Barbatuques

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Barbatuques est un groupe de danse brésilien travaillant sur la percussion corporelle.

Sommaire

[modifier] Historique

Le travail de percussions corporelles mené par le groupe Barbatuques a débuté avec le musicien Fernando Barba, par son intérêt porté sur la production de sons venant de son propre corps, une habitude qui lui a vite valu le surnom de « Barbatuques ». Depuis 1988, Fernando a développé ce travail, au début comme un simple divertissement, puis plus tard comme un véritable sujet de recherches. En 1991, l’année de son admission aux cours de Musique Populaire au Collège d’Unicamp, il approfondit ses études du rythme avec le professeur-musicien José Eduardo Gramani. En 1993, il fonde à Sao Paulo l’école de musique Auê Núcleo de Ensino Musical, avec André Hosoi et Marcos Azambuja. Depuis 1995, Fernando enseigne les percussions corporelles à Auê. Cette même année, il apprend énormément du travail du musicien-chercheur en musique corporelle, Stênio Mendes. Depuis lors, ils multiplient les échanges autour de la musique et de la pédagogie, et Stênio est devenu l’un de ses collaborateurs permanents.

En 1996, Fernando fonde le groupe Barbatuques, en regroupant des étudiants et partenaires de ses recherches. Au début, ils participent aux shows d’autres groupes, mais depuis 1997, le groupe se produit comme tête d’affiche, avec leurs propres spectacles.

Entre 1998 et 1999, le groupe participe à plusieurs émissions TV et commence alors à créer son propre répertoire en vue de son premier album.

À la fin de l’année 2000, le groupe Barbatuques est sélectionné par l’Institut Culturel Itaú pour participer aux spectacles et albums du projet Musical Cartography, qui élit les nouveaux courants musicaux représentatifs dans tout le pays.

En 2001, le groupe se produit pendant la cérémonie de remise de prix de Itaú Unicef, qui se tient au Credicard Hall, avec près de 200 enfants de plusieurs ONGs de Sao Paulo, présentant ainsi le résultat des ateliers menés par le groupe avec ces enfants. À la fin de l’année, le groupe participe au spectacle « Human Rights in Beggars’Banquet », qui a lieu au théâtre municipal de Sao Paulo, avec le soutien des Nations Unies et retransmise par la chaîne TV Cultura.

En juin 2002, le groupe se produit lors de la cérémonie de remise de prix de Prêmio Criança 2002, qui a lieu à Sesc Vila Mariana, organisée par la Fondation Abrinq. En juillet, le groupe sort son premier album, Corpo Do Som, qui immortalise alors le concept de percussions corporelles et de musique spontanée.

En 2003, les Barbatuques sont sélectionnés au MIDEM, le plus grand évènement au monde de l’industrie phonographique, dans la ville de Cannes – France. Les Barbatuques reçoivent alors d’excellentes critiques de la part du public et des médias, surpris par tant d’originalité et par la qualité du groupe.

De retour au Brésil, les Barbatuques font l’ouverture de « Prata da Casa » au SESC Pompéia, atteignant un record d’affluence de public avec plus d’un millier de personnes dans le théâtre.

Pendant le Carnaval, Recife reçoit le groupe, qui est intégré à la programmation de la huitième édition du festival RecBeat, et qui est très bien accueilli par les médias locaux et le public, estimé à environ 15.000 personnes.

Tout au long de l’année, les Barbatuques se produisent de nombreuses fois dans l’État de Rio de Janeiro, et dans le centre de Sao Paulo ; a Curitiba, le groupe partage la scène avec les célèbres musiciens du spectacle « O Som do Refavela » ; il participe aussi au festival Guiomar Novaes, à Sao Paulo da Boa Vista, et à Sao Paulo le groupe rassemble plus de 2.000 personnes au SESC Pompéia, en 2 jours de spectacles. En décembre, un spectacle donné lors des séries de Concerts Matinais de la Salle Sao Paulo, attire des spectateurs de différentes parties de la ville, et fait salle comble. Également durant le dernier mois de 2003, le groupe se produit à Salvador, suite à l’invitation du IV Mercado Cultural, pour un concert qui a conquis le public du théâtre Castro Alves.

Tout au long de l’année 2004, les Barbatuques ont donné des concerts et animé des ateliers dans les plus grandes villes du Brésil, comme Brasilia, Curitiba, Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Londrina, Sao Paulo etc. En partenariat avec Chico Cesar, le groupe sort l’album pour les enfants « Marias do Brasil », avec la musique de Chico Cesar et sous la direction de Fernando Barba. La même année, le groupe se produit aussi plusieurs fois avec le percussionniste Robertinho Silva. En décembre, ils participent à l’enregistrement du prix du meilleur travail, du groupe anglais « One Giant Leap », qui produit des DVDs mixant sons et images du monde entier, en partenariat avec le National Geographic.


