Amirouche Aït Hamouda

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Amirouche Aït Hamouda est un colonel de l'Armée de libération nationale pendant la guerre d'algérie et qui, sur proposition de Krim Belkacem devient responsable du F.L.N sur toute la vallée de la Soummam. Fils d'Amirouche Aït Hamouda et de Fatima Aït Mendès, Amirouche est né le 31 octobre 1926 au village de Tassaft Ouguemoune (commune d'Iboudraren) dans les montagnes du Djurdjura en Kabylie (Algérie), et succombera dans une embuscade au lieu dit Djebel Thameur le 29 mars 1959.

[modifier] Biographie

Initié au militantisme par Bachir Boumaza au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sur le chantier de construction du barrage de Kherrata, Amirouche Aït Hamouda s'installe à Relizane (ouest de l'Algérie), et deviendra le responsable de l'Organisation Spéciale, (groupe paramilitaire chargé de la préparation des combattants pour la lutte armée), après l'arrestation de Ounès Benattia.

En 1950, sur ordre de ses chefs, et dans le cadre de la crise profonde qui secoue alors le mouvement national, il quitte l'Algérie pour la France où son engagement dans les rangs des durs lui vaut un passage à tabac qui le laisse pour mort après un meeting houleux à la Mutualité à Paris. Il y reste jusqu'en septembre 1954, et reviendra en Algérie pour participer à la préparation de la lutte armée aux environs de l'Arbâa des Ouacifs où il recevra de Mokhtar Kaci-Abdallah, une instruction sur le maniement des explosifs.

Le 1er novembre 1954, il entre dans la clandestinité sous les ordres de Amar Aït Chikh et assiste en 1955, impuissant, au simulacre de procès, organisé, à l'instigation de Krim Belkacem, qui aboutit à l'assassinat d'Amar Ould Hamouda (figure connue du mouvement national). Habile tacticien de guérilla, il gravit rapidement les échelons de la hiérarchie jusqu'au grade de commandant.

Lors de la crise de la Wilaya 1, après la mort de Mostefa Ben Boulaïd et la liquidation de chefs prestigieux tels qu'Abbas Laghrour, Bachir Chihani et quelques autres, il est chargé par le CNRA (Conseil national de la révolution algérienne) de remettre de l'ordre dans les rangs des combattants. Il s'acquitte de cette mission et redonne à la Wilaya 1 son unité perdue et sauvera la vie, du futur colonel Haouès (Ahmed Ben Abderrazzak).

Lors du départ de Saïd Mohammedi, le conseil de la Wilaya, le désigne comme successeur, qu'il refusera pour appliquer la règle établie par l'ALN qui exige que le poste revienne à l'officier le plus ancien dans le grade, en l'occurrence, Saïd Yazouren dit Vrirouche. Ce dernier, envoyé à Tunis, sera maintenu à son poste pour permettre la désignation d'Amirouche au grade de colonel.

L'épisode douloureux du complot dit de "la bleuite" affecte profondément la wilaya 3 et donne lieu à des liquidations physiques massives au sein des unités combattantes. Grâce à l'abnégation d'adjoints prestigieux, tels les commandants Ahcène Mahiouz, H'Mimi (Ahmed Feddal), Moh Ouali (Slimani Mohand Ouali), Ali Azzi, et Lamara Hamel, il reprend les unités combattantes, mais en l'absence totale d'approvisionnement en armes, il décide avec le colonel Haouès de se rendre à Tunis demander des comptes au GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne). Il envoie une mission d'approche vers la Wilaya 2 dirigé par le colonel Ali Kafi, qui avise Lakhdar Bentobbal de l'arrivée prochaine des colonels. Ce dernier avise Krim Belkacem et Abdelhafid Boussouf, et décident ensemble de laisser le temps au service français du chiffre de décoder les messages de l'ALN.

Durant l'été 1957, il fut nommé chef de la wilaya III après que Krim Belkacem et Mohammedi Saïd eurent rejoint le Comité de coordination et d'exécution à Tunis.

Entre Djelfa et Bou Saada, Amirouche, Si El Haoues escortés par le commandant Amor Driss, accompagnés par 40 djounouds combattront contre des soldats français, dans une embuscade au lieu dit Djebel Thameur le 29 mars 1959. [1] Ils trouveront une sépulture définitive qu'en 1980 lorsqu'ils furent réinhumés dans le carré des martyrs à El-Alia.

[modifier] Références

  1. René Rouby : "Otage d'Amirouche, Témoigner pour le Souvenir" 114 jours dans les maquis de grande Kabylie pendant la guerre d'Algérie. Editions Lavauzelle