Albert Baratier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Albert Baratier est un général français, né à Belfort le 11 juillet 1864, « mort pour la France » le 17 octobre 1917.

Albert Baratier est le fils de l’intendant général Aristide-Émile-Anatole Baratier (1834-1918), ancien de la campagne du Tonkin. Après des études brillantes au Collège Stanislas, Albert Baratier est reçu à l'École de Saint-Cyr en 1883. Nommé sous-lieutenant à sa sortie en 1885, il est affecté le 1er octobre de la même année au 1er régiment de chasseurs d’Afrique, dans l'armée coloniale. Il devient lieutenant le 12 octobre 1889. Après avoir servi en Algérie, il prend part avec le lieutenant-colonel Humbert aux opérations contre Samory et se distingue particulièrement dans l’attaque de Diamanko (1891-1892). Il est promu chevalier de la Légion d'Honneur à Noël 1892.

En 1894, il est au 12e chasseurs à cheval puis est promu capitaine le 23 mars 1895 au 6e chasseurs. Membre de la colonne Monteil envoyée vers Kong, il se lia avec le capitaine Marchand avec lequel il participe à l'expédition du Congo-Nil. Il intègre ensuite la mission Marchand en 1896. De juillet 1896 à juillet 1898, l'expédition traverse l'Afrique et atteint le Nil à Fachoda (Soudan) où Marchand plante le drapeau français. Il reçoit alors pour principale tâche l’exploration du bas Soueh et du Bahr-el-Ghazal. Au prix de nombreuses difficultés, il réussit à traverser les marais et à atteindre le lac Nô. Il avait ainsi tracé à la mission la route qu’elle devait suivre pour passer du bassin du Congo dans celui du Nil et atteindre Fachoda. Cependant l'expédition se heurte à l'armée britannique commandée par le général Kitchener qui après sa victoire d'Omdurman contre les Derviches vient s'établir près de Fachoda et en demande l'évacuation. La crise franco-anglaise qui menace de déboucher en guerre se solde finalement par le retrait français, mais Marchand devient un héros national. Baratier, quant à lui, est élevé au grade d'officier de la Légion d'Honneur le 25 octobre 1898 et reçoit la Médaille coloniale avec les agrafes « Soudan », « Congo », « Côte d'Ivoire » et « De l'Atlantique à la mer Rouge ».

À son retour en France, il met en lumière l’œuvre accomplie par la mission et dresse une carte du Haut-Oubangui. Nommé chef d'escadron le 21 novembre 1899, on le trouve au 5e dragons en 1900, puis au 7e dragons en 1904. Il est rapidement promu lieutenant-colonel le 26 décembre 1905 au 8e chasseurs puis colonel le 27 mars 1911 au 14e Chasseurs à cheval. Il devient commandeur de la Légion d'honneur le 31 décembre 1913.

C'est à la tête du régiment du 14e Chasseurs à cheval qu'il entre en août 1914 dans la Grande Guerre. Il devient général de brigade à titre provisoire le 4 septembre 1914 et est placé à la tête de la 8e division de cavalerie ; sa nomination devient définitive le 27 octobre suivant. Le 10 août 1916, il commande la 134e division d'infanterie où il est promu général de division le 18 mai 1917.

Il meurt lors d'une visite dans une tranchée de première ligne devant Reims, le 17 octobre 1917, « Pour la France »

En 1912, il publia les Épopées africaines, et en 1914 Au Congo. Souvenirs de la mission Marchand.