Discuter:Ancien Testament

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Sommaire

[modifier] Ancien Testament de la Bilbe

L'Ancien Testament n'est PAS l'ensemble des Ecritures hébraïques ! Il s'agit du pentateuque mosaïque, appelé aussi la Loi, et cette loi décrit l'alliance entre les Israélites et Dieu.


[modifier] Un texte long et non titré

Traduit en plus de 1 500 langues, souvent conservé à la place d'honneur dans les bibliothèques ou à portée de main dans les chambres d'hôtel, le livre le plus largement diffusé dans le monde est l'œuvre fondatrice de la culture judéo-chrétienne: les scènes de l'histoire du peuple juif, la Passion de Jésus et les visions apocalyptiques de saint Jean, sans cesse revisitées par l'art et la littérature, se sont imposées comme des témoignages universels du destin de l'homme. Les lois de l'Ancien Testament et le message moral du Nouveau Testament sont des composantes de la civilisation occidentale.


Le mot «Bible» recouvre des réalités différentes selon les utilisateurs. Les juifs, par qui le livre a été écrit et transmis à l'humanité, parlent souvent de la «Torah» (Loi) pour désigner les Écritures dans leur ensemble. Mais ils se servent aussi de la première lettre des trois grandes divisions: la Torah (la Loi), les Nebiim (les Prophètes), et les Kétoubim (les écrits) pour former le mot «Taanak». Pour eux, la Bible est composée de 34 livres. Ce chiffre est relativement faible parce que les juifs regroupent plusieurs livres en un (ainsi tous les petits prophètes sont comptabilisés comme un seul livre). Les deux appellations «Ancien Testament» et «Nouveau Testament» proviennent de l'apôtre Paul, et même si certains préfèrent parler du «premier» et du «second» Testament pour dissiper tout malentendu, ces termes traditionnels semblent s'être imposés. La Bible protestante comporte 66 livres et la Bible catholique 73 livres. Les deux communautés sont d'accord sur les 27 livres du Nouveau Testament. En revanche, les protestants, parce qu'ils refusent les 7 écrits transmis en grec (et non en hébreu), ne dénombrent que 39 livres pour l'Ancien Testament.


Le mot grec biblia («livres») a été emprunté par le latin puis entendu comme féminin singulier. Si la Bible désigne une véritable bibliothèque, celle-ci, constituée sur plusieurs siècles, s'est progressivement transformée en un ensemble.



L'Ancien Testament


La Bible est constituée de trois grandes parties: le Pentateuque (ou Torah), les Prophètes et les écrits.



Le Pentateuque


Les cinq premiers livres portent le nom de Pentateuque («cinq rouleaux»). Leur unité de sens tient à un auteur (Moïse, selon la tradition juive) et à une histoire (celle d'une Terre promise dont le don se fait de plus en plus proche). Selon la théologie rabbinique, la Torah éclaire tout, et une tradition juive enseigne que si Israël n'avait pas péché, il n'aurait pas eu besoin d'autres livres, car ceux-ci ne font que dévoiler au grand jour ce qui est déjà contenu en elle. Le Pentateuque, ce sont les commencements fondateurs, c'est-à-dire les événements et les paroles qui engendrent l'histoire d'Israël et le fait chrétien. Pour les croyants, le récit de la révélation du vrai Dieu à Moïse sur la montagne du Sinaï (Exode 3) constitue l'originalité de la Torah. De cette expérience va sortir tout le Pentateuque: l'Exode, livre clé du passage de la servitude vers le service de Dieu, et les livres qui le complètent, comme le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. Les commencements et le parcours des Pères font l'objet de la Genèse, qui a été écrite sous l'éclairage de l'expérience historique de l'Exode. En un mot, l'expérience du Sinaï permet de remonter en amont à la naissance des patriarches et au commencement du monde, et de suivre en aval toute l'histoire postérieure d'Israël fécondée par cette expérience.


Le Dieu du Sinaï donne son nom: YHWH. Ces quatre lettres ont de tout temps été prononcées par les juifs: «Adonaï» (c'est pour l'avoir ignoré que certains ont cru lire «Jéhovah»). Ce nom marque une rupture avec le Dieu des commencements, le Dieu de la nature ou des temples. Il se définit comme un Dieu en alliance, présent à l'histoire de son peuple.



