Amin al-Rihani

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Amin al-Rihani (1876-1940) (أمين الريحاني) est un écrivain libanais et une figure importante du mouvement littéraire mahjar qui s'est développé aux États-Unis grâce aux arabes américains. C'est aussi l'un des tout premiers théoriciens du nationalisme arabe.

Rihani est l'ainé d'une famille de six enfants, il est né dans une famille chrétienne-maronite au Liban, avant d'émigrer à New York à l'âge de douze ans. Son éducation est alors largement autodidacte, en même temps, il aidait son père pour son magasin. Il fait son retour au Liban en 1898, après la Première Guerre mondiale il passera beaucoup de temps au Moyen-Orient. Depuis tout petit, il avait un vif intérêt pour la littérature, c'est ainsi qu'il commence à écrire ses livres en anglais, il est d'après Samir Kassir le premier arabe à avoir édité des livres en anglais sans avoir renoncer à sa propre langue.[1] Son travail, faisait partie d'un mouvement d'épanouissement intellectuel important des arabes vivant aux États-Unis, parmi eux il y avait notamment Khalil Gibran.

Au début des années 1920, Rihani effectue un voyage pour la péninsule arabique, c'est ainsi qu'il réalise l'importance de la création d'un État moderne et unitaire. En Arabie, il fera la connaissance d'Ibn Saoud, le fondateur de l'Arabie saoudite avec qui il va devenir ami.[2] Il a écrit un livre Muluk al-`arab (Le roi des Arabes) qui était un succès critique et public considérable.

Rihani a été un fervent défenseur du nationalisme arabe, il soutenait non seulement l'unité des pays arabes de la péninsule arabique, mais plus largement l'unité du monde arabe. Considéré comme une figure importante du nationalisme, il souhaitait voir émerger une nation arabe séculaire ou il n'y aurait ni majorité ni minorité, mais seulement des citoyens. La priorité de Rihani était alors de diffuser l'idéologie nationaliste arabe et le sentiment d'unité dans la population.[3] Comme d'autres idéologues chrétiens du nationalisme arabe, Rihani reconnaissait la place spéciale de Mahomet et de l'Islam dans l'identité arabe.[4] Mais son impact sur le nationalisme arabe est contesté, C. Ernest Dawn qui s'intéresse au rôle qu'a tenu le réformisme islamique dans le développement du nationalisme arabe explique que l'influence de Rihani doit encore être démontré.[4]

Rihani est mort dans son village de Freike le 13 septembre 1940 à l'âge de 64 ans, suite à un incident en bicyclette.[5] La nouvelle de sa mort a soulevé une vive émotion, au Liban et dans tout le monde arabe.

[modifier] Références

  1. Kassir, Samir, Histoire de Beyrouth, Paris, Fayard, p.394
  2. Kassir, op. cit., p. 395
  3. Charif, Maher, Rihanat al-Nahda fi'l-fikr al-`arabi, Damas, Dar al-Mada, 2000.
  4. ab Dawn, C. Ernest, "The Origins of Arab Nationalism", in Khalidi, R, L. Anderson, and M. Muslih, eds, The Origins of Arab Nationalism, New York, Columbia University Press, 1991, p. 11
  5. Biography of Amin al-Rihani ou www.ameenrihani.org

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