Art éphémère

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L'art éphémère est une forme artistique, présente surtout dans l'art contemporain (mais pas exclusivement) et qui joue non pas sur la pérennité de l'œuvre d'art, ce qui est la règle générale, mais sur la brièveté, son caractère provisoire et souvent la mise en scène de l'artiste lui-même dans l'œuvre.

Sommaire

[modifier] Histoire

Cette forme d'art n'est pas récente mais, par définition, ne laissant pas de trace directe, les formes anciennes ne nous sont connues que par des témoignages ou des pratiques ayant survécu dans des civilisations primitives.

[modifier] L'art éphémère dans l'art contemporain

Dans l'histoire de l'art, chaque génération a cherché la rupture avec la génération précédente. Ainsi lorsque Kasimir Malevitch réalise en 1918 son Carré blanc sur fond blanc, la seule provocation restante consiste à nier le support lui-même.

Certains artistes s'emparent de cette question, comme Marcel Duchamp en réalisant ses « ready-made », objets de la vie courante promus au rang d'œuvres d'art. Les dadaïstes puis les surréalistes vont expérimenter les œuvres collectives, à commencer par les "performances", qui par définition ne durent que l'espace de la réprésentation.
Les "performances" ont évolué, notamment dans l'Art corporel et les happenings.

Le Land art est également une forme d'art éphémère, puisqu'il consiste à raliser des oeuvres d'art dans la nature, en général avec des éléments naturels tels que des branchages, des fleurs, des cailloux, ... lesquels sont périssables ou en tout cas évoluent avec les saisons et les aléas climatiques.

Les installations sont souvent éphémères, créées pour le temps d'une exposition.

[modifier] Paradoxes de l'art éphémère

Le désir de laisser le moins de traces possibles demeure paradoxal pour un artiste . Réaliser une performance sans témoin ni preuve implique pour l'artiste de rester totalement inconnu. C'est pourquoi, même si l'art éphémère veut sortir du musée, il y revient de façon indirecte. De plus, le problème du financement de l'artiste se pose de façon non triviale. Pour exister culturellement et financièrement l'intervenant en art éphémère se voit donc contraint de réaliser a priori des projets ou des maquettes qu'il peut exposer et vendre (comme Christo par exemple) et de réaliser pendant son projet des enregistrements, photographies, films, vidéos qu'il pourra ensuite utiliser comme témoignage et source de revenus. De même, le Land Art, réalisé en pleine nature, gigantesque et périssable, peut réintrégrer les musées et expositions sous une forme vendable et réduite en taille (ex : Lignes d'ardoises de Richard Long à Bordeaux, ou sous forme de photographies (Andy Goldworsthy, [[Nils Udo], ...).

[modifier] Notes et références