Bataille d'Héméroskopeion

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Bataille navale livrée en 490 av. J.-C..

Puissance maritime et expansionniste, Carthage s'installe en Espagne et entre en concurrence directe avec les différents comptoirs et colonies déjà créés sur les côtes méditerranéennes par des cités grecques, telle que Phocée. L'emploi de l'intimidation où de la force est le moyen quasi usuel employé par Carthage pour résoudre les difficultés rencontrées avec les cités rivales et c'est ainsi qu'elle met le siège devant Héméroskopeion, qui refuse de subir son joug.

Héméroskopeion est un port crée par Phocée dans les années 600 av. J.-C.. Face au danger qui la guette, elle décide de demander de l'aide auprés des autres cités phocéennes, dont la principale est Massilia, depuis la prise de Phocée, la cité-mère, par les Perses en 543. Soulignant que le sort de leur ville préfigure celui des autres cités, les ambassadeurs de Héméroskopeion obtiennent l'assistance de Massilia et d'Emporia qui mobilisent et unissent leurs flottes pour affronter la menace punique.

Arrivés devant Héméroskopeion, les alliés découvrent la flotte carthaginoise qui assiège la cité. Elle est nettement inférieure en nombre mais elle n'est pas à négliger car ses équipages sont audacieux et rompus au combat naval. Et en effet, alors que les Phocéens s'attendaient à ce qu'elle tente de fuir, elle engage résolument le combat en s'élançant de toute la puissance de ses rames sur la première ligne ennemie, afin d'éperonner les navires adverses. Ceux-ci s'apprêtent à soutenir le choc mais au dernier moment, les galères carthaginoises rentrent leurs rames et glissent entre les rangs des navires phocéens et brisent leurs rames, les condamnant à l'immobilité, puis elles manœuvrent pour les éperonner de flanc. L'intervention des navires phocéens situés en deuxième ligne sauve la situation et la supériorité numérique finit par produire ses effets: accablés sous le nombre, les Carthaginois sont défaits.

Carthage ne cherchera pas à prendre sa revanche, les cités phocéennes lui offrant une paix commerciale compatible avec les intérêts de chacun, qu'elle estimera judicieux d'accepter.

[modifier] Bibliographie

  • Luc Poussel, Malheur aux vaincus ! Marseille ennemie de l’Europe 600 à 49 avant J.-C., éditions Cheminements, 2004, 368 p. (ISBN 2-84478-302-3)