Alexandre Isaac

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Alexandre ISAAC (1845-1899),

  • Le 20 Mars, il est nommé Directeur de l'intérieur.
    Sous son impulsion un lycée fut créé et les écoles primaires
  • Est élu sénateur.
  • 1890 : Proposition de loi des sénateurs Alexandre Isaac (Guadeloupe) et Vincent Allègre (Martinique) visant la transformation des colonies françaises des Antilles en départements français. (Ce ne sera fait qu'en 1946)
  • Le sénateur Alexandre Isaac, dans son journal "L'Indépendant de la Guadeloupe", est un des plus constants à dénoncer la "lutte des races", entre autres opposants à l'émergence du "parti noir" d'Hégésippe Légitimus.
  • Proposition de loi sur le régime judiciaire des colonies, présentée par M. Alexandre Isaac,... (30 novembre 1896), Paris, Impr. de P. Mouillot, s. d., 48 p.

Homme politique républicain, il est né à Pointe-à-Pitre le 9 janvier 1845. Issu de la classe de la petite bourgeoisie, il a vécu à l'époque de la 2e République Française (1848/1852), du 2e empire(1852/1870) et de la 3e république( 1870/1940). Au début de sa carrière, il est avocat à la Cour d'Appel de Paris, après quoi, il exercera successivement diverses fonctions dans l'administration du pays. En janvier 1867, il est nommé Receveur de l'Enregistrement à Basse-Terre. En mars 1879, il devient Directeur de l'Intérieur à la Guadeloupe. Il occupa ce poste pendant 6 ans. En 1885, il exerce la fonction de Sénateur de la Colonie. En 1894, il est réélu. Il fut l'un des principaux artisans de l'organisation de l'enseignement. Cet homme a été considéré comme"une des plus grandes figures de couleur qu'aient produites les Antilles Françaises".

SON OEUVRE SCOLAIRE

Sa politique scolaire fut pour son époque une oeuvre immense, une oeuvre admirable.

C'est dans un contexte politique et social bien défini qu'il bâtit son programme d'action scolaire.

A l'époque la Guadeloupe est une Colonie où deux classes sociales s'affrontent farouchement:

Une bourgeoisie blanche, privilégiée et réactionnaire constituée de propriétaires fonciers d'usiniers, de négociants. La petite bourgeoisie noire,élitiste partisan de l'égalité de races et de l'assimilation. L'enseignement à ses débuts, était en grande partie ouvert à cette seule bourgeoisie blanche; il était élémentaire et secondaire, confié essentiellement à des religieux; il était par ailleurs développé à une petite échelle. Alexandre Isaac va opposer à la partie adverse une résistance de grande envergure. S'inspirant des idées véhiculées en France par Jules FERRY, Camille SEE et Paul BERT, il établit un programme d'organisation scolaire qu'il présente au Conseil Général le 25 Novembre 1880. Il s'agissait pour lui de donner à la population guadeloupéenne les moyens de s'instruire et de s'élever intellectuellement et moralement.

En contenu du programme, il y avait les propositions suivantes:

Un enseignement public et gratuit La création d'écoles primaires La formation d'un corps d'instituteurs et d'institutrices La création d'un Lycée et d'un enseignement professionnel L'organisation d'une caisse des écoles La création d'un enseignement agricole Ce programme est complété en1885 et en 1889 par des démarches entreprises en tant que Sénateur.

Après 1885, il intervient auprès du gouvernement pour l'application intégrale à l'enseignement colonial, des règlements métropolitains. Des démarches sont faites aussi au Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux Arts pour des envois de livres aux bibliothèques scolaires de Pointe-à-Pitre et de Basse-Terre ainsi que des tableaux pour les musées et établissements publics de ces villes.

Après 1889, après le vote de la loi militaire d'obligation de juillet, Alexandre Isaac va demander que dans l'application de cette loi étendue aux colonies, on veuille bien prévoir des exceptions de manière à ne pas troubler la vie agricole de "France d'Outre mer". Il demandait aussi la création d'un certificat d'aptitudes agricoles et commerciales dont les titulaires seraient dispensés du service.

La réalisation de ce programme fut appliquée progressivement entre 1880 et 1890;

Dès 1880, des écoles s'élèvent de toutes parts en Guadeloupe Il y a application à la colonie des lois de Jules Ferry(16 juin 1881) Il y a application des lois d'obligation(28 mars 1882) Le 17 mai 1883 un décret porte création du lycée de Pointe-à-Pitre sur les terrains de l'ancien hôpital militaire Le 1er septembre 1883, ce lycée est inauguré En 1895, il prend le nom de lycée Carnot Le 13 février 1884, une école professionnelle est annexée à l'arsenal de Basse-Terre L'application effective de la loi de recrutement du 15 juin 1889, ne sera réalisée qu'en 1913.


SON OEUVRE POLITIQUE

C'était un homme épris de justice et de liberté. Il s'est fait le champion des causes coloniales.

En tant que sénateur, il écrivit une lettre aux membres de la Conférence de la Haye pour demander le respect de la vie et de la liberté humaine des populations africaines.

En 1888, il fonda le journal " la liberté coloniale". Dans le premier numéro, il formulait ceci:

" il faut que l'on finisse par se persuader en France, que les colonies ne sont pas des propriétés à exploiter, qu'elles ne constituent pas des pays conquis, soumis aux exigences de la rançon de guerre".

Sur la question des colonies, il laissa de nombreux ouvrages: " Choses coloniales;Questions coloniales; Influence de la Révolution Française aux Colonies; la Question Cubaine". Il a préparé en collaboration, "l'atlas colonial" paru en 1886. Au moment de sa mort, il préparait " une histoire politique des colonies françaises".

Lors de l'affaire Dreyfus, il n'hésitait pas à être du côté du droit, de la justice, de la vérité.

Il fut l'un des fondateurs de la ligue des droits de l'homme et du citoyen

Il fut vice-président du comité de protection et de défense des Indigènes.

C'est le 6 octobre 1899 qu'Alexandre Isaac devait s'éteindre dans sa propriété de Vanves. Il était âgé de 54 ans.