Affaire Kébé

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L'affaire Kébé a vu le jour le 14 septembre 2007 lors d'un match de la 7e journée de Ligue 2 opposant le FC Libourne-Saint-Seurin au SC Bastia au Stade Jean-Antoine-Moueix.

Les Bastiais ont gagné le match sur le score de 4-2.

Mais lors de ce match un joueur de FC Libourne-Saint-Seurin, Boubacar Kébé, se déclare victime d'insultes racistes de la part de supporters corses[1]. Il se fera même expulser pour avoir répondu à ces provocations par un doigt d'honneur.

Le 16 octobre 2007, suite à cette affaire, la Ligue de football professionnel a décidé de retirer un point au SC Bastia – une première dans l'histoire du football français concernant le racisme.

Le 22 février 2008, le FC Libourne-Saint-Seurin se déplace au stade Furiani. Boubacar Kébé, blessé donc absent du voyage en Corse, est de nouveau victime d'insultes de la part de supporters bastiais par le biais de deux banderoles mentionnant "Kébé on n'est pas raciste, la preuve on t'encule".

Suite à cette nouvelle affaire, la Ligue a décidé d'enquêter et condamne le Sporting à un match à huis clos. Le président la LFP, Frédéric Thiriez décide immédiatement de faire appel, jugeant la mesure peu sévère. La commission supérieure de la Fédération Française de Football ajoute, vendredi 25 avril, un retrait de deux points au classement. Dans le même temps, elle annule la sanction d'un point au FC Metz...

Le club bastiais réagit à travers son président du directoire Pierre-Paul Antonetti qui dans un communiqué demande la démission de Frédéric Thiriez et par son coordinateur sportif Joseph Bonavita.

  • Communiqué de Pierre-Paul Antonetti

« La dernière sanction d’un match à huis clos et d’un retrait de deux points au Sporting, constitue la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Sans aucune preuve on accuse notre club de complicité dans l’affaire de la banderole, ce qui est extrêmement grave, et qui au vu du contexte particulier de cette affaire, peut quasiment s’apparenter à de la diffamation. Face à ce déchaînement et cet acharnement qui la frappe une fois encore, la famille du Sporting tient à montrer un front uni et à réagir fermement.

Lors de la récente finale de la Coupe de Ligue qui comme chacun sait est « la Coupe à Thiriez », une banderole insultante de plus de 40 mètres est entrée au nez et à la barbe de la sécurité et de la Ligue. Nous ne voyons donc pas pourquoi le Président de la LFP ne s’appliquerait pas à lui-même, les remèdes qu’il préconise aux autres. Et si nous sommes complices, alors ces messieurs le sont aussi. En conséquence, et puisqu’ on ne peut pas retirer de points à Monsieur Thiriez, le Sporting Club de Bastia lui demande officiellement de tirer les enseignements du fiasco de Saint-Denis et de présenter sa démission immédiate».

  • Lettre de Joseph Bonavita

« Monsieur le Président,

Aujourd’hui, à l’aube de mes 70 ans, coordinateur sportif bénévole au SC Bastia, voilà plus d’un demi siècle que je sers le football, d’abord comme joueur, puis en tant qu’éducateur, arbitre et Président de club amateur.

Je viens par la présente vous faire part de mes sentiments. Je suis scandalisé par la sanction qui a été infligée à mon club auquel je suis dévoué depuis 30 ans, depuis la célèbre épopée de 1978 qui aura été, il faut se le rappeler, le détonateur du football français. Ces paroles ont été prononcées en Assemblée Générale des clubs par un ancien Président de la « Ligue Nationale de Football », le regretté Jean SADOUL.

Cette sanction a été dictée par un seul homme, le Président de la Ligue de Football Professionnelle à qui je ferais trop d’honneur en citant son nom. Lorsque ce monsieur a fait appel de la décision de SA Commission de Discipline (qui n’est plus souveraine)), qui avait sanctionné Bastia d’un match à huis clos, il savait très bien que la Commission Fédérale d’Appel allait l’entendre, étant donné qu’il est Vice Président de la Fédération Française de Football.

J’ose espérer que les sanctions qui visent le PSG seront à la hauteur des incidents survenus depuis des saisons, et surtout ceux intervenus lors de la Finale de la Coupe de la Ligue devant le Président de la République (introduction d’une banderole raciste et injurieuse), Coupe qui comme chacun sait est organisée par le Président de la Ligue de Football Professionnelle.

La meilleure solution pour ce Monsieur est de démissionner de son poste et de quitter à jamais le football français, car si ma mémoire est bonne je n’ai jamais entendu son nom avant qu’il ne soit parachuté à la Présidence de la Ligue de Football Professionnel.

Voilà ce que je voulais vous dire, Monsieur le Président, et j’ai le regret de vous retourner les deux médailles reçues par la Fédération Française de Football, médaille d’argent et de vermeille, car je suis profondément touché par ce qui arrive à mon club et je me sens tout autant sanctionné. Je n’ai donc plus à porter ces distinctions.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, mes salutations sportives.

Monsieur Joseph BONAVITA Coordinateur Sportif du SC Bastia »

[modifier] Notes et références

  1. « Le club de football de Bastia perd un point pour insultes racistes », article du Monde, 15 octobre 2007