En mars 2005, le groupe vient en tournée Européenne, y compris en France et en Espagne. Le groupe a plusieurs concerts en Espagne, à Barcelone et d’autres villes de la Catalogne, suite à l’invitation de la Fondation Culturelle de La Caixa. En France, le groupe se produit à la Cité de la Musique (Paris), intégrant ainsi la programmation culturelle de l’année du Brésil. En juillet, Barba retourne à Barcelone où il anime des ateliers à la Fondation Culturelle de la Caixa, destinés aux éducateurs musicaux de plusieurs régions d’Espagne.

Toujours en 2005, Barbatuques commence l’enregistrement de son DVD, enregistrant leur performance lors de la célébration des 40 ans du théâtre Tuca à Sao Paulo. En novembre, le groupe sort son deuxième album, intitulé « O seguinte é esse » et revient en Europe pour plusieurs concerts.

En 2006, le groupe se produit de nombreuses fois en Espagne pour la promotion de ce nouvel album.

Ils viennent d'achever une tournée européenne d’envergure en 2007 (Espagne, Portugal, France), pour présenter leur nouveau CD/DVD à sortir au printemps 2008. Cette tournée s'est soldée par un grand succès (la majeure partie des représentations a fait salle comble).

Enorgueilli par cette réussite et en constante sollicitation, le groupe revient en Europe pour une deuxième tournée l'été 2008 suivis par une tournée aux États-Unis en novembre/décembre 2008.

[modifier] Ateliers et approches pédagogiques

C'est une proposition pédagogique basée sur l'utilisation du corps comme instrument de musique. L'exploration des innombrables sons produits par le corps est le point de départ de cette recherche. Clappements de mains, claquements de doigts, craquements, tapes sur la poitrine, claquettes, résonances de souffles par la bouche, ressources vocales parmi plusieurs autres sons, sont présents dans la production de rythmes et des mélodies. Par l'étude des rythmes et des jeux d'improvisation, les participants aux ateliers perfectionnent leur coordination de mouvements et leur capacité de création, par l’écoute et l’interaction du groupe.

Cette technique spécifique de percussions corporelles a été développée par le musicien Fernando Barba, fondé sur des recherches qu'il a menées dans ce domaine depuis 1988. Le noyau du groupe Barbatuques, sous sa direction, donne les classes de Barbatuques.

Ce travail est développé depuis 1995 auprès d’adultes et d’enfants dans plusieurs régions du Brésil mais aussi à l'étranger. Depuis toutes ces années, de nombreuses écoles, entreprises, ONG, chorales, centres culturels et collectifs artistiques des secteurs les plus variés, ont tenté l’expérience lors de stages, d’ateliers ou de classes régulières.

On peut considérer le corps humain comme notre premier instrument de musique. Comme un spectateur/auditeur, le bébé écoute déjà les sons du corps de sa mère. Dès son premier cri, le bébé explore naturellement sons et mouvements, agissant réciproquement avec l'environnement extérieur et établissant la communication.

Depuis le commencement, les rythmes sont déjà dans notre corps. Le battement du cœur, la respiration et plus tard la marche, représentent tout le processus de la régularité, de la répétition et nous apportent les bases rythmiques. Il n'est pas rare que dans le vocabulaire musical les mots 'pulsation' et 'marche' soient utilisés.

Quand les enfants grandissent, ils ont tendance à jouer en explorant les sons de la bouche, de la voix, des paumes de mains, des pieds aussi bien que les sons produits par des objets qui sont autour d'eux. Plus tard, nous utilisons aussi certains types de sons dans notre vie quotidienne comme les sifflements, les clappements de mains, les tapes des pieds et des chansons pour communiquer et faire de la musique.

Avec les Barbatuques, l'étude spécifique des sons corporels vise tout d'abord à récupérer de notre enfance cet esprit de jeu avec nos propres sons et rythmiques, ajoutant à la mémoire de ces sons la production de nouveaux sons à notre répertoire.

Chaque personne a un corps différent, une taille de mains différente, un timbre de voix différent, une facilité à produire certains sons et parfois l'incapacité à en produire d'autres. Ainsi, dans les recherches de sons produits par le corps, nous entrons en contact avec nos caractéristiques personnelles, nuances et accents, selon notre identité.

