Acrocorinthe

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L'Acrocorinthe (grec : Ακροκόρινθος) est la citadelle de l'ancienne Corinthe. Le site, défendant l'isthme de Corinthe, fut occupé du -VIe siècle au XIXe siècle et possède de nombreux vestiges des différents occupants - Corinthiens, Romains, Byzantins, Francs, Vénitiens et Ottomans - qui s'y sont succédé.

La forteresse d'Acrocorinthe, vue de la ville antique.
La forteresse d'Acrocorinthe, vue de la ville antique.
Triple rempart de l'entrée
Triple rempart de l'entrée

37°53′21″N 22°52′11″E / 37.88917, 22.86972

Sommaire

[modifier] Histoire

Cette forteresse naturelle dominant et défendant l'Isthme, pourvue de sources abondantes, était déjà occupée au Néolithique. Les éléments de mobilier les plus anciens sont datés de de -1000 environ, tandis que les premières fortifications identifiables remontent au -VIIe siècle. L'apogée de la forteresse coïncide avec le rôle de Corinthe comme capitale de confédération des cités grecques. Elle eut à subir le sort de la ville, quand celle-ci fut détruite par le général romain Mummius en -146. La forteresse fut reconstruite à partir de -44, puis eut à de nouveau à souffrir de l'invasion des Goths en 375, ainsi que d'innombrables séismes. Les Normands l'attaquèrent en 1147, puis elle passa de mains en mains : il y eut les Croisés de Geoffroi de Villehardouin, les Turcs en 1458, puis les Vénitiens en 1687, et à nouveau les Turcs ottomans, de 1715 à 1821. Avec l'indépendance et l'unité de la Grèce, elle perdit tout intérêt stratégique et fut laissée à l'abandon, subissant d'autres tremblements de terre. Son étude fut menée par l'American School of Classical Studies à partir de 1896.

[modifier] La forteresse

[modifier] Description

Plan de la forteresse
Plan de la forteresse
Les portes de l'Acrocorinthe
Les portes de l'Acrocorinthe
Murs ouest et entrée
Murs ouest et entrée
Point de vue vers le nord
Point de vue vers le nord
La tour franque, sur le sommet ouest
La tour franque, sur le sommet ouest

Le site de la forteresse inclut deux sommets d'un massif montagneux haut de 575 m, entre lesquels jaillissent des sources qui fournissent la forteresse.

Son importante superficie pouvait être défendue grâce aux remparts réunissant les deux sommets, qui constituent déjà par eux-mêmes une position avantageuse. Il n'y a qu'un accès, à l'ouest, fortifié de trois portes reliées par un triple mur précédé d'un fossé de profondeur variable.

En tout, le rempart se développe sur près de deux kilomètres, mettant à profit les dispositions naturelles des escarpements, habilement intégrés au système de défense. Des ravins abrupts et des éboulis protègent l'ensemble au nord, à l'est et au sud, surplombés d'une ceinture ininterrompue de remparts, renforcée à l'ouest et seulement percée de trois petites portes annexes du côté nord.

Les parties plus anciennes sont conservées sur le sommet est, au point le plus élevé. C'est là que se trouvait le temple d'Aphrodite, lieu d'une pratique de prostitution à caractère sacré. Cependant les vestiges visibles de nos jours appartiennent à une chapelle byzantine construite sur les fondations du temple.

Sur le sommet opposé se dressent les ruines d'une tour franque, agrandie lors de l'occupation vénitienne et encore renforcée à l'époque ottomane.

L'intérieur du château fort est parsemé de nombreux ouvrages de différentes époques, en particulier au pied du sommet ouest : on rencontre successivement une chapelle vénitienne, des habitations ottomanes, des fontaines, au moins deux petites mosquées, avec un minaret cylindrique à vis, ainsi qu'une citerne byzantine. La datation et l'identification de ces éléments disparates constitués de matériaux antiques en réemploi ne sont pas des plus aisées.

[modifier] Restaurations

De nombreuses sections de fortifications des époques classique, byzantine, franque et turque ont été restaurées ou relevées au cours des différentes campagnes de travaux, ainsi qu'un certain nombre de bâtiments. La fontaine Pirène supérieure, située entre les deux sommets, censée, dans l'Antiquité, communiquer avec la Pirène inférieure située dans la ville basse, a été remontée en 1930.

Le pont qui franchit le fossé au niveau de la première porte a été reconstruit en 1965-1966. L'effort s'est ensuite porté, dans les années 1970, sur la conservation des deux premières portes et des murs attenants, puis sur d'autres travaux en 1993-1995, comme le remplacement du pont de bois qui marque l'entrée de la forteresse.

[modifier] Galerie

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[modifier] Sources

  • (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Akrokorinth ».