La naissance du Pentateuque


Pendant longtemps, juifs et chrétiens ont cru que le Pentateuque avait été transmis par Dieu à Moïse sur le Sinaï. Mise en question à partir du XVIe siècle, cette vision religieuse a été écartée au profit d'une théorie qui s'est imposée au XIXe siècle. L'hypothèse de base en est qu'à l'origine du livre il y a quatre documents. Le premier, appelé Yahviste (désigné par la lettre J), proviendrait du temps de Salomon (vers 950 avant J.-C.) et du milieu intellectuel et religieux du Temple: il aurait présenté une première histoire sainte, en reprenant les anciennes traditions d'Israël et en les adaptant à la nouvelle situation créée par l'apparition récente de la royauté. Le deuxième, appelé Élohiste (E), aurait été conçu dans le royaume du Nord dans les années 900, après la rupture entre Juda et Israël. Le troisième document, le Deutéronome, aurait été inspiré par un projet de réforme législative, retrouvé dans le Temple cent ans plus tard, en 621. Enfin, le quatrième document serait l'œuvre de prêtres (il est désigné par la lettre P) qui ont tenté, pendant l'Exil, de répondre aux multiples interrogations nées de la perte de la terre, de la destruction du Temple et de la disparition de la royauté. Ce sont ces prêtres qui auraient donné une certaine unité à ces quatre traditions et composé, vers le IVe siècle, l'ouvrage définitif.


Cette théorie a régné pendant près d'un siècle. Or, depuis une vingtaine d'années, de nouvelles hypothèses semblent l'emporter. Ainsi, les spécialistes relativisent l'importance du Yahviste et en retardent la datation. L'existence de l'Élohiste est mise en doute d'une façon radicale. Enfin, tous les spécialistes s'accordent pour souligner le rôle des traditions deutéronomistes et de l'école sacerdotale, qui ont produit de grandes synthèses théologiques pendant et après l'Exil. Cependant, la synthèse globale apportant la solution à toutes les questions n'a pas encore vu le jour. Par conséquent, il est préférable de se rapporter à l'état dernier du Pentateuque, tel qu'il s'est fixé autour du IVe siècle, plutôt que de privilégier sa préhistoire, douteuse et discutée. Malgré la persistance de nombreuses interrogations, la critique peut affirmer avec certitude que la Bible s'est écrite sur une longue durée. En fait, entre Moïse (vers 1250) et la rédaction définitive du livre, il s'est passé près de huit cents ans.



Les Prophètes


La Bible hébraïque divise les prophètes en trois catégories: les prophètes antérieurs (Josué, Juges, I et II Samuel, I et II Rois), les prophètes postérieurs (Isaïe, Jérémie et Ézéchiel) et les petits prophètes (l'épithète renvoie à leur nombre restreint). Les chrétiens n'adoptent que les deux dernières catégories.


Les prophètes ont bénéficié d'un statut institutionnel en Israël. Mais déjà en Mésopotamie existaient des «voyants» qui vivaient près des temples et annonçaient l'avenir en pratiquant la divination par l'huile ou l'examen des entrailles d'animaux. En Phénicie, près d'Israël, des prophètes puisaient leur inspiration dans la musique, la danse, et parfois recouraient même à des mutilations physiques.


En Israël, ce type de prophétisme donne lieu très vite à l'émergence des figures charismatiques, chargées de veiller au message du Sinaï dans sa pureté. Appelés par Dieu, ces prophètes en deviennent les porte-parole. «Dieu dit», telle est la formule qui revient souvent dans leur bouche. Ce sont des témoins de leur temps, hommes de Dieu, habités par l'Esprit, qui apparaissent en général en période de crise. Leur parole, souvent mal reçue mais conservée par les écrits de leurs disciples, a résisté au temps et est devenue parole de Dieu grâce aux communautés juives et chrétiennes qui n'ont cessé de les lire et de s'en inspirer.



Les autres écrits ou littérature de sagesse


Regroupés sous l'appellation de «littérature de sagesse», les livres de Job, du Cantique des cantiques, de l'Ecclésiaste (ou Qohelet), des Proverbes, de l'Ecclésiastique (ou Siracide), de la Sagesse (les deux derniers absents de la Bible hébraïque) portent sur l'art de conduire sa vie vers le bonheur, sans perdre de vue le destin limité de l'homme et les normes tirées des expériences des anciens et des siennes propres.


