Activity-based costing

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L’activity based costing, ou méthode ABC est une méthode de gestion de la performance qui permet de comprendre la formation des coûts et les causes de leurs variations.

En 1986 (public en 1988), le Consortium for Advanced Manufacturing International (CAM-I) a publié Cost Management in Today's Advanced Manufacturing Environment: The CAM-I Conceptual Design. La croix du CAM-I définit la méthode ABC et ses corollaires : ABM (Activity Based Management) et ABB (Activity Based Budgeting).

Sommaire

[modifier] Principe de la méthode ABC

La méthode ABC est une méthode permettant d'analyser au travers des coûts consommés par les activités la performance des processus transversaux, et la contribution de chaque activité par objet de coûts. On entend par objet de coûts ce que l'on veut analyser : le(s) client(s), les produits, les services, les gammes, les unités de travail (business unit), les marchés, ... On a donc une double approche : 1- l'approche analytique qui consiste à voir comment les ressources (humaines, financières, matérielles, intellectuelles, ...) sont consommées par les activités (actions réalisées par plusieurs services d'une entreprise et faisant partie intégrante d'un processus). Dans un deuxième temps, on regarde quelles sont les activités qui sont consommées par chaque produit, client, services, ... On obtient ainsi un prix de revient détaillé par activité. 2- l'approche fonctionnelle qui consiste à décomposer le métier en processus, et le processus en activités. Le principe étant d’analyser la performance des processus et de chaque activité, de constater les manquements ou les failles et de parfaire la fluidité des processus dans le but d’une amélioration globale du fonctionnement de l’entreprise.

La méthode ABC est basée sur une analyse des activités qui sont nécessaires pour atteindre les objectifs. Les activités sont subdivisées en trois catégories :

  1. les activités de production,
  2. de support,
  3. et de structure,

suivant les critères suivants :

  • une activité de production contribue directement à la réalisation du produit/service;
  • une activité de support aide d’autres activités à remplir leur mission, par exemple :
la logistique,
l’informatique,
la gestion des ressources humaines,
la maintenance des machines ;
  • une activité de structure contribue à la détermination des objectifs, à la définition et à la mise en œuvre de la stratégie et au suivi des performances, par exemple :
la direction générale,
le management de la qualité.

La méthode ABC permet d'analyser de manière fine les coûts indirects qui composent les produits et/ou services.

Désormais on prend conscience au sein d'une organisation qu'il est utile non pas de calculer un coût mais de le piloter.

Les stratégies utilisées par les entreprises pour atteindre leurs objectifs doivent s'appuyer sur des processus de production ou organisationnels. Ces processus intègrent des activités. La méthode ABC permet précisément d'avoir une vue de ces activités sur base d'une organisation hiérarchique classique mais également d'avoir une vue transversale, favorisant l'analyse de la manière dont les activités fonctionnent entre-elles au sein des processus internes. La méthode permet de définir et de dégager des indices de performance par activité, très utiles pour jauger du bon fonctionnement général de l'entreprise, et de la réalisation des objectifs fixés. Cela permet également de cerner les dysfonctionnements et les coûts cachés pour parfaire la rentabilité et mieux percevoir les coûts consommés par chaque activité.

Malheureusement, l'ABC est peu utilisée dans les PME (Petite et Moyenne Entreprise) car la méthode est trop souvent perçue dans sa logique budgétaire et semble alors surtout intéressante pour les grandes entreprises. Malgré tout, il y a une forte évolution vers des entreprises de plus en plus petites ces dernières années, et vers les entreprises de services. Le service public est très intéressé par la méthodologie pour faire de l'analyse par projet ou par métier.

De nombreuses PME ont développé un processus de production de plus en plus élaboré pour répondre à une demande diversifiée. L'analyse des prix de revient se fait alors plus complexe.

Pour répondre à cette évolution, J.A. Brimson a proposé le Feature Costing, qui analyse les coûts à chaque activité en lien avec les caractéristiques des produits. Cette approche a été publiée en français sous le nom de Méthode de Calcul des Coûts par les Caractéristiques ou MCCC dans l'Expansion Management Review de juin 1998. Cette méthode propose d'évaluer à chaque étape de production l'impact des différentes caractéristiques des produits sur les coûts. Cette méthode reste peu connue chez nous car son application s'est faite essentiellement "vers le haut" en terme de management.

Pourtant, des entreprises perçoivent bien que certaines caractéristiques de leurs produits ont un impact important sur les coûts et elles cherchent à en tenir compte pour le calcul de leur prix de revient. Tout récemment, en décembre 2006, E. Hachez a publié la méthode multicritères CALADRIS qui analyse le rapport entre les coûts et les caractéristiques des produits mais dans une application "vers le bas" en vue du calcul du prix de revient de produits précis. Cette méthode est utilisée pour la préparation des devis et des tarifs par des entreprises qui produisent des produits industriels ou des services sur-mesure ou très diversifiés. Un système de pondération est utilisé pour tenir compte des caractéristiques, même très diverses, qui influent le coût à chaque activité.

Ce type de méthodes, ABC, MCCC et CALADRIS, nécessitent de plus en plus de calcul et se répandent progressivement au fur et à mesure que les capacités informatiques se développent.

L'informatique est vraiment devenu indispensable à une bonne élaboration et analyse d'un modèle ABC. Dans un premier temps, les entreprises ont développé leurs modèles sur des tableurs, mais ont très vite trouvé les limites de ces outils pourtant très souples. Aujourd'hui, c'est à travers de logiciels spécialisés dans les méthodes ABC-ABM (Activity Based Costing - Activity Based Management) que les sociétés oeuvrent à l'élaboration de leurs modèles et à l'analyse des résultats.

[modifier] Différence

La différence entre ABC et les méthodes traditionnelles de calcul des coûts est que les sources sont assignées à des indicateurs de ressources et non directement à des produits. De plus, ces inducteurs de ressources sont attribués à des activités, qui sont elle-mêmes allouées à des inducteurs d'activités et finalement aux produits. Le concept d'activité est plus adapté pour décrire la manière dont les processus organisationnels ont lieu ; il permet donc d'identifier avec précision, le lien de causalité entre produits ou services et ressources. Pour l'ABC, une activité est un ensemble de tâches élémentaires réalisées par un individu ou groupe. Elle permet de fournir un produit ou un service client. Ces tâches sont effectuées à partir d'un ensemble de ressources. Chacune de ces activités ne consomme pas 100% d'une ressource, ainsi, ABC, affecte à un produit uniquement le coût effectif pour le fabriquer.

[modifier] Mise en place

Pour la mise en place de cette méthode ABC, plusieurs étapes sont nécessaires :

  • structurer ses données de base,
  • regrouper celles-ci en ressources,
  • déterminer les processus internes,
  • déterminer les activités,
  • rassembler les données,
  • élaborer le CAM (Cost Accumulation Model) qui est la structure d'allocation des coûts,
  • assigner les coûts,
  • les analyser,
  • faire évoluer le modèle (CAM)

[modifier] Auteurs de référence

Robert S. Kaplan, H. Thomas Johnson, James A. Brimson, Pierre-Laurent Bescos, Pierre Mévellec, Philippe Lorino, Henri Bouquin, Laurent Ravignon, etc. M.GUSTIN dans Gestion hospitalières N°465 avril 2007.

[modifier] Voir aussi