Amélie d'Orléans

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Amélie d'Orléans, reine de Portugal
Amélie d'Orléans, reine de Portugal

La reine Marie Amélie Louise Hélène d'Orléans est née à Twickenham, en Angleterre, le 28 septembre 1865, et est décédée à Versailles, en France, le 25 octobre 1951. Née princesse française, elle est également la dernière reine de Portugal.

Sommaire

[modifier] Famille

Amélie est la fille aînée de Philippe d’Orléans, comte de Paris (le “Philippe VII” des orléanistes), et de Marie-Isabelle d’Orléans-Montpensier, Infante d’Espagne. Elle est également liée à deux autres prétendants au trône de France : son frère Philippe, duc d’Orléans (le “Philippe VIII” des orléanistes) et son beau-frère Jean, duc de Guise (le “Jean III” des orléanistes).
Le 22 mai 1886, la princesse Amélie épouse le prince royal de Portugal, dom Charles de Saxe-Cobourg (futur Charles Ier de Portugal). De ce mariage heureux naissent trois enfants :

  • Dom Louis-Philippe (1887-1908), duc de Bragance, qui meurt assassiné avec son père.
  • Doña Marie-Anne (14 décembre 1887-14 décembre 1887).
  • Dom Manuel II (1889-1932), dernier roi de Portugal (1908-1910).

[modifier] Biographie

Amélie passe son enfance en Angleterre, pays où elle voit le jour, du fait de la loi d'exil qui touche sa famille depuis la révolution de février 1848, et c’est seulement à partir de 1871 que la princesse et sa famille peuvent revenir vivre en France.

En 1886, la princesse épouse l’héritier du Portugal et, à cette occasion, son père, le comte de Paris, organise une somptueuse réception dans l’hôtel Galliera (futur hôtel Matignon), à Paris. Le luxe que déploient à cette occasion les Orléans et la chronique qu’en font les journaux monarchistes (et, en particulier, le Figaro) soulèvent la consternation des milieux républicains. Cet événement donne lieu à de nombreuses attaques contre la famille royale (et la famille impériale) et aboutit au vote en juin 1886, d’une nouvelle loi d’exil. Mais à la différence de la première, cette loi ne touche que les prétendants (Orléans et Bonaparte) ainsi que leurs fils aînés, ce qui explique que la princesse Amélie pourra revenir vivre en France quand la république sera proclamée au Portugal. Les parents de la reine Amélie sont contraints de quitter la France pour l'Angleterre, ils font leurs adieux au château d'Eu puis s'embarque au Tréport.

En 1889, l’époux d’Amélie, dom Carlos, monte sur le trône portugais et Amélie devient reine. Elle commence alors à jouer un rôle culturel et social important dans le pays. En 1892, elle fonde l’Institut d’Aide aux Naufragés et, en 1905, le Musée des Carrosses Royaux (actuel Musée National des Carrosses). Mais la reine crée surtout l’Assistance Nationale aux Tuberculeux, qui combat la plus terrible maladie de l’époque.

Cependant, le Portugal traverse une grave crise au tournant du XIXè et du XXè siècle. Comme en Espagne ou en France, la famille royale est divisée en deux branches (les Bragance et les Saxe-Cobourg) qui s’opposent pour le trône tandis que les mouvements républicain et anarchiste rencontre un succès croissant dans la population. En 1907, pour faire face aux difficultés que le pays traverse, Charles Ier appelle au pouvoir un général autoritaire, João Franco, mais celui-ci se rend très rapidement impopulaire.

Cependant, le couple royal et leurs enfants décident quand même de se rendre en visite officielle en France, à la fin de l’année. Le voyage s’y déroule très bien et le reine retrouve avec plaisir son pays. Malheureusement, un drame se produit lorsque la famille regagne le Portugal. Le 1er février 1908, alors que les souverains se dirigent en landau vers le palais royal, un attentat se produit et le roi Charles Ier et son fils aîné, le prince Louis-Philippe, sont assassinés. Debout dans la voiture, faisant de son corps un rempart pour protéger son plus jeune fils Manuel, la reine Amélie parvient cependant à tenir en respect l’un des terroristes en le frappant avec son bouquet de fleurs !

De cet événement, la reine ne se remettra jamais complètement. Après l’attentat, elle se retire dans le palais de Pena, à Sintra, d’où elle ne sort désormais que pour appuyer le jeune Manuel II, alors que les institutions du pays ne cessent de se dégrader. Lorsque la république portugaise est proclamée, le 5 octobre 1910, la reine Amélie part en exil avec le reste de la famille royale à Twickenham, où elle est reçue par le duc d’Orléans. Mais après le mariage de Manuel II avec la princesse Augustine-Victoria de Hohenzollern-Sigmaringen, la reine Amélie part s’installer en France, au château de Bellevue, près de Versailles.

En 1932, la reine Amélie subit une nouvelle épreuve avec la mort de son fils Manuel : elle devient alors la dernière représentante de la branche portugaise des Saxe-Cobourg.

Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, le gouvernement du dictateur portugais Salazar offre à la reine l’asile politique mais celle-ci le refuse, préférant vivre sous le régime de l’Occupation avec ses concitoyens français. Une fois la guerre terminée, le 8 juin 1945, Amélie revient en voyage au Portugal. Elle y visite Fatima et tous les lieux où elle a vécu, excepté Vila Viçosa, résidence pour laquelle elle ressent de trop forts sentiments.

En 1945, la reine devient marraine de dom Duarte Pio de Portugal, actuel duc de Bragance, confirmant ainsi la réconciliation des deux branches de la famille royale portugaise.

En 1951, la reine Amélie s’éteint en France, dans son Château de Bellevue au Chesnay à coté de Versailles. Les restes de la dernière reine de Portugal sont alors transférés près de ceux de son mari et de ses fils, au panthéon royal des Bragances, dans l’église de São Vicente de Fora, à Lisbonne.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

  • Le château d'Eu où la reine Amélie de Portugal passa toute une partie de son enfance puis adolescence, quittant la France en 1886 pour son mariage avec le prince héritier Dom Carlos de Portugal

[modifier] Sources

  • Catinot-Crost, Laurence, Amélie, princesse de France, reine de Portugal : 1865-1951, J & D, 1996.
  • Catinot-Crost, Laurence, Amélie de Portugal, Biarritz, Editions Atlantica, 2000.
  • Poisson, Georges, Les Orléans, une famille en quête d’un trône, Perrin, Paris, 1999.

[modifier] Biographie romancée

  • Bern, Stéphane, Moi, Amélie, dernière reine du Portugal (roman), Denoel, Paris, 1997.