Les livres bibliques dits de sagesse, à l'exception de quelques passages, sont tous postexiliques. Les réflexions et recommandations qui y sont rassemblées se nourrissent à la fois des traditions sapientielles de l'Israël ancien et d'autres littératures non bibliques, notamment égyptienne et babylonienne.



Les psaumes


Cet ensemble de 150 poèmes, divisé en cinq parties, évoque la foi d'Israël et son rapport à Dieu. Le recueil des psaumes – du mot grec psalmoi («pincer une corde de lyre ou d'arc»), traduction du terme hébreu tehillim (louange) – a une longue histoire qui se termine au cours du IIIe siècle avant J.-C., au moment où il a été traduit en grec dans la Septante. Il est difficile de dater les psaumes non seulement à cause de l'absence d'indications chronologiques, mais aussi parce que leur rédaction s'est parfois étendue sur une longue période et qu'ils ont connu des adaptations successives. Certains remontent au roi David, mais le rattachement de la plupart des psaumes à cette époque reculée, qui relève d'une pratique courante dans l'Antiquité (la pseudépigraphie), est abusif. En réalité, beaucoup d'entre eux ont été écrits pendant et après l'Exil. Les psaumes sont la trace de la prière d'Israël. Parmi les genres littéraires les plus importants, notons les hymnes, les lamentations ou supplications collectives, les psaumes royaux, les lamentations individuelles ou les actions de grâce individuelle.



Le Nouveau Testament


Le Nouveau Testament est formé de 27 écrits: les quatre Évangiles, les Actes des Apôtres, treize Lettres de Paul, la Lettre aux Hébreux, sept lettres appelées «Épîtres catholiques», et l'Apocalypse.



Les Évangiles


Les Évangiles sont tous centrés sur le personnage et surtout sur l'enseignement de Jésus, mais chacun avec son empreinte. Sur leur origine, qui reste toujours obscure, les hypothèses sont multiples. Les trois Évangiles de Matthieu, Marc et Luc – appelés Évangiles synoptiques parce que leur ressemblance permet de les lire sous «un même regard» – se distinguent cependant de l'Évangile de Jean.


Pour les trois premiers, la théorie la plus courante place deux sources au commencement (d'où son nom de «théorie des deux sources»). La première correspond à l'Évangile de Marc. La seconde – appelée source «Q» (de la première lettre du mot allemand Quelle signifiant «source») – est aujourd'hui perdue, mais on peut la reconstituer partiellement, notamment en rassemblant les paroles communes à Matthieu et à Luc et absentes chez Marc.


L'Évangile de Marc, avec 661 versets, est le plus court de tous. Il ne contient que 30 versets qui lui soient personnels. Celui de Matthieu a presque 1 100 versets (dont 300 lui sont propres). Celui de Luc est formé de 1 150 versets dont 600 sont absents de tous les autres Évangiles. Les trois suivent une trame identique: d'abord la préparation de la mission de Jésus, suivie du ministère en Galilée, puis la montée vers Jérusalem, enfin la passion et la résurrection.


Jean eut à sa disposition des documents propres. En dehors de la passion/résurrection, où il suit la même trame que les autres évangélistes, il fait œuvre très personnelle à partir de récits connus pour la plupart de lui seul. Clément d'Alexandrie désigne son Évangile comme «spirituel» par opposition aux trois autres, «matériels». Cependant, la prétention historique n'y est pas complètement absente. La critique actuelle admet de plus en plus que Jean est bien informé, qu'il connaît la géographie de la Palestine, et qu'il dispose, pour ce qui concerne les séjours de Jésus en Judée, de renseignements de première main. Mais le Jésus qu'il met en scène est un Jésus glorieux, maître des événements et des personnages, conduisant son destin avec la liberté souveraine d'un seigneur. Entre le Jésus aux accents très humains de Marc et le Christ glorieux de Jean, on mesure l'écart entre deux christologies. On peut voir là l'effet de la relecture créatrice de l'évangéliste voulant offrir à sa communauté une référence fondatrice.


