André-Charles Boulle

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André-Charles Boulle était un maître ébéniste sculpteur, fondeur, ciseleur, doreur, peintre et dessinateur français du XVIIe siècle, né à Paris le 11 novembre 1642, mort le 29 février 1732.

André-Charles Boulle
André-Charles Boulle


Sommaire

[modifier] Biographie

André Charles Boulle est issu d'une famille catholique. C’est le fils de Jean Boulle, menuisier en ébène, né en Gueldre allemande.

De 1666 à 1676, il a son propre atelier où travailleront jusqu'à 40 personnes, dont ses propres fils.
À partir de 1672, le roi Louis XIV, sur les conseils de Colbert, qui le considère comme « le plus habile ébéniste de Paris », lui offre un logement au Louvre. Il y vivra jusqu'à sa mort à l'âge de 89 ans.
Il s'est vu attribuer la place de Jean Macé, autre grande figure de l’ébénisterie. Être admis au Louvre est un signe de la faveur royale, mais c’est aussi un privilège de liberté par rapport aux Corporations (ou guildes, communautés structurées pratiquant le numerus clausus et définissant les règlements d’une profession sous l’Ancien Régime). Considéré comme le plus célèbre ébéniste de l’histoire, il introduisit en ameublement l’art du bronze doré, qu’il sculptait, fondait, ciselait et dorait lui-même, et le porta à un point de noblesse et d’excellence sans comparaison en son temps.

Il diffusa en France une technique, utilisée plus tard en Italie et en Hollande, consistant à incruster les meubles avec, entre autres matériaux, de l’écaille de tortue, de la corne, de l'étain, du laiton ou du cuivre. C'est la fameuse marqueterie Boulle qui porte aujourd'hui son nom. Il confectionna, avec cette technique, de nombreux boîtiers de pendules pour les plus fameux horlogers, dont ceux du roi Balthazar Martinot, Isaac et Jacques Thuret.
Il continua à diriger son atelier jusqu'à sa mort.

[modifier] Boulle collectionneur

Collectionneur d'Art passionné et déraisonnable, il sera plusieurs fois proche de la ruine financière et devra son salut à une intervention du roi soleil Louis XIV dont il est alors « premier ébéniste ». Pour l'anecdote, la collection d'art de Boulle, composée d'œuvres très diverses, connue en son temps comme une des plus belles et des plus complètes (Rubens, Van Dyk, Mignard, Snyders, Bourdon, Le Brun et bien d'autres), estimée alors à 370 770 livres, disparut presque entièrement dans un incendie sans doute criminel qui se déclara le 30 août 1720 à trois heures du matin.

[modifier] Descendance

Quatre de ses fils poursuivirent son œuvre :

Les marqueteries dans le genre de Boulle eurent également du succès sous le règne de Louis XVI et sous celui de Napoléon III.

Il publia un recueil de « Nouveaux dessins de meubles et ouvrages de bronze et de marqueterie ».

Une des plus célèbres écoles d'Arts Appliqués de Paris porte son nom, c'est l'école Boulle.

[modifier] Son estampille

À l'époque de Boulle, l'obligation d'estampiller n'existait pas encore, il faut attendre 1743. Il ne semble pas exister de marques d'estampille de Boulle.

[modifier] Sa cote

Prix les plus récents :

Un bureau plat (vers 1710) attribué à André-Charles Boulle, issu de la collection Wildenstein, a été vendu par Christie's London les 14-15 décembre 2005 pour la somme de £2 920 000 soit 4 321 000 €. Ainsi qu'une paire de coquilliers en amarante dans la manière de Boulle (1 221 888 €), deux tables-consoles attribuées de façon certaine àl'artiste (1 636 288 €), un bureau attribué à un des fils Boulle avec une pendule signée "J. Henry Enderlin A Paris" (940 096 €). Tous ces meubles étaient issus de la même collection.

[modifier] Archives

  • The Boulle Archives, Centre de Recherches Historiques, 92, rue La Fayette, 75009 Paris, + 33 1 47 70 19 02, crhme@club-internet.fr

[modifier] Musées

  • Château de Versailles : Grand appartement du Roi, Salon de Mercure :
    • "Commode de la chambre de Louis XIV au Grand Trianon" (1708-1709) Bâti de chêne, placage d'écailles de tortue avec incrustations de laiton, bronze doré.
  • Château de Chantilly : Une superbe table en marqueterie métallique de 1710 due à André Charles Boulle, composée de laiton, d'écaille de tortue de mer et de feuilles d'or.

Trois grandes collections de mobilier attribué à André Charles Boulle :

[modifier] Bibliographie

Le groupe Faton, éditeur du mensuel "L'estampille Objet d'Art" a publié un très bon numéro de sa revue " Dossier de l’Art " N° 124, novembre 2005 sur l'œuvre de Boulle. On y trouve notamment une biographie extensive incluant les dernières données de la critique moderne « André-Charles Boulle (1642-1732), Chronologie nouvelle de sa vie et de son œuvre » par J. N. Ronfort, qui y a également écrit « Les commandes pour le Grand Dauphin et la duchesse de Bourgogne au château de Versailles ».

Le Catalogue raisonné de l’artiste est en cours de publication par le même auteur.

Une exposition internationale "André-Charles Boulle (1642-1732), Le Luxe au Temps du Roi Soleil" est prévue pour se tenir en Allemagne en 2009.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références