Adèle Lecoq

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Adèle Lecoq, née en 1891 à Sallen (Calvados), morte en 1955 à Paris était un militante syndicaliste des PTT. Résistante, déportée, elle revint du camp de concentration de Ravensbruck.

[modifier] Notes biographiques et approche du féminisme aux PTT

Dame-employée aux PTT, Adèle Lecoq est au milieu des années 1920 une des militantes du syndicalisme postier qui contribue à l'obtention progressive de l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes aux PTT.

  • Depuis le début du 20e siècle en effet, les emplois du "service général" (guichetière des bureaux de poste, télégraphiste, téléphoniste) étaient tenus soit par des "commis", soit par des "dames". Or le traitement et l'échelle indiciaire des grades étaient très différent selon les sexes alors que le recrutement se faisait à niveau scolaire égal. Très tôt quelques femmes revendiquent, souvent à rebours des intérêts corporatistes des "agents" masculins, l'égalité des traitements. La participation des dames téléphonistes ou télégraphistes aux grèves de 1909, la prise de parole de certaines d'entre elles dans les meetings, traduisent une volonté de la part de nombreuses postières que les revendications "féministes" doivent être portées par les femmes elles-mêmes: c'est ainsi que la délégation des grévistes reçue par Clemenceau le 22 mars 1909 comprenait quatre femmes, fait inouï remarqué par la presse de l'époque... Mais en matière d'égalité professionnelle, les blocages n'étaient pas uniquement administratifs, ils venaient aussi des mentalités de leurs collègues masculins.
  • En 1925, sous la poussée du personnel féminin très nombreux au Central télégraphique (plus de la moitié du personnel), une grève de 2 heures a lieu dans ce centre. A la suite de ce mouvement une commission déjà existante pour l'étude du problème est réactivée. Mollement.
  • En 1927, l'exaspération des 26 000 dames employés des PTT, est portée par une association professionnelle spécifique, la Ligue des dames qui rassemble des syndicalistes des deux centrales syndicales, CGT, telle Charlotte Bonin et plusieurs militantes de la fédération postale Unitaire de la CGTU : Marie Couette, Marie-Thérèse Gourdeaux, Adèle Lecoq. Pendant plusieurs semaines des meetings ont lieu, qui mettent au premier plan ces syndicalistes dont l'engagement se poursuit après cet épisode. Par petits pas, l'égalité théorique est reconnue en 1929, mais les dames seraient obligées de passer un examen pour être dames-commis, alors qu'elles en font le travail. Adèle Lecoq constitue à Paris-chèques un comité de lutte des femmes pour la suppression de cet obstacle. Les employées du central télégraphique et des centraux téléphoniques font de même en janvier 1930. Devant une grève possible, l'administration postale annule la barrière de l'examen.

Adèle Lecoq est élue en cette année 1930 secrétaire, pour les femmes, de la Fédération postale unitaire. Son nom se retrouve fréquemment parmi les participants aux réunions qui précèdent la réunification syndicale de 1935. Elle est trésorière adjointe de la fédération postale CGT en 1936. Dès les débuts de la Résistance, elle anime les premiers pas de celle-ci au Central télégraphique et au central "Bourse" (1941). Inquiétée, elle devient agent de liaison de la Résistance en en Normandie. Arrêtée, elle est déportée à Ravensbruck. Elle est libérée le 3 mai 1945. Elle reprend sa place dans le syndicalisme : en septembre 1945, elle fait partie de la direction fédérale de la fédération CGT des PTT, responsabilité qu'elle tient jusqu'en 1952.

[modifier] sources

  • Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français
  • Georges Frischmann: histoire de la Fédération PTT-CGT, éditions sociales, 1967.
  • IHS CGT-PTT : les femmes et le syndicalisme, 1999.
  • Madeleine Colin : Ce n'est pas d'aujourd'hui, éditions sociales,1975.
  • Slava Liszek : Les pionnières des PTT, article dans la revue syndicale Antoinette, n° 238 - avril 1985.
  • Madeleine Vignes : Le journal des Dames, 1924-1937, auto édition, Paris, 1992.