Créations uniques dans leur genre, les Évangiles ne sont pas des documents d'histoire à proprement parler. Nés de la foi des disciples en la résurrection de leur maître, ils contiennent d'authentiques souvenirs de Jésus, mais sélectionnés et décrits pour répondre aux besoins des communautés chrétiennes, en particulier dans le domaine de l'enseignement et de la liturgie. De plus, en écrivain authentique, chaque évangéliste a fait œuvre de création personnelle.



Les épîtres


Sur les 27 livres du Nouveau Testament, 21 sont constitués de lettres (épître vient du grec épistolè, «lettre importante»). Sept parmi elles sont appelées «catholiques» parce qu'elles n'ont pas de destinataires particuliers, mais s'adressent aux chrétiens en général (le grec katholikos signifie «universel»): ce sont les lettres de Pierre, Jacques, Jean et Jude (l'auteur n'est pas clairement identifié pour celle de Jude). La lettre aux Hébreux, dont l'attribution à Paul reste incertaine, est plutôt considérée comme une homélie. L'ordre de présentation dans la Bible se fait en fonction de la longueur: la plus longue, la lettre aux Romains, ouvre les épîtres; la lettre à Philémon, plus courte, clôture l'ensemble des lettres de Paul; vient ensuite la lettre aux Hébreux suivie des lettres catholiques.


On connaît surtout les lettres de Paul, qui constituent un véritable traité théologique, même si tout son enseignement n'est pas entièrement exposé. Paul, passé du judaïsme au christianisme à la suite d'une expérience spirituelle survenue sur la route de Jérusalem à Damas, a joué un rôle décisif dans l'expansion de la religion nouvelle.


L'apôtre s'est entouré de nombreux collaborateurs, il met en place des institutions stables dans les Églises qu'il a fondées. Pour aider ces multiples communautés à résoudre les problèmes qu'elles rencontraient, il s'est adressé à elles par écrit: telle est l'origine des lettres de Paul.


De 52 à 67, c'est-à-dire durant les quinze ans qui séparent sa première lettre et son martyre à Rome, Paul multiplie ses écrits, dont seulement une partie a été conservée. En dehors de la Lettre à Philémon, aucune ne ressemble aux lettres privées que l'Antiquité romaine a léguées à la postérité par milliers. Il est possible que les trois dernières lettres, dites «pastorales» (les deux Lettres à Timothée et à Tite), soient des pseudépigraphes. Les lettres de Paul sont plutôt des prédications qui s'adressent à des cercles assez larges et abordent des sujets de doctrine et de morale chrétiennes. Pour la plupart, elles sont écrites à des Églises particulières (Églises de Rome, de Galatie, de Corinthe, etc.). Mais cette correspondance privée est très vite devenue une référence pour l'Église tout entière. D'après la deuxième lettre de Pierre (II Pierre III, 15-16), elles faisaient déjà autorité à la fin du Ier siècle. Les lettres de Paul seront souvent à l'origine de crises et de renouveaux dans l'histoire de l'Église. Ainsi, c'est en lisant la Lettre aux Romains que Luther prendra conscience de l'importance de la foi par rapport aux «œuvres».



Le livre de l'Apocalypse


L'Apocalypse est le dernier livre du Nouveau Testament. Il fut sans doute écrit par saint Jean l'Évangéliste – vers 95 lors de son exil sur l'île de Pathmos pendant la sanglante persécution ordonnée par Domitien – pour ranimer la foi des chrétiens d'Asie, terrifiés par les massacres dont ils faisaient l'objet. Ce livre d'interprétation ésotérique eut une influence considérable sur l'art du Moyen Âge. L'Apocalypse fut souvent représentée aux tympans des églises.

raduit en plus de 1 500 langues, souvent conservé à la place d'honneur dans les bibliothèques ou à portée de main dans les chambres d'hôtel, le livre le plus largement diffusé dans le monde est l'œuvre fondatrice de la culture judéo-chrétienne: les scènes de l'histoire du peuple juif, la Passion de Jésus et les visions apocalyptiques de saint Jean, sans cesse revisitées par l'art et la littérature, se sont imposées comme des témoignages universels du destin de l'homme. Les lois de l'Ancien Testament et le message moral du Nouveau Testament sont des composantes de la civilisation occidentale.


