Anxiété

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'anxiété est pour la psychiatrie phénoménologique biologique et comportementale, un état d'alerte, de tension psychologique et somatique, en rapport avec un sentiment désagréable de peurs, d'inquiétude, le plus souvent sans objet, ou disproportionné par rapport à son objet. On la distingue des troubles anxieux qui sont un état pathologique dans lequel un individu ne parvient plus à maîtriser son anxiété.

Pour la psychanalyse, l'anxiété est à distinguer de l'angoisse dont la nature (perte d'objet, dépressive, psychotique, de castration) doit être investiguée dans le cadre d'entretiens psychanalytiques afin d'en établir sa fonction intrapsychique pour l'éclairer du point de vue de la conscience et la dépasser dans une cure.

Des manifestations physiologiques peuvent accompagner l'état d'anxiété : vertiges, nausées, palpitations, difficultés à respirer, contrition de la poitrine, transpiration...

Quatre émotions sont refoulées et ont besoin d'être ressenties chez les gens anxieux: la crainte, le regret, la frustration et la déception.

À son degré le plus élevé, l'anxiété se manifeste par une emprise totale de l'individu qui perd alors ses perceptions de l'environnement, du temps, des émotions auxquelles il est habitué. On parlera alors de "Raptus anxieux". Leurs degrés de violence sont si forts que l'individu se retrouve sous traitement médical, par exemple à la suite d'un surdosage aux amphétamines.

Sommaire

[modifier] Épidémiologie

L'anxiété est l'un des troubles le plus fréquent qui soit. Tel qu'il est défini dans le DSM-IV (classification internation des affections psychiatriques), il concerne près de 30% de la population américaine et son âge d'apparition est de 11 ans[1]. Elle comporte un risque majoré de dépression[2]. Elle est également associée à certaines conduites pouvant générer des problèmes de santé, tel que le tabagisme ou la sédentarité[3].

La prise en charge en reste très partielle, près de 40% des Américains souffrant d'anxiété n'ayant aucun soin pour cette affection[4].

[modifier] Classification de l’anxiété

[modifier] Anxiété de l’existence

Des théoriciens comme Paul Tillich et des psychologistes comme Sigmund Freud ont décrit ce genre d’anxiété comme le « traumatisme du non-être ». C'est-à-dire qu’un être humain arrive à un moment où il se rend compte qu’il existe la possibilité de cesser d’exister (mourir). Il développe par la suite une anxiété envers la réalité et l’existence. D’après Tillich et Freud, la religion devient donc un mécanisme important pour faire face à ce type d’anxiété, puisque bien des religions définissent la mort comme une continuation éternelle et divine de la vie sur terre au lieu de la fin complète de l’existence.

Selon Viktor Frankl, auteur du livre Man’s Search for Meaning (en anglais), l’instinct le plus bas d’un être humain en face du danger mortel est de rechercher un sens de la vie pour combattre ce «traumatisme du non-être» à l’approche de la mort, lorsque la tentation d’y succomber (même par le suicide) est très forte.

[modifier] L’anxiété due aux examens

L’anxiété due aux examens peut se manifester comme une sensation de malaise, d’appréhension ou de peur chez des étudiants qui craignent d’échouer à un examen.

[modifier] L’anxiété sociale

Auparavant appelée phobie sociale, elle n’est pas une phobie dans son sens traditionnel ; elle consiste en une peur persistante et intense d'une ou de plusieurs situations sociales ou de performance qui peuvent exposer la personne à l'observation attentive d'autrui.

[modifier] Anxiété des soins palliatifs

Certains chercheurs suggèrent qu’on peut améliorer la qualité de la vie des patients du cancer en prenant en charge leur anxiété. Cette forme de traitement comprend généralement de l’aide psychosociale, des techniques de détente ou bien l’utilisation des benzodiazépines.

[modifier] Prise en charge

[modifier] Médicaments

Les symptômes spécifiques de l’anxiété sont le plus souvent pris en charge à l’aide de certains médicaments comme les benzodiazépines. Le diazépam figurait parmi les premiers médicaments utilisés à cet effet. Aujourd’hui les professionnels de la médecine disposent d’une gamme beaucoup plus importante de produits servant à réduire les symptômes de l’anxiété. Il faut noter que l’administration de ce genre de produits peut s’avérer dangereuse et elle devrait être prise en charge par un médecin ou, préférablement, un psychiatre. Il est également conseillé de ne pas arrêter soudainement ce type de traitement une fois commencé.

[modifier] Thérapie cognitive comportementale

La Thérapie cognitive comportementale (TCC) est le moyen le plus courant pour traiter l’anxiété. Le but de ce genre de thérapie est d’empêcher que le patient évite la source des ses troubles anxieux et d’aider le patient à développer des techniques spécifiques pour y faire face.

Contrairement aux médicaments d’ordonnance, l’efficacité de la thérapie cognitive comportementale dépend de divers éléments, y compris le niveau de compétence du thérapeute concerné. En plus des traitements dits «conventionnels», il existe de nombreux programmes cognitifs-comportementaux dont le patient peut se servir pour se soigner. Ceci peut comprendre des techniques servant à:

  • Limiter toute pensée négative envers soi.
  • Développer la capacité d’avoir des pensées positives.
  • Développer la capacité de remplacer des pensées négatives par des pensées positives.
  • Exposer étape par étape le patient à la source de sa crainte.
  • Fournir au patient des informations pouvant l'aider à faire face à l’anxiété. (Par exemple, on peut dire à un patient souffrant de la panique que les palpitations qu’il ressent ne peuvent pas en fait nuire à la santé de façon significative).