En même temps, comme c'est une pratique de groupe, Barbatuques promeut la coexistence parmi ces différents sons corporels, les porteurs de rythmes différents, de volumes, d’intentions et d’imaginaires qui, parfois se rencontrent et se complètent. En écoutant l'autre, nous exerçons le dialogue, la contagion, la coopération et la concentration. Les exercices d'improvisation développés dans les ateliers stimulent la coexistence entre la recherche de l'unité du son d'un groupe et la diversité des sons produits par chacun.

C'est un travail recommandé pour ceux qui veulent développer leur capacité rythmique, travailler la coordination motrice, pratiquer l'improvisation et d'une manière plus large, « être musical ». Il est aussi adressé aux éducateurs artistiques des secteurs les plus divers qui peuvent enrichir leurs propres recherches avec les éléments de percussions corporelles. Des séminaires sont également possibles pour les entreprises, utilisant l'activité des percussions corporelles comme dynamique de travail en équipe, de créativité, de communication et de direction.

Image:Barbatuquesatelier.jpg

[modifier] Objectifs didactiques

  • Promouvoir l'étude du large répertoire de sons qui peuvent être produits par le corps.
  • Stimuler le contact avec notre propre corps.
  • Promouvoir l'assimilation de ces sons corporels avec l'intention de produire des rythmes et des mélodies.
  • Stimuler la capacité de mémorisation, de concentration et l'assimilation de rythmes dans le corps.
  • Développer la coordination motrice et la perception rythmique, mélodique et harmonique.
  • Développer la capacité de création musicale spontanée tant individuellement que dans un groupe.
  • éveiller les étudiants à une attitude de jeu en équipe, les motivant pour s'exprimer musicalement dans un groupe, tout en prenant en compte les qualités et potentiels différents de chacun.

[modifier] Albums

[modifier] Corpo do Som

« CORPO DO SOM est un travail de percussions corporelles. C'est aussi le développement complet d'une langue artistique et pédagogique. Ce CD inclut plusieurs participations de personnes qui ont été avec moi dans cette recherche pour élargir les possibilités d'expression musicale utilisant le corps. C’est donc ici le résultat de nos découvertes principales : des rythmes, des méthodes d'improvisation, des techniques pour combiner le son et la diversité de timbres que nous avons en nous. Je vous raconte l’histoire : ma première découverte, alors que je n’étais qu’un adolescent, fut de voir que le corps était un formidable instrument de musique. Quand je marchais, j’adorais mes rêves éveillés de musique, imaginant des mélodies et les mettant en rythmes sur mes pas. Sans m’en rendre compte, mes mains suivaient, cherchant des sons de percussions, jouant sur ma poitrine… Bien sûr, cela a commencé dans la cuisine, dans la douche, et dans des délires infantiles ! C’était vraiment comment un nouveau jeu ! Les premières rencontres ont été le résultat de l’engouement que cette technique a eu sur d’autres personnes…de petits groupes se sont alors formés, utilisant le corps comme instrument de percussion. Puis, tout naturellement, des variantes et des rythmes ont découlé de ce jeu ! Très vite, j’ai eu un répertoire assez large pour l’enseigner, et suite à l’invitation de certains amis, le corps « percussions » est devenu un corps « enseignant »… Cette recherche a continué pendant mes études de musique. Dans mes cours de Musique Populaire au Collège (Unicamp), j’avais beaucoup de plaisir à étudier avec José Eduardo Gramani, qui m’a ouvert les yeux sur de nouvelles façons de sentir le rythme et de développer la coordination motrice. Le grand tournant est venu plus tard, quand je développais les cours de percussions corporelles, et que j’ai pris connaissance du travail de Stênio Mendes. Je me suis inscrit à ses cours, et dès le premier cours, cela s’est fini sur une session d’improvisation vocale dirigée par lui. L’exercice s’est déroulé les lumières éteintes, et pendant l’improvisation, j’ai commencé à explorer un monde d’images intérieures et de sensations, suggérées par le son. Une nouvelle dimension de dialogues, de dynamiques et de sonorités s’est alors ouverte, ce qu’il appelait la « musique spontanée ». Depuis ce jour, j’ai appris de nouveaux sons et jeux, et nos travaux sont devenus totalement complémentaires. A cette période, je me servais tellement de mon corps comme une percussion que l’on m’a donné le surnom de « Barbatuque », suggéré par Lu Horta. C’est ainsi que le groupe « Barbatuques » est né, avec les amis qui avaient suivi cette recherche, et qui voulaient aussi présenter ce travail sur scène. Avec l’appui de Luiz Gayotto, qui nous a invités à participer à ces concerts, le groupe a commencé à s’épanouir et ne s’est jamais arrêté ! Depuis alors, « Barbatuques » n’a cessé de développer son travail musical basé sur l’exploration des nombreux sont pouvant être produits par le corps humain. Les claquements de doigts et clappements de mains, les résonances de poitrine, les claquettes, les effets vocaux, les souffles et sifflets, font partie des très nombreux autres sons, et sont reliés à la production de rythmes et de mélodies. Le résultat est un ensemble d’orchestre, dans lequel chacun joue et improvise du même instrument : le corps. Cet album inclut des morceaux allant d’extraits de concerts live à l’usage du « synthétiseur humain ». Les sons bas de frottements de mains sont amplifiés, des voix et des effets d’une même personne ont été ajoutés, et nous avons même osé parfois un dialogue technique et esthétique avec la musique électronique. Le cd regroupe également des fragments des improvisations qui font et feront pour toujours partie de notre pratique musicale Je vous souhaite une très belle écoute, tout en sachant que certaines sonorités peuvent sembler étranges ou complètement nouvelles. J’espère aussi que cela vous donnera l’envie de jouer à plusieurs, puisque ce travail a toujours suscité en moi l’idée d’engouement général et joyeux… »

