Berger de Beauce

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Berger de Beauce
Beauceron
Berger de Beauce adulte

Caractéristiques
Silhouette grand chien
Taille 61 à 70 cm
Poids 30 à 50 kg (indicatif)
Poil Ferme, couché, de 4 à 5 cm de long
Robe Noir et feu ou arlequin (bleu bigarré marqué de fauve)
Tête Crâne plat ou légèrement arrondi d'un côté à l'autre
Yeux Horizontaux, de forme légèrement ovale, marron foncé
Oreille Semi-dressées ou tombantes
Queue Entière, portée bas
Autre
Caractère Franc, sage et hardi
Nomenclature FCI
  • groupe 1
    • section 1
      • n°44


Beauceron, Berger de Beauce, Berger français et Bas-Rouge sont les dénominations de cette race de chien de berger d'origine française.

Sommaire

[modifier] Morphologie

Le Berger de Beauce est un chien de grande taille, solide, rustique, puissant, bien charpenté et musclé, sans lourdeur. Son poids avoisine les 35 kg pour les femelles et les 45 kg pour les mâles. Sa hauteur au garrot va de 65 à 70 cm pour les mâles, et de 61 à 68 cm pour les femelles. Celles-ci peuvent donc être aussi grandes que les mâles.

La tête du Beauceron est bien ciselée, ses traits sont harmonieux; vues de profil, les lignes du crâne et du chanfrein sont sensiblement parallèles.

Un Beauceron de 2 mois
Un Beauceron de 2 mois

Le poil est ras sur la tête, fort, court, gros, ferme et couché sur le corps (3-4 cm de long). La robe est soit de couleur noir et feu (comme le Rottweiler ou le Dobermann), soit arlequin (bleu bigarré marqué de fauve).

Jadis, les oreilles étaient traditionnellement taillées. Mais la Convention européenne pour la protection des animaux de compagnie, qui a interdit cette pratique, est appliquée en France depuis le 18 mai 2004; la photo de l'article montre un chien aux oreilles taillées. Naturelles, les oreilles doivent être tombantes ou semi-dressées, jamais totalement dressées et fermes (défaut éliminatoire), non plaquées.

Le Beauceron est - avec son cousin, le Berger de Brie (ou Briard) - l'un des seuls chiens présentant un double ergot à chacune des pattes postérieures.

[modifier] Histoire

Comme la plupart des bergers européens continentaux, le Beauceron remonte au canis palustris (ou « chien des Tourbières »). Les évolutions et les apports intervenus au cours des siècles indiquent un tronc commun originel relativement disparate, compte tenu de la morphologie polyvalente requise par la fonction de berger et des spécificités de la race.

À l'origine destiné à protéger les troupeaux de moutons, le chien de berger s'est vu attribuer un rôle de chien de conduite, au Moyen-Âge, via l'application du principe de vaine pâture. En raison de son imposante stature, l'ancêtre du Berger de Beauce a certainement assumé la double fonction de protection et de conduite des troupeaux, dans les plaines françaises, alors que les chiens de taille moyenne effectuaient le même travail en montagne. Dans son Cours d'agriculture, l'abbé François Rozier mentionne un mâtin « hardi » et « capable d'attaquer et de terrasser un loup », qui pourrait être entré dans le patrimoine génétique du Beauceron, parmi d'autres ascendants.

Aujourd'hui, Briard et Beauceron n'ont plus de troupeaux à garder dans les verts pâturages du Nord de la France, devenus des champs de blé et de maïs. Aussi ne les voit-on plus que dans les concours.

16 chiens de berger sont présentés lors de la première exposition canine française, en 1863. 13 d'entre eux montrent un type lupoïde et une robe noir et feu. Il s'agit certainement de la première apparition officielle des ancêtres du Berger de Beauce.

En 1893, le vétérinaire Pierre Mégnin, à l'origine de l'appellation « Berger de Beauce », publie les caractéristiques du chien. Il le différencie de son cousin à poil long, le Berger de Brie. La même année, le premier sujet, Bergère de la Chapelle, est inscrit au Livre des Origines Français.

