Anne de Rohan (1606-1685)

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Anne de Rohan (20 avril 1606[1], château de Mortiercrolles à Saint-Quentin-les-Anges[2] - 13 mars 1685), fille de Pierre de Rohan et de Madeleine de Rieux. C'est une des femmes qui occupèrent le plus la chronique sous Louis XIII et Louis XIV.

Sommaire

[modifier] Biographie

Elle n'avait que cinq mois quand sa mère en mourant, la destina à son cousin germain, fils de Hercule de Rohan, Louis de Rohan. Elle lui fut fiancée à douze ans, en 1617. Le mari était disgracieux. Début 1619, elle épouse Louis de Rohan - « Monsieur Guéméné » - dont elle aura deux fils :

  • Charles, né en juillet 1633, qualifié de baron de Mortiercrolles, décédé fou en Belgique en 1699 ;
  • Louis, dit Le Chevalier de Rohan, né en 1635 et qui sera élevé avec Louis XIV.

Elle entre plus tard à la cour du roi Louis XIII, ou, en compagnie de sa cousine et sa belle-sœur la duchesse de Chevreuse, elle mène une vie de galanterie et d'intrigues. Anne passa sa jeunesse dans des liaisons et des aventures galantes et porta malheur à tous ses soupirants. MM. de Montmorency, de Boutteville, et François de Thou moururent sur l'échafaud ; le comte de Soissons fut assassiné.

La princesse voulut se convertir. En 1640, séduite par le jansénisme, elle rejoint l'abbaye de Port-Royal. L'abbé de Saint-Cyran écrivit pour elle un Réglement de Vie, et Antoine Arnauld le livre de la Fréquente Communion. Mais la Fronde rejeta la néophyte dans les intrigues[3].

Veuve en 1667, elle hérite à part entière de Sainte-Maure, de La Haye et de Nouâtre.

En 1674, Louis, son fils puîné, est mêlé de très près à un complot qui vise rien de moins que l'instauration de la République et avoir tenté de livrer aux Hollandais le port de Quilleboeuf. Malgré les souvenirs d'enfance qui les lient, Louis XIV le fait condamner à mort et il est décapité à Paris le 27 novembre 1674.

La malheureuse mère par un nouveau testament du 20 janvier 1678, veillant à la conservation de l'état d'une aussi grande maison, ne laisse au dissipateur qu'une rente insaisissable de 6 000# et légua la propriété de tous ses biens à ses petits-enfants.

Anne de Rohan se retire alors du monde et survit au manoir de la Cense, près de Rochefort (en Yvelines) où elle meurt le 13 mars 1685[4].

[modifier] Notes

  1. Et non en 1601 comme l'affirme le baron de Wismes d'après le testament de la mère, du 22 septembre 1606.
  2. L'acte de baptême de cette femme cémèbre a été recopié en 1622 d'après un viel papier par le curé de Saint-Quentin. Il porte :

    « Du jeudy vingtième jour d'apvril 1606 fut née au monde haute et puissante dame Anne de Rohan, fille unique de très hault et très piuissant Monseigneur le prince de Guémené, et de très haute et puissante dame Magdelaine de Rieux, son espouze. Fut parrain ung très pauvre petit enfant nommé Georges Giouyer et fut marraine une pauvre jeune fille nommée Mathurine Changé, tous deux enfants de la paroisse de Saint-Quentin. Baptistaire fut faict en l'église des Anges par vénérable et discret maistre Pierre Le Metaier pour lors curé de Saint-Quentin, le mardy vingt cinquième jour de mars (sic pour avril), feste de Monsieur Saint Marc. »

  3. « La bonne semence qui avoit été jetée dans son cœur, écrivent ses maîtres du Port-Royal, parut y être entièrement étouffée. Il semble néanmoins, ajoutent-ils, que dans la suite Dieu lui ait voulu donner quelque marque de sa miséricorde, n'aiant point voulu qu'elle trouvât dans le monde tout ce qui pouvoit lui plaire. »

  4. Elle demandait à reposer dans le tombeau qu'elle avait fait construire en la chapelle de l'église des Feuillants de la rue Saint-Honoré.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Source partielle

« Anne de Rohan (1606-1685) », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 ([détail édition])

[modifier] Lien externe