Bâleybelen

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Langue construite par Muhyi-i Gülşeni, un derviche turc du XVIe siècle. Les deux seules copies connues du dictionnaire Bâleybelen, qui date de 1574 et qui comporte 17 000 mots, se trouvent dans la Bibliothèque nationale de France et la Bibliothèque du Caire.

Le mot Bâleybelen signifie littéralement la langue de ceux qui n'en ont pas une.

Le vocabulaire de cette langue est issu du turc, de l'arabe et du persan; la grammaire est issu de l'arabe, bien que d'une manière simplifiée. L'alphabet arabe est utilisé pour son écriture.

La langue fut inventée par Muhyi-i Gülşeni, mais aussi par d'autres dervishes de l'ordre soufi Gülşeni au Caire du XVIe siècle. L'objectif est de préserver les secrets du soufisme et d'exprimer les vérités religieuses dans une langue séparée des langues parlées au quotidien. Cette langue était apprise uniquement aux membres de l'ordre.

Muhyi-i Gülşeni commença ses travaux linguistiques dans l'objectif de découvrir la langue divine, donnée à Adam par Dieu et parlée par ses descendants jusqu'à la construction de la Tour de Babel. Il disait que Dieu créa une nouvelle langue chaque fois qu'il envoya des révélations à ses prophètes: l'hébreu pour Abraham, l'araméen pour Jésus et l'arabe pour Mahomet. Par conséquent, la création d'une nouvelle langue était le précurseur d'une nouvelle révélation divine.

Bien que ses disciples aient tâché de pratiquer cette langue après la mort de Muhyi-i Gülşeni en 1605, Bâleybelen a disparu en quelques générations.