Le mot «Bible» recouvre des réalités différentes selon les utilisateurs. Les juifs, par qui le livre a été écrit et transmis à l'humanité, parlent souvent de la «Torah» (Loi) pour désigner les Écritures dans leur ensemble. Mais ils se servent aussi de la première lettre des trois grandes divisions: la Torah (la Loi), les Nebiim (les Prophètes), et les Kétoubim (les écrits) pour former le mot «Taanak». Pour eux, la Bible est composée de 34 livres. Ce chiffre est relativement faible parce que les juifs regroupent plusieurs livres en un (ainsi tous les petits prophètes sont comptabilisés comme un seul livre). Les deux appellations «Ancien Testament» et «Nouveau Testament» proviennent de l'apôtre Paul, et même si certains préfèrent parler du «premier» et du «second» Testament pour dissiper tout malentendu, ces termes traditionnels semblent s'être imposés. La Bible protestante comporte 66 livres et la Bible catholique 73 livres. Les deux communautés sont d'accord sur les 27 livres du Nouveau Testament. En revanche, les protestants, parce qu'ils refusent les 7 écrits transmis en grec (et non en hébreu), ne dénombrent que 39 livres pour l'Ancien Testament.


Le mot grec biblia («livres») a été emprunté par le latin puis entendu comme féminin singulier. Si la Bible désigne une véritable bibliothèque, celle-ci, constituée sur plusieurs siècles, s'est progressivement transformée en un ensemble.



L'Ancien Testament


La Bible est constituée de trois grandes parties: le Pentateuque (ou Torah), les Prophètes et les écrits.



Le Pentateuque


Les cinq premiers livres portent le nom de Pentateuque («cinq rouleaux»). Leur unité de sens tient à un auteur (Moïse, selon la tradition juive) et à une histoire (celle d'une Terre promise dont le don se fait de plus en plus proche). Selon la théologie rabbinique, la Torah éclaire tout, et une tradition juive enseigne que si Israël n'avait pas péché, il n'aurait pas eu besoin d'autres livres, car ceux-ci ne font que dévoiler au grand jour ce qui est déjà contenu en elle. Le Pentateuque, ce sont les commencements fondateurs, c'est-à-dire les événements et les paroles qui engendrent l'histoire d'Israël et le fait chrétien. Pour les croyants, le récit de la révélation du vrai Dieu à Moïse sur la montagne du Sinaï (Exode 3) constitue l'originalité de la Torah. De cette expérience va sortir tout le Pentateuque: l'Exode, livre clé du passage de la servitude vers le service de Dieu, et les livres qui le complètent, comme le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. Les commencements et le parcours des Pères font l'objet de la Genèse, qui a été écrite sous l'éclairage de l'expérience historique de l'Exode. En un mot, l'expérience du Sinaï permet de remonter en amont à la naissance des patriarches et au commencement du monde, et de suivre en aval toute l'histoire postérieure d'Israël fécondée par cette expérience.


Le Dieu du Sinaï donne son nom: YHWH. Ces quatre lettres ont de tout temps été prononcées par les juifs: «Adonaï» (c'est pour l'avoir ignoré que certains ont cru lire «Jéhovah»). Ce nom marque une rupture avec le Dieu des commencements, le Dieu de la nature ou des temples. Il se définit comme un Dieu en alliance, présent à l'histoire de son peuple.



La naissance du Pentateuque


Pendant longtemps, juifs et chrétiens ont cru que le Pentateuque avait été transmis par Dieu à Moïse sur le Sinaï. Mise en question à partir du XVIe siècle, cette vision religieuse a été écartée au profit d'une théorie qui s'est imposée au XIXe siècle. L'hypothèse de base en est qu'à l'origine du livre il y a quatre documents. Le premier, appelé Yahviste (désigné par la lettre J), proviendrait du temps de Salomon (vers 950 avant J.-C.) et du milieu intellectuel et religieux du Temple: il aurait présenté une première histoire sainte, en reprenant les anciennes traditions d'Israël et en les adaptant à la nouvelle situation créée par l'apparition récente de la royauté. Le deuxième, appelé Élohiste (E), aurait été conçu dans le royaume du Nord dans les années 900, après la rupture entre Juda et Israël. Le troisième document, le Deutéronome, aurait été inspiré par un projet de réforme législative, retrouvé dans le Temple cent ans plus tard, en 621. Enfin, le quatrième document serait l'œuvre de prêtres (il est désigné par la lettre P) qui ont tenté, pendant l'Exil, de répondre aux multiples interrogations nées de la perte de la terre, de la destruction du Temple et de la disparition de la royauté. Ce sont ces prêtres qui auraient donné une certaine unité à ces quatre traditions et composé, vers le IVe siècle, l'ouvrage définitif.


