Bataille de Noain

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Bataille de Noain
Informations générales
Date 30 juin 1521
Lieu 4 km au sud de Pampelune (Espagne)
Issue Victoire décisive de l'armée castillane
Belligérants
Armée royale française
renforçant l’armée béarno-navarraise
Armée castillane
Commandants
André de Foix Frédéric Hernandez de Tolède
Forces en présence
environ 10 000 hommes environ 30 000 hommes
Pertes
6000 morts, nombreux prisonniers 300 morts
Sixième guerre d'Italie
Pampelune — Noain — Mézières — Tournai — La Bicoque — Gênes — Sesia — Marseille — Pavie

Le 30 juin 1521, à la bataille de Noain l'armée franco-navarraise commandée par André de Foix, dit Lesparre (ou Asparroz), comte de Montfort, est vaincue par l'armée castillane, commandée par le Frédéric Hernandez de Tolède, duc d'Albe.

Sommaire

[modifier] Contexte

Ferdinand II d'Aragon envahit le royaume de Navarre en 1512 et annexe la Haute-Navarre, et une partie de la Basse-Navarre. Jean III de Navarre, vicomte de Béarn, tente vainement de reprendre son bien (1512 et 1516). Il meurt en 1516.

Son fils Henri II de Navarre obtient l’appui du roi de France. François Ier, qui est opposé à Charles Quint mais préfère ne pas l’affronter directement (voir sixième guerre d'Italie), fournit une armée à Henri II sous le commandement de Lesparre.

Cette armée, forte de 12 000 hommes [1] commence par prendre le 15 mai, après trois jours de siège, Saint-Jean-Pied-de-Port qui commande l'accés à l'Espagne par le col de Roncevaux. L’offensive franco-navarraise bénéficie d’une révolte en Castille, qui oblige les Espagnols à dégarnir leurs défenses [2]. Le 19 mai, la ville de Pampelune (capitale de la Navarre) se rend, ainsi que son château, quelques jours plus tard. C'est à cette occasion qu'Ignace de Loyola est blessé gravement, en tentant de défendre la citadelle.

Lesparre continue sa campagne, s’empare de la Rioja et met le siège devant Logroño. Mais l’armée castillane a battu le 21 avril les villes révoltées à Villalar. Devant son avancée, il lève le siège, recule vers Pampelune, et campe au sud de la sierra de Erreniega qui barre le passage vers la capitale navarraise. L’armée espagnole contourne le col de Zubiça de nuit par un sentier muletier[3]. Elle établit son campement au nord de la sierra, et coupe la retraite à l’armée française.

[modifier] Déroulement

Lesparre doit affronter les Espagnols pour rejoindre la capitale de la Navarre. Il se trouve en infériorité numérique, et commet l’erreur de ne pas attendre le renfort des 6 000 hommes qui sont restés à Pampelune et dans les environs, ainsi que les 2 000 hommes qui se trouvent vers Tafalla.

Deux heures avant le coucher du soleil, il fond sur le camp espagnol, et le bouscule quelque peu. Mais la cavalerie espagnole soutient son infanterie qui commençait à reculer. Les fantassins castillans s’emparent de l’artillerie française, avant d’enfoncer le reste de l’armée qui est mise en déroute en moins d’une heure.

L’armée franco-navarraise compte plus de 6000 morts, et de nombreux prisonniers, dont son chef.

[modifier] Conséquences

Cette défaite clôt une importante tentative de reconquête de la Navarre, qui ne subsiste plus qu’à travers la Basse-Navarre.

Assimilant le royaume de Navarre à un État basque indépendant, les nationalistes basques voient dans cette bataille la fin des libertés pour le peuple basque, et le début de « la régression culturelle » basque[4]. Un monument a été élevé en souvenir de cette bataille, et les partisans de l’indépendance du pays basque s’y réunissent tous les ans en juin.

Il y a ensuite deux autres tentatives de reconquête de la Navarre, l’une par Henri II en 1527, l’autre par Antoine de Bourbon en 1559. Elles échouent toutes deux.


[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

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[modifier] Liens et documents externes

[modifier] Sources

  • Histoire primitive des Euskariens-Basques, langue, poésie, moeurs et caractère de ce peuple... Page 454 de J. Augustin Chaho, Charles Louis Belsunce, 1847
  • Prosper Boissonnade. Histoire de la réunion de la Navarre à la Castille - essai sur les relations des princes de Foix-Albret avec la France et l'Espagne (1479-1521). Paris : Picard 1893.
  • Gérard Folio. La citadelle et la place de Saint-Jean-Pied-de-Port, de la Renaissance à l’Époque Contemporaine, in Cahier du Centre d’études d’histoire de la défense n° 25 Histoire de la fortification, 2005 ISBN 2-11-094732-2, En ligne [2], consulté le 3 mars 2007, p 24-26.
  • Pedro Pablo Arrinda / Mikel Agirregabiria. El sitio de Logroño y la batalla de Noain. 1521 [3]

[modifier] Notes

  1. Gérard Folio, page 26
  2. Boissonnade. Histoire de la réunion de la Navarre à la Castille, p 543-545
  3. Boissonnade. Histoire de la réunion de la Navarre à la Castille, page 555
  4. Gaizka Aranguren. Bataille de Noain, 2002 . Itturalde, En ligne [1]
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