Brahim Déby

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Brahim Déby (6 juin 1980 et assassiné le 2 juillet 2007 à Courbevoie, France), était le fils du président tchadien Idriss Déby Itno et de sa première épouse Hadja Halimé Déby. Il a occupé différentes fonctions auprès du pouvoir tchadien, et son père le destinait à sa succession au pouvoir.

[modifier] Parcours

Diplomé en management d'une université de Montréal, il avait été nommé par son père Secrétaire particulier du Chef de l'Etat. Son père le destinait alors à lui succèder au pouvoir[1], et Brahim Deby était surnommé le petit président[2]. Il a occupé cette fonction plusieurs années durant lesquelles il a acquis à N'Djamena la réputation d'être un homme dangereux, violent et imprévisible. Ainsi, il lui est arrivé de gifler publiquement des ministres. Il est aussi accusé par la presse d'avoir tué plusieurs personnes avec l'aide de ses gardes du corps à la sortie de discothèques de la capitale. Devant l'ampleur prise par cette situation, son père l'a alors rétrogradé à un poste de Conseiller à la présidence.

Brahim Déby quitte le Tchad en septembre 2005, quand son père épouse Hinda Acyl Ahmat, que lui-même fréquentait. En 2006, il est condamné à six mois de prison avec sursis pour détention d’arme illégale dans une boîte de nuit parisienne et détention de drogue (375 grammes de cannabis et 2 grammes de cocaïne)[3].

En raison de ces démêlés avec la justice française, son père lui avait interdit de revenir en France et les services diplomatiques et de sécurité français et tchadiens le surveillaient. Celui-ci a pourtant réussi à déjouer les contrôles en juin 2007, et à prendre l'avion dans un pays africain sous une fausse identité pour rejoindre une capitale européenne et ensuite venir à Paris.

Selon son avocat, il continuait cependant de servir d’intermédiaire entre des hommes d’affaires « intéressés par le pétrole tchadien et la cimenterie » et le pouvoir tchadien[4].

[modifier] Assassinat

Le 2 juillet 2007, son cadavre est retrouvé dans le parking de son immeuble à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine. La Brigade Criminelle de la Police Judiciaire parisienne est saisie de l'enquête. L'autopsie a révéle que Brahim Déby était décédé "par asphyxie", "probablement par la poudre d'extincteur avec laquelle il a été aspergé. La plaie découverte sur sa tête "paraît sans lien avec le décès".

Son corps a été rapatrié depuis un aéroport militaire français par un avion mis à disposition par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui s'est également déplacé dans la capitale tchadienne pour présenter ses condoléances tout comme de nombreux autres dirigeants.

Lors des obsèques de Brahim Déby, la famille Déby Itno a accusé Hinda Déby et sa famille (Acyl Ahmat) d'être liés a cet assassinat, des bagarres ont éclaté entre les deux familles et Idriss Déby a le plus grand mal depuis à rétablir le calme entre sa famille et sa belle famille[5].

Le 13 juillet, Idriss Déby a accusé l'ancien président Hissène Habré d'être lié à la mort de son fils, affirmant qu'il s'agissait d'une vengeance pour la mort de Daotchi Koreido (soeur de Guihini Korey l'ex-Directeur de la police politique du Président Hissène Habré et lié aux mouvements rebelles et cousine de Jean Louis Vertu, membre important de l'UFDD, lui même victime d'une tentative d'assassinat fin mai 2007 à Eldjeneina au Darfour par deux agents secrets tchadiens), assassiné le 31 mai 2007 à N'Djamena, assassinat où une soeur d'Idriss Déby serait impliquée[6],[7].

Les avocats de la famille Déby ont depuis infirmé cette déclaration en déclarant que le vol était le seul motif de l'agression. La presse d'opposition tchadienne en doute, se basant sur des propos de certains policiers et alors que la police n'a encore donné aucune explication. Se sont exprimés sur cette affaire : la presse française, qui a suspecté un règlement de compte dans le milieu de la drogue, Déby parlant d'un assassinat perpétré par Habré et les avocats parlant de vol, mais aucune de ces trois explications n'a été étayée par des preuves ni confirmée par la justice.

[modifier] Notes

  1. Brahim Déby sur orbite ? L'intelligent, 23 juin 2005.
  2. Dabo S. Tchad: Mort de Brahim Deby, caprices d'enfant de chef d'Etat. Le Pays (Ouagadougou), 4 juillet 2007.
  3. Nouvelobs.com 2 juillet 2007
  4. Cessou C. Brahim Déby aurait été tué par des voleurs. Libération, 19 juillet 2007.
  5. Tchadactuel, 19 juillet 2007.
  6. Al Wihda, 13 juillet 2007.
  7. Tchadnews, 3 juin 2007.
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