Cette théorie a régné pendant près d'un siècle. Or, depuis une vingtaine d'années, de nouvelles hypothèses semblent l'emporter. Ainsi, les spécialistes relativisent l'importance du Yahviste et en retardent la datation. L'existence de l'Élohiste est mise en doute d'une façon radicale. Enfin, tous les spécialistes s'accordent pour souligner le rôle des traditions deutéronomistes et de l'école sacerdotale, qui ont produit de grandes synthèses théologiques pendant et après l'Exil. Cependant, la synthèse globale apportant la solution à toutes les questions n'a pas encore vu le jour. Par conséquent, il est préférable de se rapporter à l'état dernier du Pentateuque, tel qu'il s'est fixé autour du IVe siècle, plutôt que de privilégier sa préhistoire, douteuse et discutée. Malgré la persistance de nombreuses interrogations, la critique peut affirmer avec certitude que la Bible s'est écrite sur une longue durée. En fait, entre Moïse (vers 1250) et la rédaction définitive du livre, il s'est passé près de huit cents ans.



Les Prophètes


La Bible hébraïque divise les prophètes en trois catégories: les prophètes antérieurs (Josué, Juges, I et II Samuel, I et II Rois), les prophètes postérieurs (Isaïe, Jérémie et Ézéchiel) et les petits prophètes (l'épithète renvoie à leur nombre restreint). Les chrétiens n'adoptent que les deux dernières catégories.


Les prophètes ont bénéficié d'un statut institutionnel en Israël. Mais déjà en Mésopotamie existaient des «voyants» qui vivaient près des temples et annonçaient l'avenir en pratiquant la divination par l'huile ou l'examen des entrailles d'animaux. En Phénicie, près d'Israël, des prophètes puisaient leur inspiration dans la musique, la danse, et parfois recouraient même à des mutilations physiques.


En Israël, ce type de prophétisme donne lieu très vite à l'émergence des figures charismatiques, chargées de veiller au message du Sinaï dans sa pureté. Appelés par Dieu, ces prophètes en deviennent les porte-parole. «Dieu dit», telle est la formule qui revient souvent dans leur bouche. Ce sont des témoins de leur temps, hommes de Dieu, habités par l'Esprit, qui apparaissent en général en période de crise. Leur parole, souvent mal reçue mais conservée par les écrits de leurs disciples, a résisté au temps et est devenue parole de Dieu grâce aux communautés juives et chrétiennes qui n'ont cessé de les lire et de s'en inspirer.



Les autres écrits ou littérature de sagesse


Regroupés sous l'appellation de «littérature de sagesse», les livres de Job, du Cantique des cantiques, de l'Ecclésiaste (ou Qohelet), des Proverbes, de l'Ecclésiastique (ou Siracide), de la Sagesse (les deux derniers absents de la Bible hébraïque) portent sur l'art de conduire sa vie vers le bonheur, sans perdre de vue le destin limité de l'homme et les normes tirées des expériences des anciens et des siennes propres.


Les livres bibliques dits de sagesse, à l'exception de quelques passages, sont tous postexiliques. Les réflexions et recommandations qui y sont rassemblées se nourrissent à la fois des traditions sapientielles de l'Israël ancien et d'autres littératures non bibliques, notamment égyptienne et babylonienne.



