Bernard Sarrette

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Bernard Sarrette est un administrateur français, né à Bordeaux le 27 novembre 1765 et mort à Paris le 13 avril 1858[1]. Il reste surtout connu comme le fondateur du Conservatoire de Paris.

[modifier] Biographie

Fils d'un cordonnier de Bordeaux, Bernard Sarrette était monté à Paris où il exerçait dans la comptabilité[2]. Acquis immédiatement à la Révolution française, il s'engage aussitôt dans la toute nouvelle Garde nationale. Il y émet l'idée de créer un corps de musique ; cette idée est reprise et Sarrette est dès lors placé à sa tête, bien qu'il ne soit pas musicien.

En 1792, Bernard Sarrette formule une nouvelle proposition : créer une « école de musique militaire ». Là encore, il est suivi et le nouveau service voit le jour le 2 juillet 1792, Bernard sarrette en étant responsable administratif et Gossec le directeur artistique.

Il obtient de même en novembre 1793 la transformation du nouvel établissement en Institut national de musique, qui se traduit par une élargissement de l'enseignement musical vers d'autres instruments.

En mars 1794, Sarrette est brièvement incarcéré à la prison Sainte-Pélagie en raison d'inimitiés politiques[3] mais il en sort rapidement grâce à l'appui des autres professeurs de l'Institut.

Bernard Sarrette plaide ensuite, notamment auprès du comité d'instruction publique, pour l'élargissement des missions et du recrutement de l'Institut national de musique et sa transformation en Conservatoire. Cette proposition se concrétise à travers la loi du 3 août 1795 qui prononce la fusion de l'Institut national de musique et de l'ex-École royale de chant et de déclamation sous le nom de Conservatoire. L'établissement est dirigé par un collège de cinq « inspecteurs de l'enseignement », conseil auquel est ensuite adjoint Sarrette. Bernard Sarrette fait un peu figure de directeur, mais n'en obtient officiellement le titre que lors de la réorganisation de 1800.

Au moment de la Première Restauration, Bernard Sarrette est révoqué le 17 novembre 1814. Ses idées révolutionnaires et ses origines modestes ont sans doute joué en sa défaveur, ainsi que le fait qu'il n'était pas musicien. Rétabli pendant les Cent-Jours, Sarrette est définitivement destitué le 18 décembre de la même année[4].

Il passe les dernières années de sa vie dans une sorte de disgrâce.


  • Constant Pierre, Bernard sarrette et les origines du conservatoire national de musique et de déclamation, Paris, 1895.
Précédé par Bernard Sarrette Suivi par
Collège de professeurs
Directeur du Conservatoire national de musique de Paris
1800-1814
marquis de La Rouzièe
marquis de La Rouzière
Directeur du Conservatoire national de musique de Paris
1815
François-Louis Perne

[modifier] Références

  1. Notice d'Adélaïde de Place dans Dictionnaire de la musique française baroque, p. 635.
  2. Jean Mongrédien, La Musique en France des Lumières au Romantisme, 1986, p.13.
  3. Jean Mongrédien, La Musique en France des Lumières au Romantisme, 1986, p.15.
  4. Jean Mongrédien, La Musique en France des Lumières au Romantisme, 1986, p.26.
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