Autres stratèges de traitement

[modifier] Suppléments

Divers suppléments et médicaments librement disponibles dans les pharmacies s’utilisent également pour traiter l’anxiété, bien qu’il n’existe aucune preuve scientifique concrète quant à l’efficacité de ces produits.

[modifier] S'aider soi-même

Il existe pour ceux qui souffrent de l’anxiété de nombreuses façons de s’aider et de se détendre, qui jouent un rôle important dans le traitement des symptômes de l’anxiété. Ceci comprend :

  • De bonnes habitudes alimentaires – y compris une réduction de la consommation de la caféine, du sucre et une amélioration générale des habitudes alimentaires. La réduction de la consommation de la caféine devrait être étalée. Selon certains patients souffrant de l’anxiété, ces mesures réduiraient de façon significative les symptômes de l’anxiété. Il est aussi conseillé de consommer le plus possible d'acides gras tels que les Omégas-3
  • L’activité physique – L’activité physique serait une mesure efficace pour traiter le stress grâce à sa capacité des réduire le taux du cortisol dans le corps du patient. Il est utile de noter que les palpitations rapides que peuvent entraîner l’activité physique déclenchent dans certains cas une crise de panique, il est donc conseillé d’étaler l’implémentation de tout programme d’activité physique.
  • Le rire.
  • Des techniques de respiration – comme par exemple la respiration diaphragmatique.
  • Dormir correctement.
  • La méditation.
  • Des techniques de détente – un état de détente peut être trouvé à l’aide de cassettes de détente, le yoga ou bien la thérapie pour se détendre.
  • La gestion du stress, ce qui peut comprendre des modifications de mode de vie et/ou de sa façon de gérer son temps. Il existe plusieurs livres à ce sujet.
  • Des stratégies pour faire face aux crises de panique, par exemple le «self-talk» positif et des techniques de respiration.
  • La recherche de son but dans la vie – Quelques experts ont proposé que l’anxiété est, dans certains cas, dû à une sorte d’«ennui» envers la vie. Ceux-ci recommandent la recherche d’une occupation dans laquelle le patient peut avoir un sens dans la vie.
  • Il est conseillé à ceux qui ne connaissent pas la cause exacte de leur anxiété de déterminer s’ils sont préoccupés par une circonstance ou un événement spécifiques ou bien un souci lié à l’existence.

[modifier] Schéma de raisonnement d'un anxieux

Evenement (bon ou mauvais) à venir dans le futur ==> anticipation ==> inquiétude ==> angoisse ==> anxiété ==> trouble d'anxiété généralisé.


[modifier] Solutions pratiques

Pour se vider l'esprit de tous les événements bon ou mauvais qu'on craint de voir se réaliser dans le futur

-il faut écrire sur papier tout événement anxiogène avec le plus de détails possibles.

ex: mardi 12 mars, rdv chez le dentiste, 10h, prévoir la carte de mutuelle, prévoir les tickets de métro, etc.

Outil très utile: un agenda.

rien que le fait d'écrire un événement et de le verbaliser libère l'esprit de son schéma de raisonnement habituel.

[modifier] Alcool

La consommation d'alcool est une tentative artificielle et éphémère de réduire l’anxiété. Le contre-coup de la prise d'alcool peut accroitre le sentiment d'anxiété, ce qui est le contraire au résultat recherché.

L’alcool est un déprimant puissant et potentiellement dangereux pour la santé. Il peut provoquer une forte dépendance, et augmente les risques d'autres maladies liées à la consommation d'alcool sur le long terme. La consommation excessive d'alcool en présence des proches risque d'entrainer un regard dérangeant qui peut inciter à une consommation solitaire avec des répercussions néfastes sur le moral.

[modifier] Médecine non-conventionnelle

En 2002, un sondage des CDC[5] a montré que sur les adultes américains qui ont eu recours à la médecine non-conventionnelle, 4,5 pour cent d’entre eux en citaient l’anxiété comme motivation.

[modifier] Voir aussi

wikt:

Voir « anxiété » sur le Wiktionnaire.

[modifier] Notes et références

  1. Kessler RC, Berglund P, Demler O, Jin R, Merikangas KR, Walters EE. Lifetime prevalence and age-of-onset distributions of DSM-IV disorders in the National Comorbidity Survey Replication, Arch Gen Psychiatry. 2005;62:593-602
  2. Kessler RC, Nelson CB, McGonagle KA, Liu J, Swartz M, Blazer DG. Comorbidity of DSM-III-R major depressive disorder in the general population: results from the US National Comorbidity Survey, Br J Psychiatry Suppl. 1996:17-30
  3. Bonnet F, Irving K, Terra JL, Nony P, Berthezène F, Moulin P. Anxiety and depression are associated with unhealthy lifestyle in patients at risk of cardiovascular disease, Atherosclerosis. 2005;178:339-44
  4. Kroenke K, Spitzer RL, Williams JBW, Monahan PO, Löwe B. Anxiety disorders in primary care: prevalence, impairment, comorbidity, and detection, Ann Intern Med. 2007;146:317-25
  5. sondage (voir la table en page 9 – en anglais)