Bartolomé Herrera

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Bartolomé Herrera, (Lima, 1808 - Arequipa, 1864), fut un philosophe politique conservateur, à forte tendance ultramontaine et antilibérale, penseur et personnage important du clergé péruvien du XIXe siècle.

[modifier] Biographie

Orphelin à cinq ans, en 1813 il débuta sa formation intellectuelle sous la direction de Luis Vélez, son oncle maternel. En février 1823, il entré au Real Convictorio de San Carlos. Ses aptitudes religieuses étant latentes, ce fut le propre recteur du Convictorio, Manuel José Pedemonte, qui l'orienta vers le sacerdoce. Dans un premier temps, il se laissa tenter par les doctrines républicaines et le régalisme, remettant même en cause le primat du Pape. Pourtant, impressionné par la lecture du Comte Joseph de Maistre et la pensée réactionnaire en général, il adhère à l'ultramontanisme. Il sera marqué par la pensée de la Restauration francaise, en particulier par l'historien politique Francois Guizot, de même que les doctrinaires espagnols de l'époque d'Isabelle II, particulièrement Juan Donoso Cortés.

En 1839, Bartolomé Herrera fut nommé directeur de la Bibliothèque Nationale du Pérou, et un an plus tard devint cure de Lurín, au sud de Lima. En 1842, il assista comme Recteur à l'inventaire des livres de la bibliothèque du Convictorio de San Carlos effectuée lors de la visite de Manuel Ascencio Cuadros. C'est cette année qu'il prononca son fameux "sermon d'action de grâces pour l'anniversaire de l'indépendance", manifeste ultramontain emprunt du providencialisme de Bossuet, et qui marque une rupture de sa pensée politique. Durant ces années, il prit part à la Commission chargée de vérifier les entrées de nouveaux livres à la bibliothèque nationale, alors dirigée par le curé libéral Francisco de Paulo Gonzáles Vigil, et fut enseignant à l'Université Nationale de San Marcos. Il y introduit les manuel du krausisme allemand, traduits du francais par lui-même. D'autre part, il postula qu'un petit groupe devait diriger la nation, la "souveraineté de l'intelligence", inspirée par la philosophie francaise de la Restauration contre la "souveraineté populaire" jacobine des libéraux (le père Luna Pizarro et José Gálvez).

Sa carrière politique, d'une autre part, débuta par son élection comme député de Lima, en 1849. Il fut président de la Chambre des Députés, et en 1851 assuma la Direction Générale de l'Instruction, crée par le Président José Rufino Echenique. En 1852 il voyagea en Europe et rencontra les principaux réactionnaires de l'époque. Il connut Juan Donoso à Paris, et travailla comme chapelain du Pape. Par la suite, il se chargea des ministères de la Justice et de l'Instruction Publique, du Gouvernement et des Relations Extérieures. Il souscrivit à la convention fluviale par laquelle l'Empereur régnant du Brésil reconnut aux navires péruviens le droit de libre-circulation sur l'Amazone.

Désigné Evêque d'Arequipa, il prit possession de son siège épiscopal le 6 janvier 1861. Il mourut en 1864. Son oeuvre a été réinterprétée récemment par l'historien Ricardo Cubas, le théoricien politique Eduardo Hernando Nieto et les philosophes péruviens Roberto Katayama et Víctor Samuel Rivera.

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[modifier] Articles connexes

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