  • ===O Seguinte e Esse===*

Barbatuques nous emmène vers de nouveaux horizons et de nouvelles expériences dans l'univers de la musique corporelle. Dans ce second album, ils présentent de nouvelles compositions, le résultat des recherches sur la percussion corporelle et l'improvisation. Sur cet album figure le son d'ID de la formation des Barbatuques ; depuis la sortie de « Corpo do Som » ils ont, de répétitions en enregistrements, d'ateliers en réunions, travaillé comme une famille musicale. Ces dernières années, individuellement et collectivement, ils ont créé de nouvelles langues et atteint de nouveaux sons et techniques.ils ajoutent à la langue brésilienne, toujours présente dans leur musique, des références diverses comme la percussion africaine, la musique électronique, le minimalisme, le hip-hop, le flamenco, le dub, la salsa, parmi tant d'autres.ils commencent à davantage explorer la voix dans ses aspects mélodiques, harmoniques, percutants et phonétiques. Dans ce processus, de nouvelles compositions et arrangements ont été créés, mais toujours en conservant l'improvisation comme source d'inspiration.

Tout a commencé lors d’une retraite musicale pendant le Carnaval de 2004. Ils ont séjourné dans une ferme calme à Botucatu, dans São Paulo et pendant de longs jours ils ont immergé entre enregistrements et recherches. Stênio Mendes leur a fourni des conseils quant à l'utilisation de nouvelles ressources vocales et phonétiques, mais aussi sur les exercices d'improvisation collective. Chaque jour de nouveaux sons ont été dévoilés. Quelques morceaux comme : « Abduzidos”, “Sexta-feira”, “Boms combina bem », ont été enregistrés pendant cette retraite.

De retour à São Paulo, nils ont fait de nouvelles sessions dans un studio, enregistrant d'autres improvisations, de nouveaux arrangements en plus des compositions qui étaient déjà produites. « Baianá", "Carcará", « Djengo » et "Cheiro Verde » sont les compositions réconciliant des sons régionaux et contemporains, utilisant le son du corps. Claquettes 'coco', clappements flamenco, beat box hip hop, touches de voix orientale, percussion vocale cubaine, phonétique et sons corporels africains...C'est la preuve que la musique corporelle est toujours présente dans le monde. En s'inspirant de ces références, d'une certaine façon, ils ont recherché leurs propres racines.

D’autre part, des morceaux tels que « Du Bauru”, “Skarabush”, “Tudo Bem” et “Vento”, montrent les corrélations possibles entre la musique corporelle et d’autres esthétiques musicales. Ces chansons sont nées d’improvisations, enregistrées puis retravaillées, pour arriver à de nouvelles compositions. Ici, l’organique a véritablement communiqué avec le technologique…Les titres “Faz Parte / Barbapapa´s Groove » sont également inclus : ce sont des lives enregistrés lors de la participation du groupe au 5em Marché Culturel à Salvador, en 2003.

Le résultat de toutes ces expériences est l’élargissement de leur palette de timbres et de sonorités… ce qui leur a permis de faire cet album, utilisant uniquement le corps comme instrument de musique. La seule sonorité qui ne vient pas du corps est celle de la guimbarde, un petit instrument que l’on retrouve sous différents noms dans les régions méditerranéenne et asiatique, que joue ici Marcello Pretto avec talent.

Les Barbatuques poursuivent sans cesse leurs recherches de musique organique et spontanée, et « ceci est la suite ».

Image:Barbatuques1.jpg

[modifier] Liens