Aviation générale

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L'aviation générale est un terme générique qui regroupe toutes les activités aériennes civiles autres que le transport commercial : aviation sportive (voltige, vol à voile) ou de loisir (tourisme), travail aérien (épandage agricole, lutte contre l'incendie, surveillance aérienne par les douanes ou la police), aviation d'affaire etc.

La plus grande part du trafic associé se fait selon les règles de vol à vue alors que les vols de transport aérien public se font obligatoirement en régime de vol aux instruments.

Les installations au sol nécessaires pour l'aviation générale ne requièrent pas une grande sophistication ; de même les aérodromes n'ont pas besoin d'être contrôlés.

La plupart des aéroports civils sont ouverts à l'aviation générale à l'exception notable (en France) de Roissy et Orly. De facto, certains aéroports demandent des taxes d'atterrissage telles que l'aviation générale s'en trouve limitée aux avions d'affaire (Le Bourget, Nice par exemple).

Sommaire

[modifier] Développement de l'aviation générale

L'aviation générale a pu aider certains pays très étendus à se développer. C'est évidemment le cas aux États-Unis qui compte 600 000 pilotes. C'est beaucoup moins vrai en Europe (300 000 pilotes) et spécialement en France (50 000 pilotes) où des distances plus faibles justifient moins le déplacement en avion. Néanmoins, il y a 600 aérodromes en France qui servent aux multiples besoins des entreprises et des particuliers. En Île-de-France, on compte de l'ordre de 800 000 mouvements d'aviation générale par an sur la dizaine d'aérodromes qui lui sont ouverts (y compris Le Bourget qui compte pour 50 000), ce qui est du même ordre de grandeur que les mouvements d'aviation commerciale (500 000 pour Roissy et 200 000 pour Orly).

Les obstacles au développement de l'aviation générale sont principalement :

  • le coût élevé des avions, à l'achat et en exploitation,
  • une certaine dépendance aux conditions météorologiques, liée à la difficulté de passer une qualification de vol aux instruments,
  • une image négative dans l'opinion publique (danger supposé, moyens financiers associés).

En conséquence de quoi, l'usage de l'aviation générale demeure rare et se limite souvent à des vols de loisirs ou à des besoins professionnels impossibles à satisfaire autrement. L'aviation de loisirs représenterait environ 1 million d'heures de vol chaque année en France. En 2007, une enquête interne à l'AOPA France (association de pilotes) montre que ses membres (pilotes privés - souvent propriétaires) volent en moyenne 60 heures par an, ce qui représente de l'ordre de 15 000 km parcourus. Les pilotes d'aéro-club volent quant à eux en moyenne 15 heures par an.

Le chiffre d'affaires 2006 de l'aviation générale en France est estimé (selon différentes sources) entre 150 et 500 millions d'euros. Cette activité occuperait entre 1000 et 5000 salariés. Pour l'Etat, les recettes (TVA, TIPP, charges sociales...) seraient équivalentes aux charges associées (contrôle aérien, aides aux associations, gestion des licence...) - de l'ordre de 70 millions d'euros.

[modifier] Éléments économiques

À l'achat, le prix d'un monomoteur de voyage neuf (4 places) s'établit autour de 350 000 euros TTC. Amortissement compris, pour un avion volant environ 150 heures par an, le coût d'exploitation sera de l'ordre de 300 euros par heure de vol soit encore 1 euro du kilomètre. En prenant maintenant les extrêmes : un biplace moderne neuf coûte à partir de 140 000 euros, un monomoteur à turbine de 6 places autour de 2,5 millions d'euros. Du coté des jets, certains constructeurs ont lancé des programmes pour arriver autour des 2 millions d'euros mais les prix actuels vont jusqu'à 12 millions d'euros !

Le coût d'un avion est essentiellement un problème de coûts fixes (coût d'acquisition, d'assurance en particulier) qu'il convient d'amortir sur l'usage. La propriété partagée, développée aux États-Unis, n'est pas encore entrée dans les mœurs en France. Ainsi beaucoup de pilotes se regroupent-ils en associations dans des aéro-clubs où ils peuvent voler en mutualisant au maximum les appareils, ce qui réduit les coûts fixes, et donc au final le prix de l'heure de vol.

[modifier] Les avions actuels en aviation générale

Voir Aviation légère.

[modifier] Sécurité des vols

Par manque d'expérience des pilotes, l'aviation générale ne bénéficie pas des mêmes faibles taux d'accidents que le transport aérien public.

Le BEA conclut en 2006 lors des États généraux de l'aviation générale (9 et 10 mars 2006) que les facteurs liés à l'équipage représentent en moyenne plus de 80% des facteurs explicatifs. Les raisons évoquées sont les suivantes :

  • poursuite d’un vol par conditions météorologiques défavorables,
  • perte de contrôle,
  • vol à basse hauteur intentionnel,
  • décollage et atterrissages manqués,
  • arrêt moteur, panne de carburant,
  • collision sur parking ou taxiway,
  • altération des capacités humaines,
  • défaillance dans la compréhension d’un système complexe.

Ainsi en France où l'on compte 50 000 pilotes, selon le BEA, en 2004, on a dénombré 299 accidents (dont 139 avions, 98 ULM, 43 planeurs, 15 hélicoptères et 4 ballons) dont 44 mortels causant 57 blessures graves en plus du décès de 74 personnes. Selon un rapport 2007 de l'inspection générale de l'aviation civile, sur la période 1994-2006, le taux d'accidents pour l'aviation de loisirs (avions de moins de 2 tonnes) s'établit à 4 morts pour 100 000 heures de vol et à 3 morts pour 100 000 heures de vol en ULM (à noter que les avions emportent plus de passagers que les ULM).

Par comparaison, si tant est que cela ait un sens, on compte en France 35 millions de conducteurs. En 2004, on a déploré 5 232 décès et 17 435 blessés graves sur la route.

[modifier] Voir aussi