Bataille de Mansourah

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Bataille de Mansourah
Informations générales
Date 8-11 février 1250
Lieu Mansourah Égypte
Issue Victoire des croisés
Belligérants
Croisés Égyptiens
Commandants
Robert Ier d’Artois
Louis IX
Alphonse de Poitiers
Émir Fakr ed-dîn
Forces en présence
inconnues 70 000
Septième croisade
Damiette - Mansourah - Fariskur

La bataille de Mansourah est un épisode célèbre de la septième croisade. Durant plusieurs affrontements à proximité de Mansourah du 8 au 11 février 1250, les croisés français vainquirent les musulmans. Mais ils ne purent tirer avantage de cette victoire, et Louis IX fut même fait prisonnier au cours de la retraite.

Sommaire

[modifier] Campagne précédant la bataille

Les croisés avaient déjà pris la ville de Damiette, et discutaient entre aller prendre Alexandrie pour isoler l’Égypte, ou attaquer directement Le Caire. Cette option l’emporta quand les renforts amenés par Alphonse de Poitiers arrivèrent d'Europe. Les croisés progressent vers le sud à partir du 21 décembre[1].

Mansourah était la seule ville protégeant Le Caire, aussi les fatimides décidèrent de la défendre. Les croisés restèrent quant à eux bloqués, ne pouvant franchir un bras du Nil qui protégeait Mansourah.

[modifier] Déroulement de la bataille

Pendant plus d’un mois, les croisés restent bloqués, toutes leurs tentatives de franchissement du bras du Nil, notamment par la construction d’une digue, échouant. À la faveur d’une complicité, l’armée franque franchit ce bras du Nil par un gué, le matin du 8 février.

L’avant-garde, commandée par Robert d’Artois et le grand-maître du Temple Guillaume de Sonnac, bouscule le petit corps gardant la rive ; sans attendre le gros de l’armée, Robert d’Artois poursuit son avantage, entraînant à sa suite les Templiers, et traverse presque sans opposition le camp sarrasin. L’émir Kahreddin est tué. Les croisés entrent par surprise à l’intérieur de Mansourah, se répandent dans la ville, quand les mamelouks turcs, qui s’étaient repliés dans la ville, sont repris en main par leur chef Rukn ad-Dîn Baybars (Baybars l’Arbalétrier). Les assaillants sont tous massacrés, dont le comte de Salisbury, à l’exception de quelques chevaliers, dont Guillaume de Sonnac qui s’en tire avec un œil en moins[2].

En arrière, le gros de l’armée croisée affronte les Sarrasins dès sa traversée du fleuve et réussit à repousser la cavalerie sarrasine qui l’avait contre-attaqué. Dès le lendemain (9 février), Baybars attaque les croisés qui résistent et installent leur camp devant Mansourah.

Une nouvelle bataille générale a lieu le 11 février. Les mamelouks utilisent du feu grégeois. Charles d’Anjou est sauvé de la capture par saint Louis, qui remporte la victoire[3].

[modifier] L’après-bataille

Touchés par une épidémie, privés de ravitaillement par la perte de leur flotte, capturée par les Mamelouks, les croisés font retraite. Elle débute le 5 avril. Saint Louis est fait prisonnier au cours de cette retraite le 7 avril. Il rachète sa liberté et celle des autres croisés prisonniers pour un fort prix, puis décide de négocier. Début mars, il se dit prêt à accepter la proposition faite en 1249 par le sultan Malik al-Salih Ayyoub de rendre Damiette en échange de Jérusalem. Le nouveau sultan al-Mu'adham, qui vient d’arriver en Égypte, refuse. À la mi-mars, les galères égyptiennes détruisent ou capturent la flotte franque, coupant aux croisés toutes possibilités de retraite vers Damiette. Le 7 avril, l’armée franque, qui tente de forcer le blocus, est assaillie et décimée par les mamelouks, rejoint par des milliers de volontaires.

Le 6 mai 1250, les Francs restituent Damiette aux musulmans. Louis IX est libéré contre le retrait de ses troupes du territoire égyptien et du paiement d’un million de dinars de rançon. Fin mai, tous les Francs ont quitté le pays.

[modifier] À lire

  • Jacques Le Goff, Saint Louis

[modifier] Sources

  • Régine Pernoud, Les Hommes de la Croisade, Taillandier, Mayenne 1977, p. 302-305

[modifier] Notes

  1. Robert Ducluzeau, Alphonse de Poitiers - Frère préféré de Saint Louis, La Crèche : Geste éditions, 2006. 239 p. (ISBN 2-84561-281-8), p 78
  2. Ducluzeau. op. cit., p 83-84
  3. Ducluzeau, op. cit. p 85-86
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