Arthur Laffer

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Arthur Betz Laffer (né le 14 août 1940) est un économiste libéral américain et chef de file de l'école de l'offre ("supply side"). Il est diplômé en Sciences Economique de l'université de Munich, il est aussi diplômé de l'université de Stanford où il obtient son doctorat de Sciences Economiques en 1972. Arthur Laffer est l'auteur de la courbe portant son nom et qui tente de montrer que "trop d'impôt tue l'impôt". En effet, selon la courbe de Laffer le rendement d'un impôt est relativement bas au dessous d'un certain seuil mais baisse au delà d'un autre.

Se fondant sur cette courbe, Arthur Laffer est un ardent défenseur d'une politique de réduction des impôts. Son influence fut importante au cours des années 1980. En effet, dès 1978 il soutint la Proposition 13 visant à une réduction de l'impôt foncier en Californie. Par ailleurs, il influenca la politique fiscale de Ronald Reagan en impulsant des réductions d'impôts massives; d'abord en 1981 par l'"Economic Recovery Tax Act" (E.R.T.A.) puis en 1986 par le "Tax Reform Act" (T.R.A.).

Cette influence ne se limite pas aux seuls États-Unis puisque de telles politiques de réduction des impôts voient le jour en Europe. C'est le cas en Grande-Bretagne à partir de 1979 sous le gouvernement de Margaret Thatcher et jusqu'en 1997 sous le gouvernement de John Major. Par ailleurs, le gouvernement d'Helmut Kohl s'applique aux mêmes diminution à partir de 1982. Enfin, en France, après l'échec de la politique de relance de P. Mauroy en 1982, une partie des gouvernements qui se succèdent mettent en place de telles politiques. Par exemple, l'impôt sur les sociétés passent de 50% à 33,33% en 1987. Le taux de l'IRPP (Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques) diminue lui aussi avec certaines réformes fiscales dont la dernière eut lieu en 2005.

Malgré son succès, cette courbe fut pourtant remise en cause par un défaut de logique par plusieurs auteurs. En effet, Arthur Laffer ne prend en compte que l'effet de substitution dans son raisonnement. D'après lui, à partir du seuil où le rendement d'un impôt baisse, les gens préfèreront le loisir au travail car son coût sera moindre. Du coup, il néglige l'effet de revenu : des gens n'ont pas le choix et ont besoin de travailler pour survivre. Par conséquence, les recettes fiscales continueront à augmenter. Cela dit, même pour les personnes critiquant sa théorie, cette thèse reste exacte pour les grandes entreprises ou pour les personnes aisées chez qui l'effet de revenu est négligeable.