refusent purement et simplement les étudiants juifs. La Burschenschaft d'Heidelberg, choisit elle de les admettre.
En 1817, les Burschenschaften se réunissent à Wartburg en Thuringe. 500 étudiants célèbrent ainsi la publication des 95 thèses de Luther 300 ans plus tôt et le quatrième anniversaire de la bataille de Leipzig. A la fin de la rencontre un groupe d'étudiants, passablement excité, brûle certains livres considérés comme anti-allemands ou réactionnaires, comme ceux l'écrivain conservateur August von Kotzebue, le code de la gendarmerie prussienne, la queue de perruque d'un bureaucrate et le bâton d'un sous-officier prussien[3]. Cela provoque la persécution des Burschenschaften car les ducs allemands craignent pour leur pouvoir. Au sein de la Burschenschaft, il existe un groupuscule de fanatiques prêt à tout pour assurer "la regénération morale du pays".L'un d'eux Sand décide d'assassiner August von Kotzebue considéré comme un traitre et de se suicider ensuite/ Il poignarde l'écrivain le 23 mars 1819 mais rate son suicide. En juillet un autre étudiant commet lui aussi un attentat contre le ministre du duché de Nassau[4]. Fin août 1819, le duc de Metternich édicte les Résolutions de Karlsbad. Elles interdisent les Burschenschaften, et placent sous surveillance rigoureuse toutes les universités[5]. En 1820, un congrès secret des étudiants décide de rejeter en bloc tous les étudiants juifs. Mais certaines acceptent cependant les étudiants les étudiants juifs s'ils acceptent de se plier à une formation germano-chrétienne[6].

A la fin du XIXe siècle, les Burschenschaften sont concurrencés par d'autres organisations étudiantes: le Corps, plus corporatiste et élitiste, la Deutsche Landsmannschaft et la Turnerschaft qui adoptent le duel étudiant, les Sängerschaften qui s'adonnent au chant choral. Il existe aussi des association d'étudiants religieuses. Le Burschenschaft reste cependant la seconde organisation du pays qui contrairement aux autres organisations estudiantines garde un esprit progressiste et s'intéresse à la politique. Les associations étudiantes se dépolitisent sous l'Empire allemand et prennent un virage antilibéral teinté d'antisémitisme[7].

Dès 1920, les Burschenschaften, les corporations étudiantes, décident de ne plus admettre de membres juifs ou d'ascendance juive et sanctionnent les membres qui épousent une juive[8].

[modifier] Aujourd'hui

Dans nos jours, les environ 160 associations étudiantes qui s'appellent Burschenschaft dans la République Fédérale d'Allemagne et dans la République d'Autriche sont encore vivantes. Leurs couleurs sont noir, rouge et or. La plupart d'entre eux appartient á la Deutsche Burschenschaft.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Jean Delinière, Weimar à l'époque de Goethe, L'Harmattan, 2004, p 257
  2. Le corps franc du baron de Lützow est composé de volontaires recrutés essentiellement parmi les étudiants des universités. Il lutte contre la domination étrangère de Napoléon en Allemagne en 1813 et pour l‘idéal d‘une Allemagne unie. L'uniforme des recrues comporte un veston noir avec des revers rouges et des boutons dorés.
  3. José Rovan, Histoire de l'Allemagne, Seuil, 1994, p 482
  4. Jean Delinière, p 261
  5. diplomatie allemande, « Les couleurs du drapeau allemand » sur [1]. Consulté le 18 avril 2008
  6. Helmut Berding, Histoire de l'antisémitisme en Allemagne, Maison des Sciences de l'Homme, 1995, 57
  7. Marie-Bénédicte Daviet-Vincent, De l’honneur de la corporation à l’honneur de la patrie. Les étudiants de Göttingen dans l’Allemagne de la Première Guerre mondiale, Le Mouvement Social 2001-1 (no194), page 39 à 65, disponible sur [2], consulté le 19 avril 2008
  8. Daniel Aberdam, Berlin entre les deux guerres, une symbiose judéo-allemande, L'Harmattan, 2000 p 33

[modifier] Bibliographie

  • Jacques Droz, Histoire de l'Allemagne, PUF
  • José Rovan, Histoire de l'Allemagne, Seuil, 1994.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes