Aqueduc et moulins de Barbegal

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L'aqueduc et les moulins de Barbegal constituent un complexe romain de meunerie hydraulique situé à proximité de la ville d'Arles. Cet ensemble a été qualifié comme la plus grande concentration connue de puissance mécanique du monde antique.[1]

Sommaire

[modifier] Description

[modifier] Origines

L'aqueduc et les moulins de Barbegal ont été construits pour desservir la ville d'Arles. La meunerie pouvait produire 4,5 tonnes de farine par jour, de quoi alimenter les 12 500 habitants de la ville d'Arles de cette époque[2]. Toutefois, pour Henry-Paul Eydoux, la meunerie de Barbegal était :

une affaire d'Etat, relevant vraisemblablement du service de l'Annone, produisant pour les subsistances militaires et le ravitaillement officiel, avec une grande partie de la production réservée à l'exportation[3]

[modifier] Localisation et description

Situé à environ dix kilomètres de la ville, à proximité du lieu-dit Barbegal, l'aqueduc de Barbegal était un ouvrage complexe, composé de deux aqueducs parallèles, en partie sur arches, l'un conduisant l'eau potable vers la cité à partir de la chaîne des Alpilles, le second alimentant la meunerie. L'aqueduc arrivait en haut d'une colline, passait par une saignée et actionnait une série de roues à aubes parallèles disposées en cascade qui fournissaient l'énergie à des moulins à farine. Cette meunerie comprenait huit roues à aubes disposées le long de deux conduits parallèles.

[modifier] Concepteur et réalisateur

Ce complexe a été construit au début du IIe siècle et a fonctionné au moins jusqu'à la fin du IIIe siècle[4]. D'après Fernand Benoit, ce complexe aurait été réalisé par l'ingénieur gallo-romain Q. Candidius Benignus qui appartenait au corps des charpentiers d'Arles et dont le sarcophage comportait une inscription suggestive louant les mérites du maître :

il n'en fut pas de plus savant et personne ne le surpassa dans l'art des ouvrages de mécanique et dans la conduite des cours d'eaux[5].

[modifier] Situation actuelle

Le sité a été partiellement classé Monument Historique en 1937 et inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 1981. Aujourd'hui, des vestiges importants de ce complexe, aqueduc et meunerie, sont encore bien visibles. Une vue aérienne accessible ici[6] permet d'en apprécier l'importance.

[modifier] Notes

  1. The greatest known concentration of mechanical power in the ancient world, cf Kevin Greene, “Technological Innovation and Economic Progress in the Ancient World: M.I. Finley Re-Considered”, The Economic History Review, New Series, Vol. 53, No. 1. (Feb., 2000), pp. 29-59 (39)
  2. La meunerie de Barbegal
  3. Congrés archéologique de France - 1976 - 134e session, Pays d'Arles, page 169.
  4. Cf. Ville d'Histoire et de Patrimoine
  5. Congrés archéologique de France - 1976 - 134e session, Pays d'Arles, page 169
  6. Cf. Google map 43°42′10″N 4°43′17″E / 43.70278, 4.72139

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

[modifier] Bibiographie

  • Amouretti, M.-C.: 'Barbegal: de l'histoire des fouilles a l'histoire des moulins', Provence Historique, 167-8 (1992), pp.135-49
  • Benoit, F.: 'L'usine de meunerie hydraulique de Barbegal (Arles)', Revue Archeologique, sixieme serie 15.1 (1940), pp.19-80
  • Sagui, C.L.: 'La meunerie de Barbegal (France) et les roues hydrauliques chez les anciens et au moyen age', Isis, Vol. 38, No. 314. (Feb., 1948), pp. 225-231
  • Sellin, R.H.J.: The large Roman water mill at Barbegal (France), History of Technology, 8, 1983, pp. 91-109
  • Bellamy, R. B. & Hitchner, P.- S.: 'The villas of the Vallee des Baux and the Barbegal Mill: excavations at la Merindole villa and cemetery', Journal of Roman Archaeology 9 (1996), pp.154-76
  • Leveau, P.: 'The Barbegal water-mill in its environment: archaeology and the economic and social history of antiquity', Journal of Roman Archaeology 9 (1996), pp.137-53
  • Hodge, A.T.: 'A Roman factory', Scientific American (November 1990), pp.58-64

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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