Les psaumes


Cet ensemble de 150 poèmes, divisé en cinq parties, évoque la foi d'Israël et son rapport à Dieu. Le recueil des psaumes – du mot grec psalmoi («pincer une corde de lyre ou d'arc»), traduction du terme hébreu tehillim (louange) – a une longue histoire qui se termine au cours du IIIe siècle avant J.-C., au moment où il a été traduit en grec dans la Septante. Il est difficile de dater les psaumes non seulement à cause de l'absence d'indications chronologiques, mais aussi parce que leur rédaction s'est parfois étendue sur une longue période et qu'ils ont connu des adaptations successives. Certains remontent au roi David, mais le rattachement de la plupart des psaumes à cette époque reculée, qui relève d'une pratique courante dans l'Antiquité (la pseudépigraphie), est abusif. En réalité, beaucoup d'entre eux ont été écrits pendant et après l'Exil. Les psaumes sont la trace de la prière d'Israël. Parmi les genres littéraires les plus importants, notons les hymnes, les lamentations ou supplications collectives, les psaumes royaux, les lamentations individuelles ou les actions de grâce individuelle.



Le Nouveau Testament


Le Nouveau Testament est formé de 27 écrits: les quatre Évangiles, les Actes des Apôtres, treize Lettres de Paul, la Lettre aux Hébreux, sept lettres appelées «Épîtres catholiques», et l'Apocalypse.



Les Évangiles


Les Évangiles sont tous centrés sur le personnage et surtout sur l'enseignement de Jésus, mais chacun avec son empreinte. Sur leur origine, qui reste toujours obscure, les hypothèses sont multiples. Les trois Évangiles de Matthieu, Marc et Luc – appelés Évangiles synoptiques parce que leur ressemblance permet de les lire sous «un même regard» – se distinguent cependant de l'Évangile de Jean.


Pour les trois premiers, la théorie la plus courante place deux sources au commencement (d'où son nom de «théorie des deux sources»). La première correspond à l'Évangile de Marc. La seconde – appelée source «Q» (de la première lettre du mot allemand Quelle signifiant «source») – est aujourd'hui perdue, mais on peut la reconstituer partiellement, notamment en rassemblant les paroles communes à Matthieu et à Luc et absentes chez Marc.


L'Évangile de Marc, avec 661 versets, est le plus court de tous. Il ne contient que 30 versets qui lui soient personnels. Celui de Matthieu a presque 1 100 versets (dont 300 lui sont propres). Celui de Luc est formé de 1 150 versets dont 600 sont absents de tous les autres Évangiles. Les trois suivent une trame identique: d'abord la préparation de la mission de Jésus, suivie du ministère en Galilée, puis la montée vers Jérusalem, enfin la passion et la résurrection.


Jean eut à sa disposition des documents propres. En dehors de la passion/résurrection, où il suit la même trame que les autres évangélistes, il fait œuvre très personnelle à partir de récits connus pour la plupart de lui seul. Clément d'Alexandrie désigne son Évangile comme «spirituel» par opposition aux trois autres, «matériels». Cependant, la prétention historique n'y est pas complètement absente. La critique actuelle admet de plus en plus que Jean est bien informé, qu'il connaît la géographie de la Palestine, et qu'il dispose, pour ce qui concerne les séjours de Jésus en Judée, de renseignements de première main. Mais le Jésus qu'il met en scène est un Jésus glorieux, maître des événements et des personnages, conduisant son destin avec la liberté souveraine d'un seigneur. Entre le Jésus aux accents très humains de Marc et le Christ glorieux de Jean, on mesure l'écart entre deux christologies. On peut voir là l'effet de la relecture créatrice de l'évangéliste voulant offrir à sa communauté une référence fondatrice.


Créations uniques dans leur genre, les Évangiles ne sont pas des documents d'histoire à proprement parler. Nés de la foi des disciples en la résurrection de leur maître, ils contiennent d'authentiques souvenirs de Jésus, mais sélectionnés et décrits pour répondre aux besoins des communautés chrétiennes, en particulier dans le domaine de l'enseignement et de la liturgie. De plus, en écrivain authentique, chaque évangéliste a fait œuvre de création personnelle.



