Béton cellulaire

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Le béton cellulaire est un matériau de construction destiné au gros œuvre . Fabriqué exclusivement à partir de matières premières naturelles, il résulte d'un savant dosage d'eau, de sable, de ciment, de poudre d'aluminium, et d'air. Les blocs se présentent sous forme de parallélépipède rectangle de couleur blanc. Une gamme complète constituée de blocs, linteaux, dalles de plancher et de toiture, carreaux pour cloisons permettent de construire une maison entièrement en béton cellulaire.

Plus ancien qu'on ne le pense (sa création remonte à 1927), le béton cellulaire est couramment utilisé. On estime, à l'échelle européenne, que 500 000 maisons individuelles sont construites chaque année avec ce matériau.

Si le matériau est plébiscité de longue date dans les pays d’Europe du Nord, il s’impose plus doucement dans l’hexagone pour des raisons d’ordre culturel. En France, on isole une habitation par l’intérieur à la différence de l’Allemagne qui isole par l’extérieur. L’isolation par l’intérieur consomme plus d’énergie car les flux de chaleur circulent par les ponts thermiques (jonction des murs extérieurs, jonction des murs et planchers) ce qui représente en moyenne 40% de pertes d’énergie. Le béton cellulaire est un matériau dit à isolation répartie qui ne nécessite l’ajout d’aucun autre matériau d’isolation complémentaire. C’est le fameux 2 en 1 : porteur et isolant ce qui garantie la pérennité de l’isolation (pas d’affaiblissement ni de détérioration possible par les rongeurs en l’absence de l’isolant rapporté).

[modifier] Propriétés

Le béton cellulaire ne nécessite aucun isolant complémentaire. Sa structure alvéolaire constituée de millions de micro cellules d’air lui confère ses propriétés d’isolant thermique. Les professionnels appellent ce type d’isolation « l’isolation répartie » ou « monomur ». Emprisonné de façon homogène dans la masse du matériau, l’air assume son rôle d’isolant parfait. Ainsi le béton cellulaire ne permet que de faibles déperditions de chaleur. Il fait obstacle à la chaleur en été et garde la maison au chaud tout l’hiver. Autres atouts : c’est un matériau qui respire en laissant migrer la vapeur d'eau naturellement dégagée par les occupants et leurs activités quotidiennes. Cette hygrorégulation est essentielle pour éviter tous risques de barrière à l'humidité ambiante, à la formation de condensation et à l'apparition de moisissures. Enfin, c'est un matériau minéral incombustible. Classé M0, le béton cellulaire est ininflammable. Il ne dégage aucun gaz, ni fumée toxique. En cas d'incendie, un mur possède une capacité coupe-feu de six heures.

Le béton cellulaire est friable. Sa faible résistance mécanique nécessite une mise en œuvre très soignée surtout si l'on souhaite réaliser des murs porteurs. C'est aussi un matériau extrêmement poreux, il doit donc être préservé de toute venue d'eau. Enfin, du fait de la présence d'aluminium dans sa composition, il convient d'éviter de le mettre en contact avec d'autres métaux (risque d'effet pile pouvant altérer le béton)

La pose du matériau s’avère extrêmement rapide et facile à travailler (9 m²/heure) grâce à un assemblage réalisé à l'aide d'un mortier-colle ( pose dite « à joint mince »). De plus, l’ergonomie des blocs (avec poignées et emboîtement pour certains : le bloc reste bien parallèle au corps du maçon) et leur légèreté (par exemple environ 120 Kg/m² en épaisseur 30 cm pour les blocs de béton cellulaire de la marque "Thermopierre" [1] ) permettent une efficacité de mise en œuvre.

Le béton cellulaire est aussi couramment connu en France sous le nom de marque déposé de "Siporex".

[modifier] Fabrication

Les phases importantes de la fabrication sont :

  • La préparation, le dosage et le malaxage des matières premières (sable, chaux, ciment, poudre d'aluminium et eau)
  • La préparation des moules
  • La coulée, la levée et le durcissement de la pâte
  • Le découpage et le profilage des produits
  • Le passage en autoclave sous une pression d’environ 10 bars et à 180° C pendant 10 à 12h
  • La palettisation et le houssage plastique

Le mode de fabrication en autoclave correspond à l’industrialisation d’un processus qui aboutit, à l’état naturel, à la création d’un minéral à la structure moléculaire analogue : la tobermorite, silicate de calcium hydraté. Le processus consiste donc à imiter ce matériau existant à l’état naturel. La structure alvéolaire est reproduite grâce à la poudre d'aluminium qui en présence des autres composants lors de la fabrication agit comme agent d'expansion.

Ce mode de fabrication, mis au point et développé par la société "Xella Thermopierre"[2], le seul fabricant de béton cellulaire en France, favorise le fonctionnement des usines en cycle fermé : elles ne rejettent aucune substance liquide ou solide susceptible de polluer eau ou sol, et les déchets issus de cette phase de production, peu importants et totalement inertes, sont valorisés à 90 %. Dans l’atmosphère, le seul gaz libéré est de la vapeur d’eau. La fabrication du béton cellulaire nécessite en outre peu d’énergie, dont une partie se trouve, par ailleurs, recyclée pour chauffer les bureaux attenants aux sites de production et l’eau nécessaire à ce processus est également réutilisée.

[modifier] Dimensions

En référence aux blocs produits par Xella Thermopierre, le seul fabricant en France.

Gamme de trois types de blocs : lisse (type L), à poignée (type TP) ou à poignée et double profil à emboîtement (type TPE). Disponibles en épaisseur 25, 30 et 36,5 cm (hauteur 25 ou 50 cm - largeur 62,5 cm).