Boniment

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Voir « boniment » sur le Wiktionnaire.

Un boniment est un nom masculin du XVIIIe siècle. Il caractérise un propos dont l'objectif est de plaire, convaincre ou/et séduire, et donc de faire baisser la vigilance. Même le bon y ment.

Sommaire

[modifier] Définition

Dérivé de l'argot bon(n)ir, « raconter (de bonnes histoires) » pour créer une illusion. Un bonimenteur est une personne qui utilise la parole en affirmant des qualités qui séduisent, accentuant certaines pour tromper le public, généralement pour vendre des produits ou des services, des choses ou des idées. Il donne à des illusions un caractère authentique et contourne les possibilités de clarification en usant de supercherie.

En magie et prestidigitation, le boniment est le discours qui accompagne l'exécution du tour. Le bonimenteur qui a fait grandir la magie est Jean-Eugène Robert-Houdin. Dans son livre "Comment on devient sorcier", Robert-Houdin précise le mot boniment qu'il considère comme un mot technique de son art : Ce mot, tiré du vocabulaire des anciens escamoteurs, n'a pas d'équivalent dans la langue française. Comment, en effet, exprimer ce qu'on dit en exécutant un tour ? Ce n'est pas un discours, encore moins un sermon, une narration, une description. Le boniment est tout simplement la fable destinée à donner à chaque tour d'escamotage l'apparence de la vérité.[1]

D'une manière générale, le boniment est un propos que des charlatans, des saltimbanques ou des camelots débitent pour attirer des clients, des phraseurs pour convaincre de la pertinence de leur discours.

Aujourd'hui, nous trouvons des bonimenteurs télévisuels (télé-achat)[2]. Mais les mentalistes se positionnent de nos jours comme les héritiers des bonimenteurs d'hier.

Le boniment repose sur un constat : la crédulité est aisément sollicitable, tandis que l'intelligence et le discernement sont faciles à tromper.

[modifier] Définition par Robert-Houdin

"Le boniment doit persuader, convaincre, entraîner. Ardente improvision, préparée de longue main et souvent revue et corrigée par l'usage, le boniment doit atteindre les dernières limites de l'éloquence, ébouir le public par un étalage de phrases sonores et emphatiques."(...)
Mais que verra-t-on chez vous ? allez-vous demander.
Ce que vous verrez, messieurs, c'est ce qui n'a pas de précédent et n'aura jamais d'imitation. Ce que vous verrez, ce sont des merveilles, des impossibilités, des miracles enfin ! Le détail en est indescriptible. Je vous dirai seulement : entrez, et vous serez non seulement satisfaits, mais ivres de joie, transportés d'admiration, abasourdis.[3]

[modifier] Expression avec boniment

  • Faire un boniment, vanter sa marchandise parler d'abondance pour en faire accroire ou séduire.
  • Arrête ton boniment. : d'une manière générale, arrête de me raconter des sornettes, de me bluffer, de me mentir, de m'embobiner...

[modifier] Le bonimenteur de vues animées

Le bonimenteur de vues animées, aussi appelé benshi au Japon, explicador en Espagne ou kinoerzähler en Allemagne, avait pour fonction d’adapter pour le public de sa région des films produits dans un pays étranger. «Son travail consistait à donner aux films une couleur locale, à les “nationaliser” si j’ose dire. C’était bien plus qu’un narrateur», explique Germain Lacasse, qui vient de recevoir (c'était en 2002) le prix Raymond-Klibansky pour l’ouvrage qu’il a tiré de sa thèse: Le bonimenteur de vues animées, paru chez Nota bene et coédité avec Méridiens et Kincksieck. [4]

[modifier] Références

  1. Comment on devient sorcier, par Jean-Eugène Robert-Houdin, p. 233, ed. omnibus
  2. Le métier de bonimenteur télévisuel
  3. ibid. Jean-Eugène Robert-Houdin, p. 310, ed. omnibus
  4. Profession: bonimenteur