Bernard Galand

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

l'auteur ...
l'auteur ...

Sommaire

[modifier] Biographie

Bernard Galand est né en 1945 à Lourches, ville du célèbre Arthur Lamendin. Après des études brillantes il rentre en Maths Sup puis Maths Spé; au grand désespoir de son entourage familial, il décide d'abandonner ses études scientifiques et se tourne vers la philosophie.

Agrégé, il participera notamment au Dictionnaire des Philosophes paru aux PUF en 1984.

Très vite nous le retrouvons à la tête d'établissements scolaires: il peut ainsi mettre en pratique des idées pédagogiques qui lui tiennent tout particulièrement à coeur et qui ne sont pas sans évoquer Célestin Freinet.

Philosophie et pédagogie ne seraient rien si elles ne s'étayaient sur une troisième passion: la musique baroque (Marin Marais , Couperin, Vivaldi, Lully, Bach, entre autres). Fin musicien, il ne cessera de participer à de petites formations tant instrumentales que vocales.

Tout comme Jacques Lacarrière, il aura besoin de retraites fréquentes dans son village aux confins du Tonnerrois et de la Champagne pour ciseler le mot et traquer l'idée. Le roman devient sa forme d'expression privilégiée. Pour reprendre les mots d'Abidine Dino il est " avide de chercher, trouver, voir, dire sans jamais redire"

[modifier] Génèse

Le romancier

De Mélissa (prix des critiques 1978) au Festin de l'Ombre (2000), Bernard Galand tisse l'itinéraire subtil d'un moraliste en proie aux questionnements de la modernité( la barbarie,le sexe, la foi), itinéraire dominé par la figure de Don Juan.

Comment l'homme ( ici en tant qu'être sexué mâle) peut-il aborder et faire la conquête de cette terra incognita qu'est La femme?

Un rien désabusés, à la manière de Laforgue, les héros de ses romans , toujours androcentriques et tendant vers le je sont confrontés à l'opacité de figures féminines séduisantes et insaisissables - conflit classique mais dont l'auteur tire parti pour fonder une nouvelle alliance ; une fois jeté comme un gant le postulat de l'incommunicabilité entre sexes s'élabore une pragmatique de l'écrit; entre fiction et autobiographie le texte, de provocation, se mue en instrument de conquête.

« Il s'était même avancé vers elle pour la frapper. Alors elle s'était jetée dans ses bras et il s'était mis à trembler pendant qu'elle le serrait à lui briser les côtes . Il avait toujours été un peu maigre et elle aimait le serrer comme cela, pour sentir ses os s'enfoncer en elle. Et puis ils étaient partis dans la chambre.

Ils avaient passé la journée à faire l'amour et à boire. Tant et si bien qu'ils s'étaient endormis l'un contre l'autre dans un abandon si profond que, lorsqu'ils s'étaient réveillés, l'heure du dernier avion était passée. Et Coré avait éprouvé une tristesse mortelle. Parce que dormir dans ses bras, en collant son dos contre lui et en mêlant ses jambes aux siennes, était un plaisir qui était devenu trop douloureux. Et aussi parce qu'elle ne pouvait plus rentrer et retrouver le juge. Alors elle avait recommencé à boire en regardant la nuit s'épaissir sur l'océan  »[1]

Le philosophe

Figure attachante du néo-romantisme , Bernard Galand est également essayiste. Le Manifeste du Sujet témoigne une fois encore d'un itinéraire intellectuel marqué par la phénoménologie.

« Il paraît que le sujet est mort, et qu'il ne s'en rend même pas compte. Pis encore: il paraît qu'il n'a jamais existé...Contradictoires , ces jugements le sont, du fait même que ceux qui les prononcent manifestent leur existence de Sujet dans le mouvement même où ils prétendent la nier.Car ce n'est pas le Ça qui écrit que "ça désire", ce sont les philosophes qui pensent, c'est-à-dire des consciences qui s'adressent à d'autres consciences. Et ces jugements ne sont pas contradictoires par maladresse, ils le sont a priori, au nom d'une métaphysique qui pose comme principe premier que le Sujet ne peut pas être,qu'il n'est qu'une illusion enfantée par un idéalisme impénitent; Ils sont même terroristes puisqu'ils interdisent la réfutation, puisque toute réplique sera balayée comme le signe d'une éternelle naîveté, naîveté qui serait elle-même la preuve ontologique de l'illusion du moi.Ainsi sommes-nous condamnés au silence par les tenants de cette étrange vérité...Où est l'erreur, donc? et comment en sortir ? »[2].

[modifier] Notes

  1. Bernard Galand : le Festin de l'Ombre
  2. Bernard Galand, Le Manifeste du Sujet, Le Bord de L'Eau.

[modifier] Oeuvres

  • Mélissa, Lettres Nouvelles Maurice Nadeau, Prix de la Critique, 1978
  • L'Offense, Denoël, 1999
  • Le Festin de l'Ombre, Denoël, 2000
  • Le Manifeste du Sujet, le Bord De L'Eau, 2006