Bonnette (optique)

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Une bonnette, qu'il vaudrait mieux appeler lentille additionnelle voire "lentille d'approche" (nomenclature Nikon), est une lentille convergente supplémentaire ajoutée à un objectif. On la visse devant l'élément frontal, comme un filtre. Elle permet d'utiliser un objectif fixe standard, un téléobjectif fixe ou un zoom pour la photographie rapprochée.

La bonnette assure la déviation des rayons lumineux, ce qui permet de rapprocher le plan de mise au point et donc d'obtenir une image plus grande du sujet sur le film. Les bonnettes sont très peu encombrantes, pratiques à manipuler, mais n'en demeurent pas moins un dispositif optique rajouté à l'objectif qui modifie sensiblement sa formule optique. Cela se traduit par l'apparition d'aberrations optiques aux échelles inférieures à 1:4 et donc par l'impossibilité d'atteindre des grossissement élevés avec un niveau de qualité acceptable.

L'intérêt des bonnettes est réel si le rapport de grandissement reste proche de 1:1, car cet accessoire ne modifie pas le tirage, donc ne provoque pas de réelle perte de luminosité. Les bonnettes sont souvent utilisées en extérieur et pour débuter en proxiphotographie, leur prix étant très sensiblement inférieur à celui d'un objectif macro dédié, avec l'exception des bonnettes achromatiques renseignées ci-dessous.

Une lentille est caractérisée par sa puissance, exprimée en dioptries:

  • Une lentille d'une dioptrie (1D) ramène la distance maximum d'un objectif calé sur la position "infini" à un mètre.
  • Une lentille de 2 dioptries (2D) ramène la distance maximum d'un objectif calé sur la position "infini" à 50 cm.
  • Une lentille de 3 dioptries (3D) ramène la distance maximum d'un objectif calé sur la position "infini" à 33 cm.
  • Une lentille de 4 dioptries (4D) ramène la distance maximum d'un objectif calé sur la position "infini" à 25 cm.
  • Une lentille de 10 dioptries (10D) ramène la distance maximum d'un objectif calé sur la position "infini" à 10 cm.

On peut utiliser 2 lentilles d'approche en les additionnant sur un objectif. Dans ce cas, il faut d'abord visser en premier la plus puissante sur l'objectif, puis visser la seconde, de puissance dioptrique égale ou inférieure à la première. Au delà de 2 lentilles, les aberrations et le nombre additionné des surfaces air/verre génére des aberrations qui diminuent très fortement la qualité de la prise de vue. Une lentille 3D donnera de meilleurs résultats que l'addition successive des lentilles 2D + 1D...

A noter que les meilleures bonnettes sont de véritables objectifs : il s'agit de bonnettes dites "achromatiques", composées de 2 lentilles accolées, corrigeant les aberrations (surtout en périphérie).

Curieusement, Canon, Minolta ou Nikon ne désignent pas leurs lentilles par la puissance optique, mais par une désignation propre à la marque...

Canon propose les lentilles 250D (+4D) en 52 et 58 mm de diamètre, et les 500D (+2D) en diamètres 52mm, 58mm, 72mm et 77mm.

Minolta proposait 3 lentilles No. 0 = +0,94D, No. 1 = +2D, No. 2 = +3,8D aux diamètres 49mm ou 55 mm,

Nikon a abandonné en 2006 la fabrication de ses "lentilles d'approche" achromatiques:

  • 3T (+1,5D) et 4T (+2,9D) en diamètre 52mm
  • 5T (+1,5D) et 6T (+2,9D) en diamètre 62mm.

Ces lentilles achromatiques, véritables optiques par leur conception optique, peuvent même, combinées à des objectifs spécifiques, être utilisées inversées (voir la suite de l'article). Le prix d'une 6T Nikon (62mm, 2,9D discontinuée depuis 2006) coûte, en occasion presque aussi cher qu'un 50mm F/1.8

Enfin, il existe un autre type de lentille additionnelle : le rajout devant la lentille frontale d'un objectif, d'un autre objectif en position retournée. Ainsi, un 200mm équipé d'une bague filetée mâle/mâle se verra rajouté un objectif de 50mm, ou d'un 35mm. Le rapport de grossissement sera alors de 200/50= 4 ou 200/35=5,7...

Un objectif retourné est intéressant à utiliser :

  • ses lentilles ont généralement subi un traitement multicouche,
  • sa formule optique a été corrigée des principales aberrations optiques,
  • avec le passage de bataillons de photographes de l'argentique au numérique, beaucoup d'anciennes optiques sont disponibles à des prix ridiculement bas, ou ne méritent pas qu'on s'en sépare pour un prix aussi bas...

Reste seulement à trouver des bagues à pas de vis mâle/mâle :

  • En France : très difficiles voire impossible à trouver...
  • Ces bagues se vendent sur Ebay, sous le nom de coupling ring ou macro ring (vendeurs/ebayeurs souvent situés en Chine, avec les risques répertoriés idoines pour les acheteurs...)
  • Aux USA, B&H ou Adorama vendent par correspondance (bagues dont les pas de vis varient le plus souvent entre 52mm et 62mm,
  • pour des pas de vis supérieurs : 67mm, 72mm, 77mm, 82mm voire plus, il n'existe que l'astuce ci-dessous.
  • Quant à utiliser une bague 52mm mâle/82mm mâle, quant l'objectif lié à l'appareil est le 82mm et celui en position retourné le 52mm, bonjour le vignettage !

Une astuce consiste à coller (très fortement vu le poids et l'effet de couple, donc à vos risques et périls), à souder (à fond perdu) ou à trouer, puis à visser des bagues Cokin, filetage mâle dirigé vers l'extérieur. On peut ainsi accoupler deux bagues de filetage avant semblable : 55mm mâle/55mm mâle par exemple, ou différent 62mm mâle/67mm mâle... à vos perceuses et à vos mèches!

[modifier] Voir aussi

Dans le wikilivre de photographie, voir le chapitre consacré à la photographie rapprochée.