En 1896, une commission expressément créée pour examiner les caractéristiques des deux principaux chiens de berger français: l'un à poil court (le Berger de Beauce), l'autre à poil long (le Berger de Brie), définit les bases de la sélection. Cette commission, composée d'experts et d'agriculteurs-éleveurs (mais sans bergers!), détermine les critères de la race et officialise la dénomination « Berger de Beauce », en stipulant bien qu'il ne s'agit nullement de la région d'origine mais d'une convention de langage.

De cette commission naît, la même année, le Club Français du chien de Berger. Un premier standard est publié l'année suivante. Relativement vague, il admet une taille de 60 à 70 centimètres, sans distinction de sexe, et il autorise différentes couleurs de robe. En 1911 et à l'initiative de l'éleveur Siraudin, on crée le Club des Amis du Beauceron, club officiel de la race. Le standard est alors revu pour homogénéiser la taille et supprimer les robes devenues rares.

La quasi-disparition progressive du pastoralisme dans les plaines françaises (première moitié du XXe siècle) oblige le Berger de Beauce à se reconvertir. Comme certains de ses cousins, il réussit brillamment ce pari. Dans les disciplines de défense tout d'abord, mais surtout dans un double rôle qu'il remplit à merveille: chien de garde et chien de compagnie. Quelques bergers l'utilisent encore pour la conduite de troupeaux. Certains propriétaires de Beaucerons pratiquent l'un ou l'autre sport canin avec leur chien. Le Beauceron fait partie des quelques races admises dans les disciplines comprenant une épreuve de mordant.

En France, le nombre annuel de naissances est relativement stable (entre 3000 et 4000), depuis les années 1970, la race n'ayant jamais subi les conséquences d'un effet de mode passager. Le Berger de Beauce figure dans le top 15 des naissances en France. Mais la race pourrait bien souffrir de l'interdiction de la coupe des oreilles car le port des oreilles semi-dressées ou tombantes change radicalement la physionomie du chien. Depuis cette même période, le Beauceron s'exporte mais il reste relativement discret en dehors de l'Hexagone.

[modifier] Caractère

Le Beauceron est un chien impressionnant mais aussi très affectueux, qui se plaît en compagnie des humains. Endurant, hardi, vif et fougueux, il doit pouvoir se dépenser régulièrement. Il exige un dressage ferme et parfaitement maîtrisé car, à part sa puissance physique, il a beaucoup de tempérament. En général, il est amical avec les enfants de la famille. Mais il est connu pour n'avoir "qu'un maître", c’est-à-dire qu'il réserve sa préférence à une seule personne, au sein de la famille. Polyvalent et sportif, il s'adapte à de nombreuses activités: agility, obéissance, recherche en décombres, gardiennage, pistage, questage (ou quête), cavage.

L'éducation du Berger de Beauce est des plus faciles, même si elle nécessite bien sûr une "main de fer dans un gant de velours". Un dressage patient, progressif et constant, toujours respectueux de son tempérament bourru mais brave, fera du Beauceron un compagnon serviable - non pas servile, dominé sans être soumis, joyeux et disponible. Fier comme peut l'être un "gentilhomme campagnard" (citation de Colette), il n'acceptera qu'un temps l'injustice et les mauvais traitements.

L'oisiveté et la solitude sont ses pires ennemis...

Une niche à l'abri de l'humidité et des courants d'air, de l'exercice physique, une alimentation adaptée, une éducation correcte suffiront au Beauceron qui donnera alors le meilleur de ce qu'il a en lui.

[modifier] Apparitions au cinéma

Le Beauceron apparaît dans les longs-métrages suivants :

  • L'ours (Jean-Jacques Annaud, 1988). Les chasseurs d'ours possèdent une meute de Beaucerons qu'ils utilisent pour attaquer les ours. Les chiens ne viendront jamais à bout de Bart, l'ours adulte.

Dans chaque cas, c'est l'aspect impressionnant et imposant du chien qui est mis en valeur.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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