Les épîtres


Sur les 27 livres du Nouveau Testament, 21 sont constitués de lettres (épître vient du grec épistolè, «lettre importante»). Sept parmi elles sont appelées «catholiques» parce qu'elles n'ont pas de destinataires particuliers, mais s'adressent aux chrétiens en général (le grec katholikos signifie «universel»): ce sont les lettres de Pierre, Jacques, Jean et Jude (l'auteur n'est pas clairement identifié pour celle de Jude). La lettre aux Hébreux, dont l'attribution à Paul reste incertaine, est plutôt considérée comme une homélie. L'ordre de présentation dans la Bible se fait en fonction de la longueur: la plus longue, la lettre aux Romains, ouvre les épîtres; la lettre à Philémon, plus courte, clôture l'ensemble des lettres de Paul; vient ensuite la lettre aux Hébreux suivie des lettres catholiques.


On connaît surtout les lettres de Paul, qui constituent un véritable traité théologique, même si tout son enseignement n'est pas entièrement exposé. Paul, passé du judaïsme au christianisme à la suite d'une expérience spirituelle survenue sur la route de Jérusalem à Damas, a joué un rôle décisif dans l'expansion de la religion nouvelle.


L'apôtre s'est entouré de nombreux collaborateurs, il met en place des institutions stables dans les Églises qu'il a fondées. Pour aider ces multiples communautés à résoudre les problèmes qu'elles rencontraient, il s'est adressé à elles par écrit: telle est l'origine des lettres de Paul.


De 52 à 67, c'est-à-dire durant les quinze ans qui séparent sa première lettre et son martyre à Rome, Paul multiplie ses écrits, dont seulement une partie a été conservée. En dehors de la Lettre à Philémon, aucune ne ressemble aux lettres privées que l'Antiquité romaine a léguées à la postérité par milliers. Il est possible que les trois dernières lettres, dites «pastorales» (les deux Lettres à Timothée et à Tite), soient des pseudépigraphes. Les lettres de Paul sont plutôt des prédications qui s'adressent à des cercles assez larges et abordent des sujets de doctrine et de morale chrétiennes. Pour la plupart, elles sont écrites à des Églises particulières (Églises de Rome, de Galatie, de Corinthe, etc.). Mais cette correspondance privée est très vite devenue une référence pour l'Église tout entière. D'après la deuxième lettre de Pierre (II Pierre III, 15-16), elles faisaient déjà autorité à la fin du Ier siècle. Les lettres de Paul seront souvent à l'origine de crises et de renouveaux dans l'histoire de l'Église. Ainsi, c'est en lisant la Lettre aux Romains que Luther prendra conscience de l'importance de la foi par rapport aux «œuvres».



Le livre de l'Apocalypse


L'Apocalypse est le dernier livre du Nouveau Testament. Il fut sans doute écrit par saint Jean l'Évangéliste – vers 95 lors de son exil sur l'île de Pathmos pendant la sanglante persécution ordonnée par Domitien – pour ranimer la foi des chrétiens d'Asie, terrifiés par les massacres dont ils faisaient l'objet. Ce livre d'interprétation ésotérique eut une influence considérable sur l'art du Moyen Âge. L'Apocalypse fut souvent représentée aux tympans des églises.

[modifier] Fusion Données archéologiques sur les premiers Israélites de Palestine et d'Égypte et Ancien Testament

Transfert depuis PàF :

Les deux articles traitent de deux points de vue sur une même histoire. Ektoplastor 29 décembre 2006 à 14:07 (CET)

On ne peut fusionner deux articles qui n'ont rien à voir : Il s'agit du texte de la Bible dans un cas, et de données de l'archéologie dans l'autre. Ces textes relèvent de deux disciplines sans rapport l'une avec l'autre. Claude Valette 2 janvier 2007 à 20:29 (CET)
même avis Peps 3 janvier 2007 à 15:18 (CET)
même avis Claude Valette Benoit Montfort 4 janvier 2007 à 14:22 (CET)
Considérez-vous que l'archéologie est un point de vue? Pour moi, c'est une science. Claude Valette 6 janvier 2007 à 14:06 (CET)

[modifier] Attention aux susceptibilités

Je crois que, selon l'Église catholique, il faut maintenant employer les expressions "Premier Testament" et "Première Alliance". Car les expressions "Ancien Testament" et "Ancienne Alliance" peuvent froisser les Juifs, qui peuvent penser que les chrétiens se présentent comme le Verus Israël (véritable Israël), expression employée pour la première fois par Justin martyr. Pautard 26 février 2007 à 13:44 (CET)