Attaque de la corvette Hanit

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Le 12 juillet 2006, des combattants du Hezbollah tendent une embuscade à une patrouille israélienne le long de la frontière libanaise. Huit soldats israéliens sont tués, deux autres blessés et deux autres enfin capturés. Pour Israël, c'est un casus belli et le 13, Tsahal attaque le Hezbollah et pénètre au Liban dans le cadre de l'opération Changement de direction.

L'offensive israélienne est de grande envergure et mobilise, outre l'aviation et des troupes au sol, les forces navales du pays qui effectuent des bombardements le long des côtes libanaise et organisent un blocus sévère.

[modifier] L'attaque

Le 14 juillet, alors qu'elle croise à une vingtaine de kilomètres au large de Beyrouth, la corvette israélienne Hanit (lance) de classe Sa'ar V, est touchée par un missile, probablement C 802 Kosar, tiré depuis la côte par des hommes du Hezbollah.

Endommagée à bâbord arrière, juste au-dessus de la ligne de flottaison, la corvette doit regagner comme elle le peut la base navale d'Ashdod pour réparation et après que l'équipage ait réussi à maîtriser un début d'incendie. Quatre marins périssent dans l'incendie lors de cette attaque. Un deuxième missile (sans doute un C 801 ou C 802) avait également été tiré contre le bâtiment israélien, mais il rate sa cible et coule un navire marchand, battant pavillon égyptien ou cambodgien selon les sources consultées, à une quarantaine de kilomètres au large. Les 13 hommes d'équipage, tous de nationalité égyptienne, réussissent à quitter le bateau, avant qu'il ne sombre.

Pour la marine israélienne en particulier et les marines du monde en général, cette attaque est une très mauvaise surprise : il apparait en effet qu'un groupe politique non-étatique tel que le Hezbollah, dispose d'armes de longue portée et donc de capacités militaires insoupçonnées, que l'on pensait réservées jusqu'alors aux États. Ainsi, la corvette Hanit, qui est un bâtiment moderne de la marine israélienne est équipée de systèmes de défense électronique sophistiqués anti-missiles ; convaincus de son invulnérabilité et de l'absence de tout danger, ses officiers ne les avaient pas activés. Il est vrai également que ces systèmes présentaient le risque d'interférer inopportunément avec les systèmes électroniques de l'aviation, très active dans le secteur.

A la suite de l'attaque, le commandant du navire ainsi que quatre officiers, auxquels sont précisément reprochés l'absence d'activation des systèmes de défense anti-missiles, sont sanctionnés et affectés à des postes à terre, sans commandement.

[modifier] Sources

  • Frédéric Stahl, « Le Liban dans la tourmente », revue Navires et Histoires, numéro 38, octobre-novembre 2006.

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